À Paris, des milliers de participants au rassemblement pro-palestinien interdit
21 interpellations et 1 359 verbalisations ont été réalisées ; des "slogans qui posent problème, qui s'apparentent à l'apologie du terrorisme" ont été constatés
Plusieurs milliers de personnes ont participé samedi après-midi à Paris à un rassemblement « de soutien au peuple palestinien », interdit par les autorités.
Place du Châtelet, la foule a été empêchée de se mettre en mouvement par un très important dispositif policier, se retrouvant « massée » tout l’après-midi. Des manifestants chantaient régulièrement « laissez-nous sortir ». À la fin du rassemblement, qui s’est déroulé dans le calme, les policiers ne laissaient partir les personnes qu’au compte goutte et infligeaient de nombreuses amendes (de 135 euros pour participation à une manifestation interdite).
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a revendiqué sur BFMTV des « centaines de verbalisations » ainsi que le blocage des participants. À 20h30, « 21 interpellations et 1 359 verbalisations ont été réalisées », selon un bilan de la préfecture de police de Paris. Ce lundi, sur les 18 personnes placés en garde à vue, le parquet a indiqué que deux d’entre elles étaient visées par une enquête. Cinq autres ont fait l’objet d’une alternative aux poursuites – une « convocation devant le délégué du procureur pour un avertissement pénal probatoire » (le nouveau rappel à la loi) : deux pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique » et trois « pour participation à une manifestation interdite », a détaillé le parquet. Les autres gardes à vue ont été levées sans poursuites, « pour infraction insuffisamment caractérisée » et « pour absence totale d’infraction ».
M. Nuñez a expliqué que les forces de l’ordre avaient « encerclé » les manifestants pour les empêcher de « partir en déambulation ». Il a chiffré entre « 3 000 et 4 000 » le nombre de participants. Parmi eux figuraient des élus, dont Sabrina Sebaihi, députée écologiste des Hauts-de-Seine.
Des « slogans qui posent problème, qui s’apparentent à l’apologie du terrorisme »
La justice administrative avait validé à la mi-journée l’interdiction préfectorale, invoquant notamment « la gravité de risques de troubles à l’ordre public » et « un contexte de tensions exacerbées lié aux événements dans la bande de Gaza avec une montée, en France, des actes antisémites ».
Selon le préfet de police, les forces de l’ordre ont constaté qu’avaient été prononcés des « slogans qui posent problème, qui s’apparentent à l’apologie du terrorisme ». Il a ajouté qu’il « saisirait la justice ». Le slogan antisémite « From the river to the sea : Palestine will be free » (« De la rivière à la mer : la Palestine sera libre ») est généralement entonné dans ces manifestations par les prétendus soutiens de la Palestine. Sans que les manifestants ne le comprennent forcément, ni même qu’ils soient tout à fait capables de définir à quelle rivière il fait référence, ils appellent, en le prononçant, au démantèlement d’Israël, à un rejet de la solution à deux États et à la fin de toute présence juive entre la mer Méditerranée et le fleuve du Jourdain, soit les frontières d’Israël.
Face à ces manifestations illégales et à la hausse de l’antisémitisme en France, Bérangère Couillard, ministre chargée de la Lutte contre les discriminations, a appelé la semaine dernière à une « réponse judiciaire ferme ».
Des manifestations « pour la Palestine » et/ou pro-Hamas et anti-Israël ont eu lieu partout dans le monde ce mois-ci suite au déclenchement de la guerre. Le week-end dernier, de larges rassemblements ont ainsi pu être constatés à New York, Londres, Marseille ou encore Zurich.
Le conflit a éclaté après le massacre du 7 octobre perpétré par le Hamas. Lors de cette attaque barbare menée contre Israël, près de 2 500 terroristes ont fait irruption en Israël depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime. Ils ont tué plus de 1 400 personnes, dont une majorité de civils, au cours de raids sur plus de 20 communautés frontalières près de la bande de Gaza, massacrant des familles entières dans leurs maisons et au moins 260 fêtards lors d’un festival de musique en plein air. Les terroristes ont également enlevé près de 240 personnes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, qu’ils ont entraînées dans la bande de Gaza où elles sont toujours retenues captives.
Israël affirme que son offensive vise à détruire les capacités militaires et de gouvernance du Hamas, et s’est engagé à éliminer l’ensemble du groupe terroriste qui dirige la bande de Gaza. Il affirme viser toutes les zones où le Hamas opère, tout en cherchant à réduire au maximum les pertes civiles.
Les chiffres publiés par le ministère de la Santé, dirigé par le Hamas, ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et incluent à la fois des civils et des membres du Hamas tués à Gaza, y compris à la suite de tirs de roquettes ratés par le groupe terroriste lui-même. Israël affirme avoir tué quelque 1 500 terroristes du Hamas à l’intérieur du pays le 7 octobre et après cette date.