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« Anora » triomphe aux Oscars, deux statuettes pour « Emilia Pérez »

Adrien Brody a été l'autre sensation de la soirée : le comédien a remporté l'Oscar du meilleur acteur pour "The Brutalist", rejoignant ainsi Marlon Brando et Jack Nicholson dans le club prestigieux des doubles vainqueurs de cette statuette

Quentin Tarantino, à gauche, remet le prix du meilleur réalisateur à Sean Baker pour « Anora » lors de la cérémonie des Oscars, le 2 mars 2025, au Dolby Theatre de Los Angeles. (AP Photo/Chris Pizzello)
Quentin Tarantino, à gauche, remet le prix du meilleur réalisateur à Sean Baker pour « Anora » lors de la cérémonie des Oscars, le 2 mars 2025, au Dolby Theatre de Los Angeles. (AP Photo/Chris Pizzello)

La tragicomédie « Anora » a triomphé dimanche aux Oscars en remportant cinq statuettes, dont celle du meilleur film, lors d’une cérémonie où « Emilia Pérez » de Jacques Audiard, plombé par les polémiques, a récolté seulement deux récompenses.

« Ce film a été réalisé grâce au sang, à la sueur et aux larmes d’artistes indépendants incroyables », a lancé Sean Baker, le réalisateur d’ « Anora », en remerciant l’Académie d’honorer « un film véritablement indépendant », produit avec seulement six millions de dollars.

Après sa Palme d’or à Cannes, son Cendrillon moderne rafle non seulement la récompense suprême, mais aussi les prix de la meilleure actrice pour Mikey Madison, du meilleur scénario, du meilleur montage, et du meilleur réalisateur pour M. Baker, figure du cinéma d’auteur américain.

Ce film où une strip-teaseuse new-yorkaise se marie au rejeton d’un oligarque russe, avant d’affronter le mépris de classe de sa belle-famille ultra-riche, ponctue sa filmographie largement dédiée aux marginaux de l’Amérique et aux travailleuses du sexe.

Révélation du film, Mikey Madison a tenu à leur « rendre hommage » en acceptant son Oscar, à seulement 25 ans.

Au contraire d’ « Anora », « Emilia Pérez » n’a pas pu reproduire l’enthousiasme généré à Cannes, où il avait notamment reçu le prix du jury.

L’odyssée musicale de Jacques Audiard sur la transition de genre d’un narcotrafiquant mexicain été largement boudée, après le scandale suscité par les anciens tweets racistes et islamophobes de son actrice principale, Karla Sofía Gascón.

Malgré 13 nominations, un record pour une production non anglophone, ce film tourné principalement en espagnol a reçu seulement deux Oscars : celui du meilleur second rôle féminin pour Zoe Saldana et de la meilleure chanson, pour « El Mal », titre phare où son personnage d’avocate se révolte contre la corruption de la société mexicaine.

La statuette du meilleur film international lui a échappé au profit du drame brésilien « Je suis toujours là », sur la résistance d’une mère courage contre l’ex-dictature brésilienne.

« Je m’en fous franchement », a lâché après la cérémonie Jacques Audiard, lassé par les polémiques – certaines voix au Mexique l’ont également accusé d’appropriation culturelle. « Moi ce que j’aime c’est parler de cinéma, pas parler de ces choses-là, ça m’intéresse pas trop. »

Deuxième sacre pour Adrien Brody

Adrien Brody a été l’autre sensation de la soirée : le comédien a remporté l’Oscar du meilleur acteur pour « The Brutalist », où il incarne un architecte survivant de l’Holocauste qui émigre aux Etats-Unis.

Il rejoint ainsi Marlon Brando et Jack Nicholson dans le club prestigieux des doubles vainqueurs de cette statuette, 22 ans après avoir été récompensé pour « Le Pianiste », où il jouait déjà un artiste juif confronté à la Shoah.

L’acteur de 51 ans en a profité pour livrer un plaidoyer politique, dans une référence à peine voilée à la nouvelle présidence de Donald Trump.

« Si le passé peut nous enseigner quelque chose, c’est de nous rappeler de ne pas laisser la haine s’exprimer sans contrôle », a-t-il insisté, en appelant de ses vœux « un monde plus sain, plus heureux et plus inclusif ».

De son côté, Zoe Saldana s’est dite « fière d’être l’enfant de parents immigrés qui ont des rêves, de la dignité et des mains qui travaillent dur ».

Ces deux discours ont compté parmi les rares allusions politiques de la soirée, lors d’une cérémonie bien moins virulente qu’en 2017 après la première élection de Donald Trump.

Contrairement à Jimmy Kimmel à l’époque, l’humoriste Conan O’Brien a largement évité le sujet, illustrant le malaise d’Hollywood face au milliardaire républicain, élu cette fois avec le vote populaire des Américains.

La cérémonie est restée consensuelle, avec un spectacle assuré par les stars de la comédie musicale « Wicked », Ariana Grande et Cynthia Erivo, et un hommage aux pompiers de Los Angeles, ravagée par des incendies meurtriers en janvier.

Le conflit israélo-palestinien s’est toutefois invité au programme, lorsque le film coup de poing sur l’expansion de la présence israélienne en Cisjordanie, « No Other Land » a remporté l’Oscar du meilleur documentaire.

David (Jesse Eisenberg) et Benji Kaplan (Kieran Culkin) prenant le train pour Majdanek lors d’une visite de la Pologne dans « A Real Pain ». (Crédit : Searchlight Pictures via JTA)

Le reste du palmarès a couronné Kieran Culkin, meilleur second rôle masculin pour son personnage de trentenaire juif à fleur de peau, à la fois charismatique et insupportable, dans « A Real Pain ».

La production lettone « Flow » a remporté l’Oscar du meilleur film d’animation, grâce aux aventures bouleversantes d’un chat à la dérive, confronté à l’engloutissement de sa planète par la montée des eaux.

Grand concurrent d’ « Anora », le thriller papal « Conclave » et son intrigue sur l’élection les arcanes mouvementées de l’élection d’un nouveau pape au Vatican, n’est finalement reparti qu’avec un seul Oscar, celui du meilleur scénario adapté.

« The Substance », de la Française Coralie Fargeat, a remporté l’Oscar du meilleur maquillage et coiffure, pour la transformation physique impressionnante de Demi Moore en créature accro à un sérum de jouvence aux effets dévastateurs.

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