Yémen: Ryad et Abou Dhabi débloquent 200 M de $ d’aide pour le ramadan
L'aide pour le mois de jeûne ira à différentes agences de l'ONU, dont le Programme alimentaire mondial, l'Unicef et l'OMS
L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, les deux piliers de la coalition militaire intervenant contre les rebelles Houthis au Yémen, ont annoncé lundi avoir débloqué 200 millions de dollars d’aide humanitaire à ce pays pour le mois de jeûne musulman du ramadan.
Annoncée simultanément à Ryad et à Abou Dhabi, cette aide équivalente à environ 177 millions d’euros fait partie d’un programme d’aide de 500 millions de dollars (443 millions d’euros) annoncé par les deux pays en novembre pour lutter contre la faim et les maladies au Yémen, pays ravagé par quatre ans de guerre.
L’aide pour le mois du ramadan, qui commence début mai, ira à différentes agences de l’ONU, dont le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont indiqué des responsables des deux pays.
« L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sont désireux de mettre en oeuvre un programme urgent avec des partenaires stratégiques – en particulier le PAM, l’Unicef et l’OMS – pour atténuer le problème de la malnutrition (…) au Yémen et aider à prévenir la famine et les maladies épidémiques associées à la famine », a déclaré le King Salman Humanitarian Aid and Relief Center dans un communiqué publié à Ryad.
L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sont intervenus dans la guerre au Yémen en 2015 pour soutenir le président Abd Rabbo Mansour Hadi après que les Houthis ont pris le contrôle de la capitale Sanaa et de vastes territoires.
Au cours des quatre dernières années, la contribution totale des Etats de la coalition anti-rebelles en faveur du Yémen s’est élevée à plus de 18 milliards de dollars, affirme un communiqué publié à Abou Dhabi.
Le Yémen est le théâtre de la pire crise humanitaire au monde, selon les Nations unies.
Tant la coalition militaire qui soutient le gouvernement que les rebelles Houthis appuyés par l’Iran sont accusés d’actes qui pourraient constituer des crimes de guerre, a indiqué en 2018 un groupe d’experts de l’ONU.
Selon l’OMS, quelque 10 000 Yéménites, en majorité des civils, ont été tués depuis 2015 dans ce conflit, mais des ONG estiment que le nombre réel de morts est beaucoup plus élevé, certaines citant un bilan cinq fois supérieur.