Zarif annonce sa démission quelques jours seulement après sa nomination
Dans un message publié sur X, Mohammad Javad Zarif dit avoir « honte » de ne pas avoir tenu sa promesse d'une plus grande représentativité du cabinet du président
L’ancien ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qui a négocié en 2015 un accord nucléaire historique avec les principales puissances mondiales, annonce qu’il démissionne de son nouveau poste de vice-président aux affaires stratégiques du pays.
« J’ai démissionné du poste de vice-président chargé des affaires stratégiques la semaine dernière », déclare M. Zarif dans un message publié sur X, moins de deux semaines après que le président nouvellement élu, Massoud Pezeshkian, l’a choisi comme l’un de ses nombreux adjoints.
M. Zarif invoque plusieurs raisons pour expliquer sa démission, notamment sa déception quant à la composition du nouveau cabinet de 19 membres.
« J’ai honte de ne pas avoir pu mettre en œuvre, de façon décente, l’avis expert des comités [chargés de sélectionner les candidats] et de ne pas avoir réussi à inclure les femmes, les jeunes et les minorités ethniques, comme je l’avais promis », a-t-il déclaré.
Dimanche, M. Pezeshkian a présenté son cabinet, qui comprend une femme seulement, au Parlement pour approbation.
La liste proposée a suscité des critiques de la part de certains membres du camp dit réformateur, notamment en raison de l’inclusion de conservateurs issus du gouvernement du défunt président Ebrahim Raisi.
M. Zarif souligne qu’il a également subi des pressions après sa nomination au poste de vice-président parce que ses enfants ont la nationalité américaine.
« Mon message n’est pas un signe de regret ou de déception à l’égard du cher Dr Pezeshkian ou d’opposition au réalisme ; il signifie plutôt que je doute de mon utilité en tant que vice-président chargé des affaires stratégiques », a-t-il déclaré, précisant qu’il retournerait à l’université et se concentrerait moins sur la politique intérieure de l’Iran.