Appel conjoint de Macron et Sissi contre une offensive à Rafah
Les deux chefs d’État ont aussi insisté "sur l’urgence de parvenir à un cessez-le-feu et à la libération des otages", appelant le Conseil de sécurité des Nations unies à "jouer son rôle à cet égard"
Le président français Emmanuel Macron et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont exprimé « leur ferme opposition » à une offensive israélienne à Rafah ainsi « qu’à tout déplacement forcé de populations » vers l’Egypte, qui constituerait une violation du droit international humanitaire », selon un communiqué dimanche de l’Elysée.
Les deux dirigeants, qui se sont entretenus par téléphone samedi, « ont exprimé leur ferme opposition à une offensive israélienne à Rafah, qui conduirait à une catastrophe humanitaire d’une nouvelle ampleur, ainsi qu’à tout déplacement forcé de populations vers le territoire égyptien, qui constituerait une violation du droit international humanitaire et ferait peser un risque supplémentaire d’escalade régionale ».
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 253 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se dit déterminé à mener une offensive terrestre à Rafah où se sont réfugiés 1,4 million de Palestiniens, en dépit des appels d’une partie de la communauté internationale.
M. Macron et M. al-Sissi ont partagé « leur extrême préoccupation face à la dégradation de la situation humanitaire déjà catastrophique à Gaza et les entraves à l’acheminement de l’aide ».
Ils ont souligné « l’urgence d’augmenter drastiquement l’entrée de l’aide en faveur de la population de Gaza ». « Il est impératif de préserver le point de passage de Rafah, d’ouvrir le port d’Ashdod, une voie terrestre directe depuis la Jordanie, ainsi que tous les points de passage », plaident-ils.
Les deux chefs d’État ont aussi insisté « sur l’urgence de parvenir à un cessez-le-feu et à la libération des otages », appelant le Conseil de sécurité des Nations unies à « jouer son rôle à cet égard ».
Ils ont également marqué « la nécessité de travailler à une sortie de crise et à la relance décisive et irréversible du processus politique, en vue de la mise en œuvre effective de la solution des deux États ».