À Eilat, un projet de terrain de golf dans le désert pour développer le tourisme
Le ministère du Tourisme a accepté un appel à projet de développement de luxe destiné à attirer de nouveaux visiteurs dans la ville la plus méridionale d'Israël
Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans l'immobilier pour le Times of Israel.
Le nombre de terrains de golf en Israël va doubler dans les années à venir avec un nouvel ensemble de greens et de bunkers prévus dans le désert autour de la station balnéaire d’Eilat, dans le sud du pays.
Le seul terrain de golf composé de 18 trous d’Israël se trouve à Césarée. Il a été construit en 1961 par la famille Rothschild, qui a fait appel à un grand designer de golf américain, Pete Dye, pour ce « joyau touristique de niveau mondial ». Il est, depuis, revenu pour rafraîchir le parcours. Un deuxième parcours de neuf trous a été construit à côté du parcours principal, à Césarée. Mais un autre parcours de neuf trous à Gaash, près de Netanya, a fermé ses portes.
Début septembre, le ministère du Tourisme et l’Autorité des Terres d’Israël ont déclaré au Times of Israel qu’ils lançaient un appel d’offres public pour un nouveau terrain de golf et un hôtel au nord d’Eilat. Selon Hezi Magen, président de l’Association Sportive du Golf, les golfeurs locaux ont participé aux discussions.
La superficie totale du projet est d’environ 1 229 000 mètres carrés et le promoteur qui sera retenu devra construire des logements et des espaces commerciaux à proximité du parcours. Il est question d’ajouter 560 nouvelles chambres d’hôtel, un complexe commercial, un terrain de golf couvrant environ 600 000 mètres carrés et un espace adjacent pour une académie de golf.
La Californie, le Nevada et l’Arizona ont déjà démontré le potentiel des parcours de golf dans un paysage désertique. Avec ce projet, le Néguev entrera dans la partie.
Le directeur de l’Autorité des Terres d’Israël, Yaakov Quint, a constaté une demande croissante d’hôtels et d’activités de loisirs en Israël et estime que ce projet renforcera non seulement Eilat en tant que lieu de villégiature pour les touristes internationaux et nationaux, mais qu’il créera également un « complexe de golf unique au décor exclusif » qui sera reconnu dans le monde entier. Les promoteurs ont jusqu’au mois de mai pour soumettre leurs propositions et le gagnant signera un contrat de six ans.
En 2009, le ministre du Tourisme de l’époque, Stas Misezhnikov, avait identifié le golf comme un moyen d’attirer les touristes les plus dépensiers dans le pays. En collaboration avec l’Autorité des Terres d’Israël, le ministère du Tourisme a planifié 16 nouveaux terrains de golf à travers le pays, à construire sur une période de 15 ans pour un coût de 760 millions de shekels, estimant que l’investissement pourrait augmenter de 20 % le nombre de touristes. À l’époque, le tourisme lié au golf en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique était estimé à plus de 9 milliards de shekels au total. Des terrains à Eilat, à la mer Morte, à Tibériade, à Savyon et à Rishon Lezion étaient en préparation. Mais les plans ont été discrètement abandonnés.
L’industrie du tourisme lié au golf ne cesse de croître – 15 milliards de shekels l’année dernière et 16,5 milliards de shekels prévus pour cette année. Les « touristes golfiques » voyagent dans le monde entier pour jouer sur différents parcours. Ils restent souvent plus longtemps sur place que les autres touristes et dépensent donc plus. Mais ils ont le choix entre quelque 33 000 parcours de golf existants dans le monde.
Le golf a toujours représenté bien plus qu’un simple jeu. Certains disent que ce n’est pas une coïncidence si la Silicon Valley, en Californie, compte 32 parcours de golf. Les terrains de golf sont des lieux où se concluent des accords commerciaux, et les jeunes entrepreneurs israéliens pourraient découvrir qu’un terrain de golf supplémentaire en Israël pourrait s’avérer être un lieu propice à de nouveaux accords internationaux.
Dix millions de touristes d’ici 2030, telle est l’ambition affichée par le ministère du Tourisme. Cette année, le budget consacré à l’infrastructure touristique s’élève à 300 millions de shekels. En cherchant à attirer de nouveaux visiteurs et à diversifier ce qu’Israël peut leur offrir, le golf est de nouveau à l’ordre du jour.