Antisémitisme : Lapid demande à Guterres de dissoudre une commission d’enquête
Miloon Kothari a fait allusion à un "lobby juif" et remis en question la légitimité de l'appartenance d'Israël aux Nations unies

Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a demandé dimanche au patron de l’ONU Antonio Guterres d’œuvrer à la dissolution d’une commission d’enquête après des propos « antisémites » de l’un de ses membres, accentuant la pression sur l’organisation internationale.
Dans une interview publiée le 25 juillet sur Mondoweiss, un site web très critique à l’égard d’Israël, Miloon Kothari a fait allusion à un « lobby juif » et remis en question la légitimité de l’appartenance d’Israël aux Nations unies.
« Il n’y a pas que les gouvernements. Nous sommes très découragés par les réseaux sociaux qui sont contrôlés en grande partie par – que ce soit le lobby juif ou des ONG spécifiques. Beaucoup d’argent est injecté pour essayer de nous discréditer », a déclaré Kothari.
« Si les gens pensent que nous sommes partiaux, alors nous sommes partiaux », a-t-il ajouté.
Kothari a remis en question le fait même qu’Israël soit membre de l’ONU et l’a accusé de ne pas respecter et de saper les mécanismes de l’ONU.

« J’irais même jusqu’à soulever la question de savoir pourquoi [Israël est] même membre des Nations unies. Parce que […] le gouvernement israélien ne respecte pas ses propres obligations en tant qu’État membre de l’ONU. En fait, il essaie systématiquement, de manière directe ou par l’intermédiaire des États-Unis, de saper les mécanismes de l’ONU », a-t-il déclaré à Mondoweiss.
« Ces remarques antisémites sont une tâche sur l’ONU toute entière », a écrit Yaïr Lapid dans une lettre envoyée à Antonio Guterres.
Il a appelé au « renvoi immédiat des trois membres de la commission et à la dissolution de la commission », qu’il accuse de « nourrir » l’antisémitisme, selon cette lettre publiée par le bureau du Premier ministre.
La présidente de la commission, la Sud-Africaine Navi Pillay, a affirmé que les commentaires de M. Kothari « semblaient avoir été délibérément sortis de leur contexte » et qu’ils reflétaient « la déception de la commission face au manque de coopération persistant » d’Israël avec les experts.
Yaïr Lapid a réfuté les explications de Mme Pillay.

Le président du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a aussi demandé vendredi à Miloon Kothari de clarifier ses propos.
Suite à ces propos, Bnai Brith International, une organisation juive qui existe depuis 180 ans, a demandé la dissolution de la Commission d’enquête.