Yihyé Tov: Eternel optimiste, Broza se livre dans une soirée du ToI
L'auteur-compositeur et guitariste a raconté son enfance, ses expériences à l'armée et sa carrière lors d'un évènement du "Times of Israel Presents" avant un mini-concert
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

David Broza a parlé, il a raconté des histoires et beaucoup souri tout au long de la dernière soirée-événement « Times of Israel Presents », une rencontre avec le rédacteur-en-chef David Horovitz qui a eu lieu mardi soir au Beit Avi Chai de Jérusalem.
Broza, 62 ans, a passé ces 40 dernières années – et même plus – à faire de la musique, à écrire et à collaborer sur des chansons en hébreu, en anglais, en espagnol et en arabe, s’appuyant sur les histoires de sa famille, ses récits personnels et les rêves qu’il nourrit pour Israël.
« Je n’avais jamais pensé être un musicien », a expliqué Broza qui a commencé à sa carrière comme artiste.
Né à Haïfa et après avoir passé son enfance à Tel Aviv, Broza est parti avec sa famille en Espagne lorsqu’il avait 12 ans et il y est resté la plus grande partie de ses années de lycée, séjournant également un certain temps au Royaume-Uni avant de décider de revenir au sein de l’Etat juif et de servir dans l’armée au milieu des années 1970.
Cela n’a pas été une carrière militaire des plus prometteuses : il avait été chargé de garder une base militaire à Ramat Gan.
« Je n’avais rien à raconter à ma famille », s’est-il souvenu en riant.

Sa solitude l’a amené à jouer de la guitare dans les salons de thé locaux, recevant du thé et des biscuits en échange de ses concerts où il jouait des titres de Paul Simon, de Bob Dylan et Neil Young. Ces spectacles l’ont finalement amené à se produire pour les réservistes sur les bases militaires reculées et l’ont aidé à être désigné comme artiste invité dans une troupe de divertissement des forces aériennes.
C’était en 2015. Deux ans après, lui et le poète Yonatan Geffen ont écrit « Yihye Tov » (« Tout ira bien »), à la veille des négociations de paix avec l’Egypte en 1977.
La chanson est devenue un succès, que Broza, selon ses dires, joue presque tous les jours et parfois plusieurs fois dans la journée.
Les paroles de la chansons résonnent encore en Israël 40 ans plus tard, a déclaré Horovitz.
« On appelle ça la vie. J’aurais aimé ne pas avoir à la chanter », a répondu Broza, en référence aux paroles plaintives, bien qu’optimistes malgré tout, portant sur les espoirs de paix.
Et pourtant, ce titre a ouvert les portes du succès et d’une longue carrière musicale à Broza.
« J’ai eu beaucoup de chance », a-t-il dit. « Je chante encore cette chanson ».
Il en a également chanté des douzaines d’autres, et il a donné des concerts dans le monde entier. Broza a raconté son concert, en première partie de Van Morrison dans des circonstances moins qu’idéales et il s’est rappelé qu’il lui avait été demandé de se tenir à distance de Bob Dylan quand il avait fait la première partie du concert de ce héros de la musique.
Finalement, Dylan était venu lui taper sur l’épaule et lui avait dit qu’il jouait de la guitare « comme une mitraillette ».
Broza est assurément un maître de la guitare, ses doigts pinçant les cordes avec ardeur durant les chansons, et la levant par moments pour marquer pour un final.
Et en fin de conversation, il a joué certains de ses meilleurs tubes, notamment « Bedouin Love Song », « Hakeves Hashisha Asar », « Ha’isha Sheiti », « East Jerusalem / West Jerusalem », et bien sûr, le rappel : « Yihye Tov ».