Adoption d’un plan de 8 milliards de shekels pour les PME et indépendants
La subvention pourrait atteindre 400 000 shekels par entreprise ; cette décision fait suite aux critiques selon lesquelles Israël abandonne les entreprises en difficulté

Le gouvernement a approuvé vendredi un plan de 8 milliards de shekels (2 milliards d’euros) pour augmenter le soutien aux travailleurs indépendants israéliens et aux propriétaires de petites entreprises qui ont été durement touchés par le coronavirus, suite aux accusations selon lesquelles Israël n’aidait pas les entreprises contraintes de fermer.
Le plan comprend une subvention allant jusqu’à 400 000 shekels (105 000 euros) par entreprise ou organisation à but non lucratif, en fonction du degré de réduction de ses activités, a annoncé le ministère des Finances dans un communiqué. Les subventions seront versées directement par l’autorité fiscale à partir du mois de mai, a indiqué le communiqué, sans donner de détails sur la manière dont l’éligibilité sera déterminée.
Le plan comprend également une deuxième allocation pour les travailleurs indépendants, égale à 70 % de leur revenu régulier jusqu’à un montant maximum de 10 500 shekels (2 700 euros).
Le gouvernement a également approuvé une allocation spéciale pour les personnes âgées de 67 ans ou plus ayant perdu leur emploi en raison de la pandémie, a fait savoir le ministère des Finances dans une déclaration séparée.

L’allocation, qui sera distribuée en mai, s’élèvera à 4 000 shekels (1 050 euros).
Jeudi, le taux de chômage en Israël a atteint 27,05 %, soit 1 125 814 personnes, dont près d’un million ont perdu leur emploi des suites de la pandémie.
Avant l’apparition du coronavirus, le taux de chômage en Israël se situait au niveau historiquement bas de 4 %.
La semaine dernière, Yaron Zelekha, l’ancien comptable général du ministère des Finances, a fustigé le Trésor public pour ne pas avoir soutenu les petites entreprises en difficulté. Notant que le gouvernement avait autorisé le mois dernier un paiement unique de 10 000 shekels (environ 2 630 euros) aux entreprises en difficulté, il a appelé, au micro de la radio militaire, à ce que ce paiement soit mensuel et se poursuive au moins jusqu’en juillet ou août.
Des centaines d’indépendants israéliens ont organisé plusieurs manifestations devant la Knesset et dans d’autres endroits du pays, dénonçant le manque de soutien du gouvernement dans ces moments difficiles.
Certains manifestants ont concentré leur indignation sur Benjamin Netanyahu. Un homme désemparé a déclaré à la Douzième chaîne : « Nous avons voté pour vous. Vous avez été choisi comme celui qui savait comment gérer les guerres. Dans la guerre contre le coronavirus, vous avez échoué ! Vous devez vous lever et partir ! »
Mais personne n’a autant symbolisé le chaos économique causé par le virus que Yuval Carmi, propriétaire d’un magasin de falafels dans le sud d’Israël, dont le récit déchirant a fait pleurer une équipe de télévision de la Treizième chaîne cette semaine.

« Regardez mon portefeuille, il est vide », déclare ainsi Yuval Carmi devant les caméras de la Treizième chaîne en le sortant de sa poche. « Je n’ai plus un shekel. » « Je suis tellement gêné vis-à-vis de mes enfants, de leur dire que je ne peux rien leur acheter. Que je n’ai rien à leur donner. Que je n’ai rien à leur donner à manger », s’exclame-t-il.
« Je vous ai vu hier [à la télévision et vous m’avez touché au cœur », lui a assuré Netanyahu lors d’un appel téléphonique lundi. « Et je vais vous aider. Nous allons aider tout le monde. Vous avez atteint le plus profond de mon cœur et du cœur des citoyens israéliens. »

Dans une vidéo montrant le Premier ministre lors de l’appel téléphonique et distribuée par son bureau, on peut entendre Yuval Carmi remercier le Premier ministre et s’abstenir de lui faire directement porter le chapeau.
« Je ne fais pas mes réclamations contre vous, mais contre vos conseillers », a-t-il clamé. « Apparemment, ils ne vous disent pas ce qui se passe pour les gens. »