Zohar appelle à adopter la loi sur le pouvoir de la Knesset contre la justice
Après avoir évité des élections, le député Likud a réclamé l'avancement du projet de loi controversé à cause duquel Kakhol lavan a menacé de démanteler le gouvernement
Miki Zohar, membre du Likud et allié du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a appelé vendredi à l’adoption d’un projet de loi permettant à la Knesset d’annuler les décisions de la Haute Cour de justice, déclenchant potentiellement une nouvelle série de conflits internes dans la coalition avec Kakhol Lavan.
« La législation de la clause d’abrogation doit être une condition nécessaire pour la pérennité du gouvernement », a écrit le leader de la majorité de la coalition sur Twitter.
« Alors que la Haute Cour continue à tirer sur la corde, la gauche dit que la droite et Netanyahu veulent détruire le système judiciaire », a-t-il ajouté.
Il semblerait que Zohar se soit exprimé en réaction à une décision rendue jeudi par la Haute Cour ordonnant la démolition d’une trentaine de bâtiments construits illégalement sur des terres palestiniennes, une décision qui a fortement déplu à de nombreux législateurs de droite.

Ce projet de « loi d’abrogation » donnerait à la Knesset la possibilité d’annuler les décisions de la Haute Cour, dans les cas où le panel des juges annulerait des lois nouvelles. Ce projet de loi est depuis longtemps un objectif des politiciens de droite et ultra-orthodoxes, mécontents que le tribunal de la Haute Cour refuse des mesures concernant l’appropriation de terres en Cisjordanie, les détentions de migrants et le report du service militaire des ultra-orthodoxes. Les politiciens de droite ont également vanté la proposition controversée comme une protection pour Netanyahu, contre les accusations de corruption pour lesquelles il est actuellement jugé.
Zohar a déclaré que le fait que Netanyahu veuille réduire les pouvoirs de la justice était un « mensonge ».
« De toute évidence, les médias adopteront ce mensonge et l’opposition se saisira de l’opportunité pour récupérer des sièges du centre à la Knesset, mais le moment est venu de payer le prix pour changer la situation », a-t-il déclaré.
Zohar s’est exprimé quelques jours seulement après que le Likud et Kakhol Lavan soient parvenus à un accord pour reporter de 120 jours la date limite d’adoption du budget, permettant pour le moment d’éviter de nouvelles élections.
Bien que l’impasse politique soit la conséquence, apparemment, du budget d’État, les véritables nœuds de discorde de la coalition semblent portés sur les nominations de hauts responsables des forces de l’ordre, et sur l’équilibre du pouvoir au sein de la coalition dysfonctionnelle.