Israël en guerre - Jour 472

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237 camions d’aide sont entrés dans le nord de Gaza au cours des neuf derniers jours

L'augmentation de l'aide, qui met fin à deux semaines de blocage, intervient après que les États-Unis ont donné à Israël 30 jours pour étendre l'aide ou risquer de se voir couper de son soutien

Des camions transportant de l'aide humanitaire entre au nord de Gaza en octobre 2024. (Crédit : COGAT)
Des camions transportant de l'aide humanitaire entre au nord de Gaza en octobre 2024. (Crédit : COGAT)

L’organe du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens (COGAT) a déclaré mardi que 237 camions d’aide étaient entrés dans le nord de la bande de Gaza au cours des neuf derniers jours, alors que les États-Unis font pression pour que l’aide humanitaire augmente dans ce territoire déchiré par la guerre.

L’ONU, quant à elle, a exhorté Israël à envisager une pause humanitaire dans sa nouvelle offensive contre le Hamas dans le nord de la bande de Gaza, affirmant qu’en dépit de l’augmentation de l’aide, les hôpitaux manquaient de fournitures pour soigner les blessés.

Le 13 octobre, l’administration Biden a averti Israël qu’il disposait de 30 jours pour prendre des mesures significatives afin de résoudre la crise humanitaire à Gaza, et en particulier dans le Nord, sous peine de ne plus recevoir certaines armes offensives de la part des États-Unis.

Depuis cette date, 237 camions transportant « de la nourriture, de l’eau, des fournitures médicales et du matériel d’abri provenant de Jordanie et de la communauté internationale » sont entrés dans le nord de la bande de Gaza, a déclaré mardi le coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires de l’armée israélienne.

L’armée a précisé que l’aide a été transférée vers le nord de la bande de Gaza via le point de passage d’Allenby et le port d’Ashdod jusqu’au point « Erez West » entre Israël et Gaza, après avoir été soumise à des contrôles de sécurité.

« L’armée israélienne, à travers le COGAT, continuera à agir conformément au droit international pour faciliter l’aide humanitaire dans la bande de Gaza », a déclaré le COGAT.

Des soldats israéliens montent la garde alors que des camions chargés d’aide humanitaire livrée par la Jordanie attendent de passer à Gaza à la frontière entre Israël et le nord de la bande de Gaza, par le passage d’Erez, le 21 octobre 2024 (Jack GUEZ / AFP).

L’ultimatum américain a été lancé à la suite d’une période de deux semaines au cours de laquelle aucune aide n’a été autorisée dans le nord de Gaza, ce qui a conduit les groupes d’aide à tirer la sonnette d’alarme sur les conditions dangereuses endurées par les centaines de milliers de civils palestiniens qui sont supposés y demeurer.

L’arrêt de l’aide dans le nord de la bande de Gaza pendant deux semaines a donné lieu à des rapports selon lesquels Israël mettait en œuvre le « General’s plan » visant à bloquer l’aide humanitaire dans le nord pour tenter d’affamer les terroristes du Hamas.

S’il est mis en œuvre, ce plan très controversé pourrait piéger sans eau ni nourriture des centaines de milliers de Palestiniens qui ne veulent pas ou ne peuvent pas quitter leurs maisons après avoir reçu l’ordre d’évacuation de la part de Tsahal.

L’armée israélienne a nié avoir mis en œuvre un tel plan, et des dirigeants israéliens qui se sont entretenus avec Anthony Blinken mardi à ce sujet ont également rejeté cette accusation. Mardi, un ancien chef-adjoint du Conseil national de sécurité a accusé le Cabinet de sécurité d’avoir secrètement approuvé la proposition controversée qui, selon lui, équivaudrait à un crime de guerre si elle était mise en œuvre.

Bien qu’il se soit abstenu de nier officiellement l’existence du plan, Netanyahu a déclaré au secrétaire d’État américain Antony Blinken, lors d’une réunion à Jérusalem mardi, que la politique d’Israël n’était pas d’isoler le nord de la bande de Gaza, a déclaré un responsable américain lors d’une conférence de presse.

« Nous avons dit : ‘D’accord, alors vous devriez faire plus d’efforts pour le dire publiquement’ », a déclaré le responsable américain aux journalistes, ajoutant que Netanyahu avait reconnu le « sérieux » des avertissements américains à ce sujet.

« Ils reconnaissent le sérieux avec lequel nous avons exprimé notre inquiétude au sujet de la situation actuelle, et s’engagent à y répondre et à agir en fonction des demandes », a déclaré ce responsable.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken rencontre le Premier ministre Benjamin Netanyahu au bureau du Premier ministre à Jérusalem, le 22 octobre 2024. (Crédit : Haim Zach/GPO)

Dans sa déclaration de mardi, le COGAT a indiqué qu’il avait commencé à acheminer de l’aide humanitaire dans le nord de la bande de Gaza le 14 octobre, à la suite d’une directive émanant de l’échelon politique. Il n’est pas certain que cette directive soit due à l’opposition de la communauté internationale à la prétendue mise en œuvre du General’s plan par Israël.

La décision d’augmenter les livraisons d’aide n’a cependant pas été approuvée par tous, puisque la chaîne publique Kan a rapporté mardi que le chef du Shin Bet, Ronen Bar, s’opposait à toute augmentation de l’aide à la bande de Gaza, même dans le contexte de l’ultimatum américain.

Le rapport indique que Bar est favorable au transfert de la quantité « minimale » d’aide autorisée par le droit international, et qu’il pense qu’en agissant ainsi, le Hamas sera contraint d’accepter de libérer les otages.

Des Palestiniens déplacés fuyant les opérations militaires israéliennes à Beit Lahia dans le nord de Gaza, le 22 octobre 2024. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)

La réaction à la spéculation sur le General’s plan est venue non seulement des États-Unis, mais aussi de l’Allemagne, considérée comme l’un des plus fidèles alliés d’Israël.

La chaîne N12 a rapporté mardi que lors d’un appel avec le ministre des Affaires étrangères Israël Katz la veille, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a averti que « la situation humanitaire dans le nord de Gaza rend très difficile la défense [d’Israël] sur le plan international ».

Elle aurait conseillé à Katz d’utiliser l’élimination du chef du Hamas et architecte de l’attaque du 7 octobre, Yahya Sinwar, comme prétexte pour déclarer la victoire sur le groupe terroriste à Gaza et tirer parti de sa mort pour parvenir à un cessez-le-feu favorable et à un accord de libération des otages.

Israël Katz n’a pas reconnu publiquement cet avertissement et a déclaré sur X que les deux ministres avaient discuté de « la guerre d’Israël sur sept fronts différents, des opportunités créées après l’élimination de Sinwar pour faire avancer un accord de libération d’otages, et de la possibilité d’accroître la pression sur l’Iran après les coups durs que nous avons infligés à leur base avancée, le Hezbollah ».

« Le moment est venu de saisir l’élan et d’aller de l’avant pour atteindre tous nos objectifs de guerre : le retour des otages, le démantèlement des capacités militaires et de gouvernement du Hamas et le retour des habitants du nord dans leurs maisons », a-t-il ajouté.

Des Palestiniens marchent dans une rue avec leurs affaires après avoir quitté leurs maisons à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 22 octobre 2024. (Photo d’Islam AHMED / AFP)

Malgré l’augmentation de l’aide, dont les États-Unis ont déclaré en début de semaine qu’il restait encore beaucoup de chemin à parcourir, les Nations unies ont déclaré mardi qu’elles étaient à court de fournitures médicales pour traiter les patients blessés lors de la nouvelle offensive de Tsahal dans le nord de la bande de Gaza.

Philippe Lazzarini, directeur de l’UNRWA, l’agence controversée de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, a affirmé que la situation humanitaire avait atteint un point critique, avec des corps abandonnés au bord des routes ou ensevelis sous les décombres.

C’est pourquoi l’agence controversée a appelé à une trêve temporaire pour permettre aux habitants de quitter les zones du nord de la bande de Gaza.

« Dans le nord de la bande de Gaza, les gens attendent simplement de mourir », a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur le site X. « Ils se sentent abandonnés, désespérés et seuls ».

« J’appelle à une trêve immédiate, même pour quelques heures, afin de permettre un passage humanitaire sûr pour les familles qui souhaitent quitter la zone [et] atteindre des endroits plus sûrs », a-t-il ajouté.

L’agence de Philippe Lazzarini entretient depuis longtemps des relations tendues avec Israël, mais celles-ci se sont fortement détériorées depuis que le groupe terroriste Hamas a attaqué Israël le 7 octobre de l’année dernière, déclenchant ainsi la guerre en cours à Gaza. En janvier, les dirigeants israéliens ont accusé le personnel de l’UNRWA de collaborer avec les agents du Hamas à Gaza, ce qui a conduit certains donateurs à suspendre leur financement, bien que nombre de ces décisions aient été annulées depuis.

Lors de l’invasion du sud d’Israël le 7 octobre 2023, les terroristes palestiniens ont assassiné près de 1 200 personnes et en ont pris 251 en otage.

Il est estimé que 97 otages se trouvent encore à Gaza, y compris les corps d’au moins 34 personnes dont la mort a été confirmée par Tsahal. Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats de l’armée tués en 2014.

Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, affirme que plus de 42 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent, bien que ce bilan ne puisse être vérifié et qu’il ne fasse pas de distinction entre les civils et les combattants. Israël affirme avoir tué quelque 17 000 combattants au mois d’août et 1 000 terroristes supplémentaires à l’intérieur d’Israël le 7 octobre.

Le bilan de l’offensive terrestre israélienne contre le Hamas à Gaza et des opérations militaires menées le long de la frontière avec la bande de Gaza s’élève à 358 morts.

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