À la frontière de Gaza: au moins 12 morts et plus de 1 100 blessés
L'armée tente de contenir les 17 000 Palestiniens qui lancent des pierres, des cocktails Molotov sur les soldats israéliens lors de la "Marche du retour"
Au moins douze Palestiniens ont été tués et plus de 1 110 personnes ont été blessées à 18h heure 30 israélienne dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, par des tirs israéliens à balle réelle et en caoutchouc vendredi, alors qu’une série de manifestations massives a commencé le long de la frontière de sécurité entourant l’enclave, ont fait savoir des sources palestiniennes.
L’armée israélienne a estimé que 17 000 Palestiniens participaient aux manifestations pour la « marche de retour » le long de la frontière de Gaza, réparties entre les cinq principaux sites de protestation. Ce nombre devrait croître au cours de la journée.
Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le groupe terroriste du Hamas, a signalé que trois hommes avaient été tués lors des manifestations de masse le long de la frontière, pour un total de dix morts vendredi. Quelque 370 personnes avaient été blessées à 14 heures, la plupart ont été blessées par des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogènes. Un plus petit nombre a été touché par des tirs à balles réelles.
Les médias palestiniens ont fait savoir qu’un homme a été tué durant le mouvement de protestation massif le long de la frontière, la seconde victime mortellement touchée vendredi.
Selon le ministère de la Santé, six hommes ont été blessés par des tirs à balles réelles. Le Croissant rouge palestinien a fait savoir que autres avaient été blessés par des balles en caoutchouc à proximité de la frontière. Des informations palestiniennes qui n’ont pas été confirmées ont fait état d’un mort.
L’armée a confirmé que des soldats avaient tiré sur « les principaux instigateurs ». Des manifestants ont mis le feu sur des pneus, lançaient des cocktails Molotov et des pierres sur les troupes de Tsahal de l’autre côté de la frontière.
Les principaux sites de manifestation à Gaza sont Rafah, Khan Younis dans le sud, el-Bureij et Gaza City dans le centre, et Jabalya, situé au nord de l’enclave côtière.
Les responsables israéliens ont averti les Palestiniens de manière répétée de ne pas s’approcher de la barrière de sécurité, relayant l’information par le biais des médias sociaux, des prospectus jetés depuis les avions et par le biais de déclarations faites aux médias.
L’armée a expliqué qu’elle ne permettrait pas aux Palestiniens de « violer la souveraineté israélienne » en franchissant la barrière de sécurité. Elle a stationné vendredi des bataillons d’infanterie supplémentaires et plus de 100 snipers afin d’empêcher que survienne une telle situation.
La police des frontières et la police israélienne ont envoyé des forces supplémentaires dans le sud d’Israël pour qu’elles agissent comme seconde ligne de défense si les Palestiniens parvenaient à franchir la ligne des soldats derrière la barrière.
Le secteur a été déclaré « zone militaire fermée » du côté israélien de la frontière, ce qui interdit aux civils de s’en approcher sans autorisation préalable.
L’armée a précisé qu’elle tiendrait le Hamas pour responsable de toute violence le long de la barrière de sécurité avec Gaza au cours des manifestations et des éventuelles « conséquences » découlant de la situation.
Dans la matinée de vendredi, un homme palestinien a été tué par des tirs de tank israélien à proximité de Khan Younis dans le sud de la bande de Gaza, a fait savoir le ministère de la Santé gouverné par le Hamas. L’homme a été identifié : Il s’agirait d’Omar Wahid Sammour, 27 ans, un agriculteur.
Des témoins ont fait savoir qu’il travaillait sa terre à proximité de la frontière lors du tir d’obus.
La chaîne Hadashot a fait savoir que l’armée avait soupçonné l’homme de placer un dispositif explosif improvisé aux abords de la clôture de sécurité.
Un autre homme aurait été blessé lors de cet incident.
Dans la nuit, l’armée israélienne a indiqué qu’elle avait ouvert le feu sur deux autres suspects qui « abîmaient les infrastructures sécuritaires le long du périmètre de la clôture » au nord de la bande de Gaza.
Au cours des dernières semaines, les Palestiniens de Gaza ont planté des tentes à proximité de la frontière avec Israël avant le début du mouvement de protestation de « la marche du Retour » qui durera six semaines.

Le ministre de la Défense Avigdor Liberman a averti pour sa part vendredi que tout Palestinien s’approchant de la barrière de sécurité avec Israël mettrait sa vie en péril.
Cet avertissement a été écrit en arabe sur le profil Twitter de Liberman.
La « marche du Retour » est appuyée par le régime au pouvoir à Gaza, le groupe terroriste du Hamas. Elle est organisée dans un contexte de tensions en hausse alors que les Etats-Unis se préparent à relocaliser leur ambassade de Jérusalem à Tel Aviv au mois de mai.
La Journée de la terre commémore l’expropriation par le gouvernement israélien des terres qui appartenaient aux Arabes en Galilée, le 30 mars 1976, et les manifestations qui avaient suivi et causé la mort de six arabes israéliens. C’est également – une coïncidence – la ville de la fête de Pessah qui dure une semaine.
« Ceux qui approchent la clôture aujourd’hui se mettront en danger », a écrit Liberman dans son post. « Je ne peux que conseiller à tous les Gazaouis de continuer leur vie et de ne pas se livrer à des provocations ».

Les organisateurs ont pour leur part clamé que le mouvement de protestation serait pacifique mais les responsables israéliens et l’armée s’inquiètent de nouvelles flambées de violence le long de la frontière de l’enclave.
Selon les responsables gazaouis, cinq Palestiniens ont été blessés par des tirs dans la matinée de vendredi dans des incidents séparés à proximité de la frontière, trois aux abords du camp de réfugiés de Jabaliya dans le nord de la bande de Gaza et deux à proximité de Rafah, dans le sud.

Selon l’armée, environ 200 Palestiniens ont participé à des manifestations violentes sur quatre principaux sites le long de la barrière de sécurité, allumant des feux et jetant des pierres sur les soldats israéliens positionnés de l’autre côté.
Les soldats ont pris pour cible une poignée « d’instigateurs principaux » qui tentaient de briser certaines parties de la clôture, a fait savoir un porte-parole de l’armée. Cinq palestiniens ont été la cible de tirs, a noté le ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza, après que des manifestants se sont approchés de la frontière à plusieurs endroits.