ZOA, l’usage de #Never again par un rescapé de Parkland « banalise » la Shoah
L'organisation souligne ne pas prendre de position sur la loi sur le contrôle des armes et recommande vivement à David Hogg de changer le nom de son livre

L’Organisation sioniste d’Amérique (ZOA) a vivement recommandé à un survivant de la fusillade de Parkland de modifier le titre de son prochain livre, disant qu’en utilisant le terme « Never again » (plus jamais »), l’auteur David Hogg « banalise les horreurs de l’Holocauste ».
Hogg, 18 ans, qui a émergé comme l’un des partisans les plus fervents au contrôle des armes suite à la mort de 17 de ses camarades de classe et de ses professeurs au mois de févier, va sortir un livre intitulé « #NeverAgain: A New Generation Draws the Line ».
Morton A. Klein, président de la ZOA, a fait savoir dans un communiqué émis mardi que Hogg « coopte et politise » un terme étroitement associé à la commémoration de l’Holocauste.
« Ce titre inapproprié affiche une insensibilité désagréable et choquante envers les survivants de l’Holocauste, les Juifs et tous les esprits décents et amoureux des droits de l’Homme dans le monde entier », a écrit Klein, qui s’identifie comme étant un enfant de survivant de la Shoah dans son communiqué. « Toute tentative visant à comparer le génocide de l’Holocauste à des questions politiques nationales contemporaines dans les Etats-Unis d’aujourd’hui est scandaleuse et mensongère ».
Klein a souligné que la ZOA ne prenait pas position face à la loi sur le contrôle des armes et que son communiqué ne devait « d’aucune manière être interprété comme une diminution de notre choc, de notre indignation et de notre douleur en ce qui concerne la fusillade du lycée de Parkland ».

« #NeverAgain » était devenu un hashtag sur Twitter pour les survivants de Parkland après que l’une des camarades de classe de Hogg, Sarah Chadwick, a utilisé la formule lors d’un discours prononcé une semaine après la fusillade.
« Plus jamais un enfant ne devrait avoir peut d’aller à l’école », avait-elle déclaré le 21 février à Tallahassee. « Plus jamais des élèves ne devraient avoir à manifester pour leurs vies. Plus jamais une vie innocente ne devrait être prise alors qu’elle ne fait que tenter d’avoir une éducation ». Elle n’avait pas fait référence à l’Holocauste.
Des utilisateurs de Twitter avaient fait remarquer à ce moment-là que la phrase avait été associée à la commémoration de la Shoah au moins depuis les années 1940 et qu’elle était inscrite sur les Mémorials de la Shoah en Amérique et en Europe depuis les années 1950. L’expression était devenue populaire lorsque feu le rabbin Meir Kahane l’avait utilisée comme cri de ralliement pour la Ligue de défense juive dans les années 1960 et elle a également été associée au lauréat du prix Nobel et survivant de l’Holocauste Elie Weisel.
Hasia Diner, professeure d’histoire juive américaine à l’université de New York, figure parmi les observateurs juifs restés imperturbables face à l’utilisation de la phrase par les lycéens. Tandis que certains objectent que la phrase « Never again » puisse être détournée en faveur du contrôle des armes, cela ne « signifie pas que la réaction soit appropriée ou raisonnable », a-t-elle déclaré le mois dernier à JTA.