2 hommes tués par balle à quelques heures d’intervalle dans deux meurtres distincts
La victime de vendredi à Qalansawe était le père d'un homme tué en mai 2023 ; les proches dénoncent l'inaction de la police et disent vivre dans la peur constante de la violence

Deux hommes ont été abattus vendredi lors de fusillades distinctes dans les villes arabes de Tira et Qalansawe, dans le centre du pays. Les familles des victimes reprochent à la police de ne pas agir contre la vague de crimes violents qui sévit dans leurs communautés.
Les secouristes sont arrivés sur les lieux de la fusillade survenue dans l’après-midi à Qalansawe et ont transporté Hashem Natur, grièvement blessé, au centre hospitalier Meir de Kfar Saba tout en tentant de le réanimer, a déclaré le service de secours du Magen David Adom (MDA) dans un communiqué.
Le décès de Natur, 63 ans, a été prononcé par les médecins à son arrivée à l’hôpital, a indiqué la police.
Le fils de Natur, Mohammad, a été tué en mai 2023 à Qalansawe lors d’une vague d’homicides.
Quelques heures plus tard, les secouristes ont transporté Iham Nasser, 25 ans, grièvement blessé lors d’une fusillade à Tira vendredi soir, dans le même hôpital, où la police a déclaré que son décès avait également été prononcé à son arrivée.
La police a indiqué avoir ouvert une enquête sur ces deux fusillades.

Les membres de la famille qui se sont entretenus avec le site d’information Walla ont affirmé se sentir impuissants, ne pas avoir confiance en la police et vivre dans la peur constante pour leur vie.
Un membre de la famille de Natur a demandé qui serait « le prochain » après le meurtre du fils et du père.
« Qui d’autre attend ? À qui pouvons-nous parler ? Nous avons été abandonnés à notre sort », a-t-il déclaré, affirmant que les deux hommes n’étaient en rien liés à des criminels.
« Mais ici, il suffit de connaître la mauvaise personne pour être en danger. Avant, nous étions une famille unie. Maintenant, nous sommes une famille constamment en deuil », a-t-il ajouté.
« La police ne fait rien. »
Un cousin d’Iham Nasser a dit à Walla qu’il était constamment sur les nerfs en raison du danger omniprésent dans sa communauté.
« Je ne dors pas. Chaque bruit me fait sursauter. Je dors habillé, prêt à m’enfuir s’ils m’atteignent. La police nous dit d’être prudents, mais comment est-ce possible ? Dois-je me cacher dans ma maison toute ma
vie ? »
Depuis le début de l’année 2025, 48 Israéliens arabes ont été tués dans des actes criminels violents, selon l’organisation à but non-lucratif Abraham Initiatives, qui suit de près les violences au sein de la communauté arabe.
Ces dernières années ont été marquées par une forte augmentation des crimes violents au sein de la société arabe, qui ont fait plus de 200 victimes en 2023 et en 2024.
De nombreux dirigeants de la communauté arabe israélienne imputent la vague de crimes à la négligence de la police qui, selon eux, n’a pas réussi à sévir contre les puissantes organisations criminelles et a largement ignoré la violence – notamment les querelles familiales, les guerres de territoire entre mafias et la violence à l’égard des femmes.
Dans un rapport annuel, le groupe Abraham Initiatives a estimé que l’année dernière, les forces de l’ordre n’avaient résolu qu’un peu moins de 15 % des affaires de meurtre.