Activiste pro-palestinien : La Belgique annule ma venue à l’ONU à cause d’Israël
"Le contexte politique a contribué à faire taire notre voix", déclare Brad Parker de Defence for Children International-Palestine que Jérusalem a accusé de partialité extrême
L’activiste pro-palestinien Brad Parker a déclaré vendredi que la Belgique avait annulé une invitation à prendre la parole devant le Conseil de sécurité de l’ONU, qu’elle préside actuellement, après avoir subi des pressions de la part d’Israël.
Parker, conseiller principal de Defence for Children International-Palestine (DCI-P), avait été invité par Bruxelles à intervenir devant l’ONU au sujet d’allégations de violations des droits en Israël et dans les Territoires palestiniens.
Israël a affirmé qu’il était trop tendancieux pour pouvoir prendre la parole devant le forum et a convoqué à plusieurs reprises des diplomates belges pour protester contre l’invitation.
Parker a déclaré à l’AFP qu’il ne prendrait plus la parole devant l’organe après avoir été informé que les paramètres de la réunion avaient changé.
« Ce qu’on m’a dit lundi, c’est que le gouvernement belge a changé les modalités concernant les présentations pour des consultations à huis clos, ce qui signifie en fait que je ne parlerai pas », a déclaré M. Parker à l’AFP, ajoutant qu’il était « profondément déçu ».
Il a déclaré qu’il avait prévu de faire une « déclaration basée sur des preuves » sur les « graves violations en Israël et dans les territoires palestiniens occupés de 2014 à la fin de 2019 ».
« Il est regrettable qu’une fois de plus, le contexte politique ait contribué à faire taire notre voix ».
Le site d’information Ynet a rapporté que les responsables diplomatiques israéliens étaient satisfaits de la décision de la Belgique.
La DCI-P se décrit comme travaillant pour protéger « les droits de l’homme des enfants palestiniens ».
Selon Israël, le conseil d’administration de l’ONG comprend des personnes affiliées au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un mouvement de gauche considéré comme une organisation terroriste par l’Union européenne, les États-Unis et Israël.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lior Haiat, a déclaré que Parker est « connu pour ses positions extrêmes contre Israël ».
L’ambassadeur d’Israël en Belgique et au Luxembourg, Emmanuel Nahshon, a écrit sur Twitter au début de ce mois que le fait d’inviter Parker à prendre la parole créait une « tension inutile » qui était « facilement évitable ».
Parker a déclaré que les allégations israéliennes à son encontre étaient « une tentative de faire taire le travail légitime des droits de l’homme qui expose la réalité des enfants touchés par l’occupation militaire israélienne ».
Israël a convoqué un diplomate belge de haut niveau à deux reprises au début du mois sur cette question, tandis que le ministère belge des Affaires étrangères a convoqué Nahshon pour le blâmer d’avoir retweeté un tweet critiquant le choix de Bruxelles d’inviter Parker.
La Belgique a pris la présidence tournante du Conseil ce mois-ci et utilise ce privilège pour inviter des orateurs qui, selon des responsables de Jérusalem en colère, ont un parti pris anti-Israël extrême. Ils ont été particulièrement indignés que Bruxelles ait invité Parker.
Les fonctionnaires de Jérusalem et les partisans d’Israël accusent la DCI-P d’avoir un parti pris extrême contre Israël, accusant régulièrement l’État juif de commettre des crimes de guerre.
Parker a déclaré en janvier 2019 : « Les forces armées israéliennes ont régulièrement été impliquées dans des violations généralisées et systématiques des droits de l’homme contre les enfants palestiniens, alors que l’impunité systémique est la norme ».
En 2015 – un an après l’opération israélienne « Bordure protectrice » contre les terroristes de Gaza – Parker a accusé l’État juif de violer le droit international et de mener des « attaques aveugles ».
Contacté par le Times of Israel, Parker a insisté sur le fait qu’il ne soutenait pas le terrorisme.
« Il m’a été demandé d’informer le Conseil spécifiquement sur les violations graves contre les enfants dans le cadre de l’agenda des Nations unies sur les enfants et les conflits armés qui inclut la situation en Israël et dans les territoires palestiniens occupés », a-t-il écrit dans un courriel.
« Il s’agit d’un mécanisme fondé sur des preuves, dirigé par l’UNICEF sur le terrain dans les territoires palestiniens occupés, et mes remarques, une fois entendues, ne devraient pas être controversées. Ces allégations sont une tentative de faire taire le travail légitime en matière de droits de l’homme qui expose la réalité des enfants touchés par l’occupation militaire israélienne ».