Antisémitisme: un premier état américain adopte la définition de l’IHRA
La résolution a été rédigée après plusieurs attaques antisémites contre des cimetières et des centres juifs ; certains estiment que cette définition entrave la liberté d'expression
JTA — Pour la première fois, un état américain a officiellement adopté une définition de l’antisémitisme qui a suscité des débats dans le monde entier sur la question de savoir dans quelle mesure la critique d’Israël doit être considérée comme antisémite.
Les parlementaires du Kentucky ont voté mercredi l’adoption de la définition élaborée par l’Association internationale pour la mémoire de l’Holocauste, connue sous le nom d’IHRA, dans le cadre d’une vaste résolution visant à condamner l’antisémitisme.
Selon le Louisville Courier Journal, l’audition et le vote, qui ont été unanimes, ont surpris le seul membre juif de l’assemblée législative de l’État. Mais la sénatrice Karen Berg s’est rapidement jointe à l’initiative en tant que co-parrain.
« La profanation des cimetières juifs et des congrégations et centres communautaires augmente », a déclaré au journal Berg, un démocrate de Louisville. « Et tout le monde sait que ça augmente. C’est une partie de la haine qu’il faut mettre de côté. »
Le rabbin Shlomo Litvin du Chabad of the Bluegrass a dit au journal qu’il avait aidé à rédiger la résolution en réponse à ce qu’il a dit être des « incidents troublants ici dans le Kentucky ». Chabad of the Bluegrass a rapporté de multiples incidents dans son bâtiment de Lexington, dont une agression pendant Hanoukka.
Yesterday in a remarkable moment coming days before Purim both houses of the Kentucky State Assembly were opened by…
Posted by Rabbi-Shlomo Litvin on Thursday, February 25, 2021
La résolution n’indique pas clairement le poids qu’aura l’adoption de cette définition. Les partisans de la définition, qui a été publiée pour la première fois en 2016, affirment qu’une définition claire et commune de l’antisémitisme est utile pour identifier la haine des Juifs.
Mais ses détracteurs disent qu’elle entrave la liberté d’expression en identifiant certaines formes de critique d’Israël comme antisémites.