Accord de libération d’otages : Smotrich dénonce un « dangereux piège »
Le ministre des Finances, qui dénonce une "symétrie imaginaire" entre otages et terroristes, affirme qu'un tel accord ferait passer Israël pour un pays faible au Moyen-Orient
Le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a exprimé vendredi son opposition à la reprise des pourparlers en vue de l’accord de « trêve contre libération d’otages », fustigeant l’appel conjoint des médiateurs à conclure un accord immédiat.
Smotrich accuse les États-Unis, l’Égypte et le Qatar de créer une fausse équivalence entre les otages enlevés par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre et les prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël, après que les trois pays médiateurs ont publié jeudi un communiqué déclarant « qu’il est temps d’apporter un soulagement immédiat à la fois à la population de Gaza qui souffre depuis longtemps ainsi qu’aux otages qui souffrent depuis longtemps et à leurs familles ».
La déclaration, signée par le président américain Joe Biden, le président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi et l’émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani, indiquait en outre que « le moment est venu de conclure l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages et des détenus ».
Les médiateurs ont créé une « symétrie imaginaire entre les otages israéliens – hommes, femmes et enfants – qui ont été enlevés dans leur lit avec une terrible cruauté, et les terroristes méprisables qui purgent leur peine en prison », a-t-il écrit sur le réseau social X, qualifiant l’accord de cessez-le-feu et de libération d’otages de « dangereux piège ».
צריך לקרוא את זה כדי להאמין, ובעיקר כדי להבין את נקודת המוצא המעוותת והמסוכנת של מי שלוחצים עלינו להפסיק את המלחמה ולהיכנע. ה"מתווכות" אשכרה כתבו בהודעתן אתמול ש"הגיע הזמן לסכם את הסכם הפסקת האש בעזה ושחרור החטופים והאסירים" תוך יצירת סימטריה הזויה בין החטופים הישראלים – גברים… pic.twitter.com/zw8HPTtAGX
— בצלאל סמוטריץ' (@bezalelsm) August 9, 2024
« L’heure de la libération des otages a sonné depuis longtemps », a-t-il poursuivi.
« Le temps n’est pas venu de libérer les abominables terroristes qui ont tué les Juifs. Et par-dessus tout, le temps n’est absolument pas venu pour un accord de capitulation qui arrêterait la guerre avant la destruction des nazis du [Hamas] et leur permettrait de se rétablir et de recommencer à assassiner des Juifs. »
Il a exhorté le Premier ministre Benjamin Netanyahu « à ne pas tomber dans ce piège, et à ne pas accepter le moindre écart par rapport aux lignes rouges qu’il a fixées récemment, et qui sont également très problématiques ».
Smotrich et le ministre de la Sécurité nationale d’extrême droite Itamar Ben Gvir ont tous deux menacé de quitter le gouvernement si un accord mettant fin à la guerre était signé. Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a promis de fournir au gouvernement un « filet de sécurité » dans un tel cas, en lui apportant son soutien pour qu’il puisse autoriser un accord de libération des otages.
Suite à la déclaration des médiateurs, le bureau de Netanyahu a annoncé qu’une délégation israélienne s’envolerait soit vers Doha, soit vers Le Caire pour une reprise des pourparlers le 15 août.