Agression d’un sexagénaire juif à Paris : un homme condamné à 2 ans de prison ferme
Le trentenaire a été reconnu coupable d'avoir roué de coups et fait chuter la victime âgée de 62 ans - qui avait perdu "brièvement connaissance" - , avant de prendre la fuite
Un homme de 31 ans a été condamné à Paris à trois ans d’emprisonnement dont deux ans ferme avec mandat de dépôt pour avoir agressé un sexagénaire portant une kippa devant une synagogue de la capitale en mars, a-t-on appris samedi de source judiciaire.
L’agression avait eu lieu vendredi 1er mars vers 17H30 rue des Orteaux (XXe arrondissement). L’homme a été reconnu coupable d’avoir roué de coups et fait chuter la victime âgée de 62 ans – qui avait perdu « brièvement connaissance » -, avant de prendre la fuite. Un témoin a aussi rapporté avoir entendu l’agresseur dire « sale juif ».
Le prévenu, né en 1992 à Pointe-à-Pitre, a été condamné vendredi pour « violences ayant entraîné une ITT (incapacité totale de travail) inférieure ou égale à huit jours (six jours ITT) en raison de la religion ».
Il a aussi été condamné pour des menaces de mort en décembre 2022 envers un père de famille de confession juive. L’enquête, classée sans suite dans un premier temps, avait été rouverte dans la foulée des faits de 2024.
Interpellé cinq jours après les faits, l’homme devait être jugé en comparution immédiate le 8 mars mais l’audience avait été renvoyée afin de lever les doutes concernant la santé mentale du prévenu, les différentes expertises menées depuis son interpellation ayant conduit à des résultats divergents, et « eu égard aux propos tenus en audition », avait détaillé la présidente lors de l’audience.
Deux des trois expertises menées dans le cadre de l’enquête liée aux faits de 2022 et celle de 2024 ont conclu à une altération de son discernement, mais cette altération n’a pas été retenue par le tribunal, a indiqué à l’AFP l’avocate de la défense Me Julia d’Avout d’Auerstaedt.
Le 1er mars, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait dénoncé une « nouvelle agression antisémite » et un « acte inqualifiable ».
Les autorités françaises ont fait état d’une forte augmentation des actes antisémites dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas en cours depuis l’attaque du mouvement islamiste palestinien dans le sud d’Israël le 7 octobre.