A Nirim, les habitants reconstruisent leur kibboutz, avant le retour
Dans ce kibboutz, 5 personnes ont été pris en otage et 4 tuées ; "Nous reconstruisons notre résilience pour nous sentir à nouveau en sécurité ici", dit une habitante

Le bruit des marteaux et d’une meuleuse percent le silence qui s’est installé au kibboutz Nirim, dans le sud d’Israël, depuis le début de la trêve il y a plus d’un mois dans la bande de Gaza toute proche.
Le 7 octobre 2023, des terroristes du Hamas infiltrés du territoire palestinien, situé à seulement deux kilomètres de là, ont lancé une attaque sans précédent contre cette communauté de 400 personnes qui, seize mois plus tard, est en train de se reconstruire.
« Il est très important que nous fassions en sorte qu’elle redevienne belle », déclare à l’AFP Adele Raemer, qui habite ce kibboutz depuis 49 ans.
« Nous reconstruisons notre résilience pour nous sentir à nouveau en sécurité ici », dit cette enseignante israélo-américaine à la retraite, âgée de 70 ans.
Une rangée de maisons dans le nord-ouest du kibboutz, endommagées lors de l’attaque, ont été rénovées. Les murs blancs brillent sous le soleil de cette fin d’hiver.
Plus loin dans la rue, des ouvriers posent des carreaux et peignent en blanc une maison qui avait été éventrée par des tirs de roquettes en provenance de Gaza dans les semaines qui ont suivi l’attaque du 7 octobre.

Mais dans le secteur le plus proche de la clôture de barbelés, les travaux de reconstruction n’ont pas encore commencé dans les 30 maisons les plus dévastées.
D’abord « quelques nuits »
L’attaque du Hamas a entraîné la mort de plus de 1 200 personnes du côté israélien, en majorité des civils. Sur les 251 personnes enlevées et emmenées dans la bande de Gaza, 58 y sont toujours retenues en otage.
A Nirim, cinq habitants ont été pris en otage et quatre tués, selon l’armée israélienne.
« Ca fait mal d’être ici, dans ce coin », dit Mme Raemer en observant la zone où les décombres carbonisées de maisons ont été déblayées seulement l’été dernier. Seuls quelques arbres épars de l’ancien quartier sont restés et leurs branches brûlées ont été coupées.

Dans sa maison à l’intérieur du kibboutz, elle se prépare à revenir, même si le moment de son retour définitif reste incertain.
Une nouvelle couche de peinture vient d’être posée dans la pièce sécurisée en béton armé, où elle s’était retranchée avec son fils le 7 octobre 2023. La retraitée décrit le jour de l’attaque comme un « cauchemar qui a duré 11 heures ».
Des terroristes armés du Hamas ont tenté, en vain, de pénétrer dans sa maison par une fenêtre latérale et par la porte d’entrée. « J’ai regardé mon fils. Il m’a regardée. Nous nous sommes dit que nous nous aimions et nous nous sommes dit au revoir », raconte-t-elle.
Malgré ces souvenirs, Mme Raemer se dit déterminée à revenir. « J’ai l’intention de commencer par passer quelques nuits à la fois ici (…), et si je me sens suffisamment en sécurité, je reviendrai peut-être plus tôt » pour y habiter, dit-elle.
Sa décision dépend en partie de l’issue de la trêve fragile à Gaza, entrée en vigueur le 19 janvier. « J’ai compris que la guerre pouvait reprendre à tout moment », dit-elle.

« Une autre solution »
A 14 kilomètres au nord-est de Nirim, dans le kibboutz Beeri, 101 habitants ont été tués et 30 otages emmenés à Gaza, selon l’armée israélienne.
Alon Pauker, 59 ans, universitaire au Beit Berl College et membre du kibboutz, dit à l’AFP qu’un tiers des maisons et de nombreux espaces publics y ont été détruits.
M. Pauker et sa femme ont résisté dans leur pièce sécurisée à ce qu’il appelle « un champ de bataille pendant 15 heures ».
La reconstruction, une fois qu’elle aura commencé, pourrait prendre deux ans, dit-il.
Comme la famille Pauker, la plupart des habitants du kibboutz Beeri vivent désormais dans des logements temporaires au kibboutz Hatzerim, à 18 kilomètres au sud-est de leur ancienne maison.
Vont-ils revenir ? « Cela dépend de ce qui se passera de l’autre côté de la frontière », dans la bande de Gaza, « car nous ne pouvons pas nous imaginer vivre à proximité d’un territoire qui continue d’être contrôlé par le Hamas », dit M. Pauker.
« Nous avons besoin d’une autre solution. »
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