Israël en guerre - Jour 347

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Yoav Gallant et Herzi Halevi présentent le plan d’évacuation de Rafah à Jake Sullivan

Le conseiller à la sécurité nationale américain a aussi rencontré les membres du cabinet de guerre, Gantz et Eisenkot

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le ministre de la Défense Yoav Gallant, troisième à droite, et de hauts-responsables rencontrent à Tel Aviv le Conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan, deuxième à droite, le 20 mai 2024. (Crédit : Ariel Hermoni/Defense Ministry)
Le ministre de la Défense Yoav Gallant, troisième à droite, et de hauts-responsables rencontrent à Tel Aviv le Conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan, deuxième à droite, le 20 mai 2024. (Crédit : Ariel Hermoni/Defense Ministry)

Le ministre de la Défense Yoav Gallant a présenté, lundi, au Conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan des informations réactualisées sur le plan d’évacuation israélien des civils palestiniens du secteur de Rafah, dans la bande de Gaza, et sur l’approvisionnement en assistance humanitaire à la population de l’enclave côtière, selon un compte-rendu israélien consacré à ces entretiens qui ont eu lieu à Tel Aviv.

Gallant, qui avait à ses côtés le chef d’état-major de Tsahal, Herzi Halevi, a indiqué à Sullivan que l’élargissement de la campagne militaire menée dans ce qui est considéré comme le dernier bastion du groupe terroriste, à Gaza, était déterminant pour atteindre les objectifs poursuivis par l’État juif dans le cadre de cette guerre – qui sont notamment de démanteler le groupe terroriste et d’obtenir la libération des otages encore en captivité.

Les troupes élargissent graduellement leur raid initialement limité à Rafah, une initiative qui, selon le Premier ministre Benjamin Netanyahu, est le seul moyen de pousser le chef du groupe terroriste, Yahya Sinwar, à accepter un accord qui ouvrirait la porte à la remise en liberté des otages.

Sullivan a aussi organisé dans la journée une rencontre de l’US-Israel Strategic Consultative Group, qui s’était déjà réuni en visioconférence à plusieurs reprises pour discuter de l’offensive lancée par Israël dans cette ville du sud de Gaza.

Sullivan s’est entretenu de manière distincte, lundi, avec le ministre du cabinet de guerre Benny Gantz, un entretien qui s’est effectué en présence de Gadi Eisenkot, observateur au sein de cette cellule de commandement militaire gouvernementale. Gantz et Eisenkot ont ouvertement critiqué, la semaine dernière, la gestion de la guerre par le Premier ministre.

Dans ses échanges avec Sullivan, Gallant a aussi averti que l’absence continue de solution aux attaques commises par le groupe terroriste libanais du Hezbollah, qui est soutenu par l’Iran, était susceptible « d’entraîner une escalade significative ».

Le Conseiller à la Sécurité nationale américain Jake Sullivan rencontre le ministre du cabinet de guerre Benny Gantz et Gadi Eizenkot, qui siège comme observateur au cabinet de guerre et qui est membre de HaMahane HaMamlahti à Tel Aviv, le 20 mai 2024. (Crédit : David Azagury/US Embassy Jerusalem)

Selon le Bureau de Gallant, les deux hommes ont évoqué la nécessité d’afficher publiquement la force de la relation bilatérale tissée entre les deux pays face aux proxies de l’Iran dans la région.

Les sept mois de guerre à Gaza – une guerre qui avait commencé le 7 octobre – ont souvent été marqués par des désaccords qui se sont révélés au grand jour entre Washington et Jérusalem, avec notamment une annonce faite par le président américain Joe Biden, au début du mois, qui a fait savoir que certaines livraisons d’armes pourraient être suspendues en raison des inquiétudes suscitées, aux États-Unis, par leur possible usage à Rafah.

Gallant et Sullivan ont parlé de la manière de maintenir « l’avantage qualitatif » israélien, une accroche qui fait référence aux technologies militaires avancées et autres plateformes fournies par les Américains.

En plus de Halevi, Gallant était accompagné, pendant cette réunion, par le directeur-général du ministère de la Défense Eyal Zamir, par le chef de l’Administration des opérations militaires Oded Basiuk, par l’ambassadeur israélien aux États-Unis Michael Herzog et par d’autres officiels du ministère de la Défense.

Échangeant, dimanche, avec Netanyahu et d’autres responsables israéliens de premier plan, Sullivan a été informé de l’évolution des derniers raids de l’armée israélienne à Rafah.

Des troupes de l’armée israélienne en opération dans la bande de Gaza, sur une image publiée le 18 mai 2024. (Crédit : Armée israélienne)

« Les deux parties ont discuté des moyens garantissant que le Hamas sera vaincu tout en minimisant les atteintes subies par les civils », selon un communiqué émis par les États-Unis et qui a souligné le point de friction qui persiste entre les deux pays, alors que Washington a le sentiment qu’Israël n’a pas suffisamment fait sur cette question.

Pendant la rencontre, Sullivan a répété, encore une fois, que les États-Unis étaient opposés à toute opération majeure à Rafah, préoccupés à l’idée que les civils qui s’y sont réfugiés puissent en pâtir et inquiets face à la perspective de potentiels dégâts irréparables dans les liens entretenus par l’État juif avec l’Égypte, qui partage une frontière avec Rafah.

« Sullivan a proposé une série de mesures concrètes visant à s’assurer que de plus grandes quantités d’assistance humanitaire pourront entrer à Gaza par tous les postes-frontières à disposition et par le biais également du corridor maritime humanitaire multinational », a précisé le communiqué américain.

« Sullivan a parlé du soutien apporté par les États-Unis aux efforts israéliens visant à retrouver les chefs du Hamas à Gaza et à les traduire en justice », a poursuivi le communiqué qui a souligné que Washington soutenait toujours le principe de raids ciblés contre les responsables du groupe terroriste, notamment à Rafah.

Le Conseiller américain a informé ses homologues israéliens des discussions que les États-Unis ont pu avoir avec l’Égypte « pour pleinement sécuriser la frontière à Rafah et pour garantir l’afflux continu de l’aide humanitaire via Kerem Shalom, alors même que les échanges continuent sur la question de la réouverture du poste-frontière de Rafah ».

Lors de son entretien avec Netanyahu, dimanche, Sullivan a aussi évoqué la perspective d’une normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite, sous la condition que Jérusalem accepte l’ouverture d’une voie qui mènerait, à terme, à la création d’un état palestinien.

Le président Joe Biden monte à bord d’Air Force One, à la base aérienne d’Andrews (Maryland), le 9 mai 2024. (Crédit : AP/Alex Brandon)

Sullivan est arrivé au sein de l’État juif après avoir eu des discussions « constructives » sur « une vision détaillée d’une région du Moyen-Orient intégrée » avec le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Dammam, en Arabie saoudite, a dit la Maison Blanche.

De son côté, le royaume a précisé que les deux hommes avaient débattu d’une version avancée d’un accord sécuritaire qui est actuellement envisagé entre les deux pays. Un accord qui est considéré comme déterminant dans les efforts livrés par Washington pour amener Ryad à reconnaître l’État d’Israël pour la toute première fois – des efforts compliqués par la guerre actuelle qui oppose Israël au Hamas à Gaza.

Toutefois, Netanyahu a encore une fois répété, dimanche, qu’il n’accepterait pas l’établissement d’un état palestinien. Ryad et Washington, de leur côté, ont clairement fait savoir qu’une initiative en faveur d’un état palestinien était nécessaire dans le cadre d’un accord de normalisation.

Sullivan a toutefois soulevé la question auprès de Netanyahu, alors qu’il l’informait du fruit de ses rencontres en Arabie Saoudite et qu’il lui vantait « le potentiel qui pourrait être mis à disposition d’Israël et du peuple palestinien dès maintenant », a noté le communiqué émis par la Maison Blanche.

Cela fait longtemps que l’Arabie saoudite appelle de ses vœux la création d’un état palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Cette perspective est intenable pour Netanyahu, dont le gouvernement dépend du soutien apporté par des extrémistes de droite qui s’opposent à la solution à deux États et qui soutiennent le développement des implantations israéliennes sur les terres revendiquées par les Palestiniens.

Le prince héritier et Premier ministre saoudien Mohammed bin Salman à Jeddah, en Arabie saoudite, le 20 mars 2024. (Crédit : Evelyn Hockstein/Pool Photo via AP) A droite : Le Conseiller à la sécurité nationale américain, Jake Sullivan, lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, à Washington, le 18 mars 2024. (Crédit : AP Photo/Andrew Harnik)

Sullivan s’est aussi entretenu avec le président Isaac Herzog, le président du Conseil de sécurité nationale Tzachi Hanegbi et avec le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, discutant avec eux des efforts qui sont actuellement livrés pour rapatrier les otages de Gaza et pour sécuriser « une défaite durable du Hamas », a annoncé la Maison Blanche.

Deux objectifs qui semblent entrer en contradiction dans la mesure où les États-Unis veulent transformer l’accord sur les otages qu’ils sont actuellement en train de négocier en cessez-le-feu permanent – ce qui permettrait au Hamas de se maintenir probablement à Gaza, sous une forme ou une autre.

Mais les officiels américains ont indiqué au Times of Israel, la semaine dernière, que l’initiative diplomatique dont l’administration Biden fait la promotion marginaliserait le groupe terroriste et qu’elle est la seule alternative à une occupation permanente de la bande par Israël, sans assistance de ses alliés arabes pour aider à stabiliser l’enclave.

Jacob Magid a contribué à cet article.

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