7 octobre : Aucun membre des familles de victimes n’a demandé à parler lors de la 2e cérémonie d’État
Le président de l'Organisation des victimes des hostilités a confié qu'il lui avait été demandé de prononcer un discours car "ils ne voulaient pas de hurlements" lors d'un événement où Netanyahu et Herzog s'exprimeront

Aucun intervenant représentant les familles des victimes assassinées lors du pogrom du 7 octobre ou représentant les proches des soldats tombés au champ d’honneur au cours de la guerre qui a suivi ne prendra part à la cérémonie d’État prévue pour le deuxième jour de deuil national en hommage aux défunts, moins de deux semaines après les événements initiaux qui ont marqué ce triste anniversaire, a fait savoir la chaîne N12, dimanche.
Ce deuxième jour de deuil national, conformément au calendrier hébraïque, a été approuvé par le gouvernement dimanche et deux cérémonies nationales seront organisées à cette occasion – l’une pour les militaires qui ont perdu la vie pendant les combats, et l’autre pour les civils. C’est la ministre des Transports, Miri Regev, qui a été chargée de mettre en place ces deux événements.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président Isaac Herzog s’exprimeront lors de la cérémonie en l’honneur des civils qui ont été tués.
Malgré tout, c’est Abie Moses, le président de l’Organisation des victimes des hostilités, qui prendra la parole en lieu et place d’un représentant des familles frappées par le deuil lors du massacre commis par le Hamas. Son épouse, qui était enceinte, et son fils de 5 ans avaient perdu la vie dans un attentat terroriste en 1987.
Des responsables auraient fait savoir à Moses qu’ils voulaient qu’il intervienne, préférant qu’aucun représentant des familles en deuil depuis le 7 octobre ne s’exprime lors de la cérémonie parce qu’ils craignent que ces dernières ne se laissent aller à des critiques à l’encontre du gouvernement et du Premier ministre, a-t-il dit devant les caméras de N12.
L’Administration de la diplomatie publique a répondu à N12 que personne n’avait spécifiquement approché Moses pour qu’il prenne la parole lors de la cérémonie, mais qu’en tant que président de l’Organisation des victimes des hostilités, il était toujours intervenu au nom des familles frappées par le deuil lors des cérémonies d’État.

Les cérémonies planifiées au deuxième jour de deuil national se tiendront au mont Herzl, au 25e jour du mois hébreu de Tishrei (26-27 octobre), trois jours après la fête annuelle de Simhat Torah au cours de laquelle l’attaque du Hamas avait eu lieu l’année dernière.
Ce jour de deuil officiel sera également marqué par des programmes spéciaux dans les écoles et dans l’armée, par la mise en berne des drapeaux et par la fermeture des lieux de divertissement.
La décision prise par le gouvernement d’organiser un jour de deuil national supplémentaire a suscité des réactions négatives de la part de certaines familles de personnes actuellement retenues en otage à Gaza.
« Toutes les cérémonies et toutes ces journées de deuil sont totalement inutiles. Ce sont des distractions », a estimé Yehuda Cohen, dont le fils Nimrod Cohen a été pris en otage le 7 octobre, s’exprimant auprès du site d’information Ynet.
Yifat Calderon, dont le cousin Ofer Calderon est détenu à Gaza, a déclaré au site d’information qu’aucune cérémonie ou journée de commémoration n’aurait dû être organisée alors que la guerre est encore en cours et que des otages se trouvent encore en captivité.
« Assez de ces absurdités », a dit Calderon.
Le kibboutz Beeri a indiqué à Ynet que ses membres ne marqueraient pas ce deuxième jour de deuil national car ils « déplacent toujours leurs morts pour les enterrer à Beeri et ils œuvrent sans relâche à ramener nos otages. Nous ne voyons aucune raison de marquer à nouveau ce jour terrible ».

Regev a également été fustigée, au sein du gouvernement, en raison de sa décision prise d’organiser une deuxième cérémonie.
Lors d’une réunion du cabinet, la semaine dernière, le ministre sans portefeuille Gideon Saar a fait remarquer que deux cérémonies avaient déjà eu lieu – faisant référence à un événement de commémoration alternatif qui avait été organisé à Tel-Aviv par les familles des personnes assassinées et kidnappées en date du 7 octobre.
« Il n’y a pas eu deux cérémonies », a riposté Regev.

Les familles des otages et des autres victimes du 7 octobre s’étaient déjà vivement opposées à ce que Regev soit choisie pour superviser la cérémonie officielle qui a été organisée la semaine dernière à l’occasion du premier anniversaire de l’attaque menée par le Hamas.
Plusieurs communautés de la zone frontalière de Gaza accusent le gouvernement d’avoir utilisé l’événement officiel pour masquer le fait qu’il a, jusqu’à présent, refusé d’assumer ses responsabilités concernant son incapacité à empêcher le massacre, lui reprochant aussi de ne pas avoir suffisamment fait pour les communautés dans le sillage du pogrom.