Aide à Gaza: Chypre dit vouloir mobiliser « autant de bateaux que possible »
Une réunion, à laquelle des responsables israéliens ont également assisté, visait à assurer le financement du couloir maritime et à examiner "comment nous pouvons maximiser notre capacité opérationnelle", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Constantinos Kombos

Chypre a accueilli jeudi une réunion axée sur les moyens d’envoyer via le couloir humanitaire maritime ouvert depuis la ville de Larnaca « autant de bateaux que possible » avec des vivres pour Gaza dévastée par la guerre, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Constantinos Kombos.
Des représentants de 36 pays, d’agences de l’ONU et d’organisations humanitaires ont participé à la réunion, organisée par le pays de l’Union européenne le plus proche géographiquement du territoire palestinien (370 km).
Un premier bateau, le navire de l’ONG espagnole Open Arms, qui a remorqué une barge de 200 tonnes de nourriture fournie par l’ONG américaine World Central Kitchen, est arrivé le 15 mars dans le territoire palestinien après trois jours de navigation depuis Larnaca.
Un deuxième navire, le « Jennifer », attend une météo favorable pour pouvoir appareiller de Larnaca, a indiqué le chef de la diplomatie chypriote.
Selon l’ONU, la grande majorité des 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza sont menacés par la famine, une allégation rejetée par Israël et par la Maison-Blanche.
Un porte-parole du coordinateur des activités gouvernementales de Tsahal dans les territoires (COGAT) a déclaré mardi au Times of Israel que « nous ne croyons pas qu’il y ait de famine dans la bande de Gaza ».

« Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de difficultés dans certaines zones, mais nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour faciliter l’acheminement de grandes quantités d’aide », a poursuivi le porte-parole.
Il affirme également qu’Israël n’a imposé « aucune limite à la quantité d’aide » acheminée à Gaza.
Engagements financiers
Face à l’insuffisance de l’aide arrivant par voie terrestre à Gaza, des opérations de parachutages sont en cours depuis deux semaines. Mais l’envoi d’aide par mer ou par air ne peut se substituer à la voie terrestre, martèle l’ONU.
La réunion, à laquelle des responsables israéliens ont également assisté, visait à assurer le financement du couloir maritime et à examiner « comment nous pouvons maximiser notre capacité opérationnelle », a expliqué jeudi M. Kombos.
Elle porte sur « l’intégration de tous les Etats et entités qui participent afin de synchroniser nos actions », a-t-il ajouté. L’objectif est d’envoyer « autant de bateaux que possible » vers Gaza, a souligné le ministre chypriote, faisant état « de limitations quant à la réception et la distribution ».
Le président chypriote, Nikos Christodoulides, a exprimé devant les journalistes sa satisfaction quant aux engagements financiers obtenus à la réunion de jeudi.

« L’Union européenne devrait contribuer en versant la première tranche du fonds, à hauteur d’environ 70 millions d’euros », a-t-il déclaré, soulignant également une promesse de 10 millions d’euros de la part des Pays-Bas.
La cargaison de l’Open Arms a été déchargée via une jetée temporaire construite par World Central Kitchen au sud-ouest de la ville de Gaza puis transportée par 12 camions pour sa distribution dans le nord de la bande de Gaza.
Ces envois d’aide par voie maritime sont inspectés au départ de Larnaca par l’armée israélienne qui a déployé des troupes « pour sécuriser la zone » lors du déchargement de la cargaison de l’Open Arms.