Israël en guerre - Jour 528

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Analyse

Après l’élimination de Sinwar, Israël cherche à consolider ses gains avant l’élection US

Biden devrait profiter de l'assassinat du chef du Hamas pour faire pression sur Netanyahu en faveur de la fin de la guerre à Gaza - mais ce dernier pourrait choisir d'attendre alors que les responsables israéliens cherchent à refaçonner l'ordre régional

Le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à Tel Aviv, le 18 octobre 2023. (Crédit : Haïm Zach/GPO)
Le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à Tel Aviv, le 18 octobre 2023. (Crédit : Haïm Zach/GPO)

L’assassinat du chef du Hamas Yahya Sinwar – l’instigateur du pogrom commis par le groupe terroriste qui avait été à l’origine de la guerre dans la bande de Gaza, le 7 octobre 2023 – a été un triomphe majeur pour Israël.

Mais les dirigeants israéliens cherchent également à consolider les gains stratégiques obtenus par le pays, des gains qui vont bien au-delà des victoires militaires, avec pour objectif de refaçonner le paysage régional en faveur d’Israël et de protéger les frontières de l’État juif contre toute attaque future, selon des sources.

À l’approche des élections présidentielles américaines, Israël se hâte d’infliger un maximum de dommages au Hamas à Gaza et au Hezbollah au Liban, saisissant cette occasion pour mettre en place des zones-tampons de facto qui entraîneront une nouvelle réalité irréversible avant l’entrée en fonction d’un nouveau locataire à la Maison Blanche au mois de janvier, ont confié huit sources à Reuters.

En intensifiant ses opérations militaires contre le Hezbollah et contre le Hamas, Israël veut s’assurer que ses ennemis et leur principal protecteur – l’Iran – ne se reconstitueront pas, ce qui ferait planer une nouvelle menace sur les citoyens israéliens, selon des diplomates occidentaux, des responsables libanais et israéliens et d’autres sources régionales.

Le président américain Joe Biden devrait utiliser l’assassinat de Sinwar pour appeler avec fermeté et conviction le Premier ministre Benjamin Netanyahu à mettre enfin un terme à la guerre à Gaza. Mais Netanyahu pourrait préférer attendre la fin du mandat de Biden et tenter sa chance auprès de celui qui remportera les élections à la Maison Blanche – la candidate du parti démocrate, l’actuelle vice-présidente Kamala Harris ou son rival républicain, Donald Trump, qui entretient des liens proches avec le Premier ministre israélien.

Et avant d’envisager la finalisation d’un éventuel accord de cessez-le-feu, Israël accélère sa campagne militaire pour repousser le Hezbollah à l’écart de sa frontière nord, tout en faisant une incursion dans le camp de réfugiés de Jabaliya, situé dans le nord de la bande de Gaza – une incursion qui inquiète les Palestiniens et les agences des Nations unies, qui craignent une tentative visant à isoler le nord de l’enclave du reste de territoire ravagé par la guerre.

Israël se prépare également à une riposte à une attaque aux missiles qui avait été lancée par l’Iran en direction du sol israélien, le 1er octobre. Il s’agissait de la deuxième attaque directe de la république islamique à l’encontre de l’État juif.

Le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, dans la ville de Gaza, le 30 mars 2022. (Crédit : Attia Muhammed/Flash90)

« Il y a un nouveau paysage, il y a un nouveau changement géopolitique dans la région », estime David Schenker, ancien vice-secrétaire d’État américain aux affaires du Proche-Orient, qui est aujourd’hui à la tête de l’équipe de recherche du think-tank Washington Institute.

Avant que des milliers de terroristes du Hamas ne commettent un pogrom dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023 – ils avaient massacré plus de 1 200 personnes et ils avaient kidnappé 251 personnes qui avaient été prises en otage dans la bande – Israël était « prêt à tolérer une menace de premier plan », répondant aux tirs de roquettes du groupe terroriste palestinien et de ses autres ennemis par des frappes limitées, dit Schenker. « Ce n’est plus le cas », ajoute-t-il.

« Cette fois, Israël se bat sur plusieurs fronts. C’est le Hamas, c’est le Hezbollah, et l’Iran arrivera bientôt », explique-t-il.

En annonçant officiellement que les troupes de l’armée israélienne avaient tué Sinwar à Rafah, au sein de l’enclave côtière, Netanyahu a expliqué dans un communiqué qui a été émis jeudi que la mort du chef terroriste « a réglé les comptes » mais il a toutefois averti que la guerre de Gaza se poursuivrait dans toute sa force jusqu’à ce que les otages d’Israël soient sauvés et rapatriés au sein de l’État juif.

Son bureau a fait savoir qu’il n’avait rien à ajouter.

Le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne, a estimé que l’élimination de Sinwar était une « grande réussite » dans les efforts livrés par Tsahal, qui fait tout son possible pour détruire l’appareil militaire du Hamas. Il a néanmoins ajouté qu’il y avait encore d’autres commandants à Gaza.

Vendredi, Khalil al-Hayya, un haut-responsable du Hamas, a confirmé la mort de Sinwar et il a annoncé que les otages ne seraient pas rendus tant qu’Israël ne mettrait pas fin à son « agression » et tant que l’armée israélienne aurait encore des soldats à Gaza.

Les forces israéliennes ont infligé d’autres coups durs à leurs ennemis : une série de frappes très médiatisées ont éliminé le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, le chef historique du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et l’adjoint de Nasrallah, Fuad Shukr, qui était responsable de l’aile armée de l’organisation.

Au mois de juillet, une explosion à Téhéran en juillet a également coûté la vie à Ismail Haniyeh, qui était alors chef du Hamas. Israël n’a ni confirmé, ni démenti avoir été à l’origine de la déflagration.

De plus, Israël affirme avoir éliminé des milliers de terroristes appartenant au Hamas, avoir capturé des réseaux de tunnels, dans les profondeurs de l’enclave et avoir largement anéanti les armements du groupe.

Au mois de septembre, des milliers d’appareils de communication piégés, qui étaient utilisés par les membres du Hezbollah, ont explosé – une attaque sur laquelle, là encore, Israël a gardé le silence.

Mais les ambitions d’Israël ne se limitent pas à des victoires militaires à court-terme, aussi importantes soient-elles, selon les sources qui se sont exprimées auprès de Reuters.

Des personnes rassemblées devant l’hôpital de l’Université américaine après l’arrivée de plusieurs blessés par l’explosion de bipeurs, lors d’une attaque dirigée vers les terroristes du Hezbollah imputée à Israël, à Beyrouth, au Liban, le 17 septembre 2024. (Crédit : Bassam Masri/AP)

Des ambitions plus larges

Le 23 septembre, Israël a lancé des opérations terrestres au Liban, avec pour objectif déclaré de repousser le Hezbollah à une trentaine de kilomètres de sa frontière nord, derrière le fleuve Litani, et de s’assurer que le groupe terroriste chiite soit totalement désarmé après trois décennies de soutien militaire de la part de l’Iran.

Israël affirme que ce retrait du Hezbollah est exigé par une résolution qui avait été adoptée par les Nations unies, un texte qui était censé maintenir la paix dans la région et protéger les habitants face aux attaques transfrontalières du groupe terroriste.

La résolution 1701 du Conseil de sécurité, qui avait été adoptée après la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, autorise la FINUL – la force internationale de maintien de la paix de l’ONU – à aider l’armée libanaise à garantir qu’aucune arme ou soldat autres que ceux de l’État libanais ne gravitent dans la zone de la frontière.

Israël dit que le contrôle de ce secteur frontalier est, malgré tout, toujours resté entre les mains du Hezbollah, qui est considéré depuis longtemps comme la force militaire la plus puissante au Liban et comme un acteur déterminant sur la scène politique de Beyrouth.

Le Hezbollah a résisté face aux tentatives qui visaient à le désarmer, évoquant la nécessité de défendre le Liban contre Israël. Depuis l’année dernière, le groupe terroriste utilise la bande frontalière comme base de lancement d’attaques quasi-quotidiennes qui prennent pour cible les villes israéliennes et les postes militaires situés le long de la frontière. Le groupe terroriste affirme que ces frappes – qui avaient débuté au lendemain du pogrom du Hamas – viennent en signe de solidarité avec Gaza dans le contexte de la guerre qui oppose actuellement l’État juif au Hamas.

De la fumée s’élevant dans les maisons de la ville frontalière israélienne de Metula, touchée par les tirs du Hezbollah, vue depuis la ville libanaise de Marjayoun, au Liban, le 22 juin 2024. (Crédit : Hussein Malla/AP)

Les responsables israéliens estiment que le seul moyen de faire appliquer la résolution 1701 et de garantir le retour en toute sécurité des 60 000 habitants environ qui ont été évacués du nord d’Israël est la pression militaire.

« Pour l’instant, la diplomatie ne suffit pas », déclare une source diplomatique israélienne à Reuters.

Les autorités libanaises affirment que l’offensive contre le Hezbollah a déplacé plus de 1,2 million de personnes au Liban, principalement des membres de la communauté chiite dont le Hezbollah tire son soutien.

Israël a également fait l’objet de critiques à l’international – avec des tirs qui ont touché les forces qui sont censées garantir le maintien de la paix de l’ONU, blessant plusieurs Casques bleus.

Un responsable libanais des services de sécurité et un diplomate, qui connaissent bien la situation au Sud-Liban, ont indiqué qu’ils avaient l’impression qu’Israël voulait chasser la FINUL de la région en même temps que le Hezbollah.

Des véhicules de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) en patrouille à Marjeyoun, dans le sud du Liban, le 11 octobre 2024. (Crédit : AFP)

Le responsable appartenant aux services de sécurité a dit que les forces israéliennes se battaient pour accéder aux points de vue stratégiques où se trouvent les bases de la FINUL.

« Leur objectif est de nettoyer cette zone-tampon », a expliqué le diplomate.

Une élimination par Israël de tous les postes et de toutes les infrastructures du Hezbollah dans l’étroite bande de territoire libanais qui court le long de la frontière pourrait prendre quelques semaines – mais toute opération plus profonde, au rythme actuel, prendrait beaucoup plus de temps.

Lundi, Netanyahu a rejeté les accusations qui avaient laissé entendre qu’Israël avait délibérément visé les Casques bleus de la FINUL – mais il a expliqué que le meilleur moyen d’assurer la sécurité de ces derniers était de répondre positivement aux demandes soumises par Israël, qui a réclamé le retrait temporaire de ces soldats des zones de combat. L’armée israélienne affirme que le Hezbollah, depuis des années, mène des opérations à partir de sites situés à l’intérieur ou à proximité des postes de la FINUL.

Les Nations unies ont répondu que les forces de maintien de la paix ne quitteraient pas les positions qu’elles occupent dans le sud du Liban.

« Nous devons nous opposer à toute suggestion laissant penser que si la résolution 1701 n’a pas été appliquée, c’est parce que la FINUL ne l’a pas fait, ce qui n’a jamais été son mandat », a dit aux journalistes Jean-Pierre Lacroix, chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, dans la journée de lundi. Il a souligné que la FINUL avait un rôle de soutien.

Un véhicule de la FINUL patrouillant près d’un panneau d’affichage avec un portrait du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, dans la ville d’Adaisseh, dans le sud du Liban, le 30 août 2023. (Crédit : Mahmoud Zayyat/AFP)

Les envoyés diplomatiques des Nations unies, des États-Unis et d’autres pays s’accordent sur le fait que relancer la mise en application de la résolution pourrait servir de base à une cessation des hostilités, mais que de meilleurs mécanismes de mise en œuvre sont nécessaires.

Danny Danon, ambassadeur d’Israël à l’ONU, a dit à Reuters lundi qu’il souhaitait « un mandat plus solide pour la FINUL dans le but de dissuader le Hezbollah ».

Toute modification du mandat devrait être autorisée par le Conseil de sécurité des Nations-Unies, qui compte 15 membres, et les diplomates ont confié que la question n’était pas à l’ordre du jour pour le moment.

Le Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, a fait savoir que son gouvernement était prêt à déployer des troupes pour faire appliquer la résolution 1701 dès qu’une trêve serait conclue. Les États-Unis et la France ont indiqué que le renforcement de l’armée libanaise serait essentiel si une telle initiative était prise.

L’adhésion de l’Iran sera également nécessaire, a noté le diplomate au fait de la situation au Sud-Liban. Mais il a ajouté qu’Israël ne semblait pas prêt à commencer à négocier une quelconque pause dans les combats.

« Ils veulent consolider leurs acquis et leurs avantages afin d’être en mesure de se positionner encore plus fortement dans le cadre d’éventuelles négociations », selon le diplomate.

Le Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, donnant une conférence de presse conjointe avec la Première ministre italienne après leur rencontre au palais du gouvernement dans le centre de Beyrouth, le 18 octobre 2024. (Crédit : Anwar Amro/AFP)

Purger les frontières

L’année dernière, Israël a informé plusieurs États arabes que l’État juif était aussi désireux de créer une zone-tampon du côté palestinien, aux abords de la frontière avec Gaza. Mais il est difficile de dire quelle sera sa profondeur, ni comment cette zone-tampon sera respectée après la guerre.

L’offensive israélienne qui est actuellement en cours à Jabaliya – une zone qui a essuyé de lourds bombardements au début de la guerre – a fait craindre aux Palestiniens et aux agences des Nations unies qu’Israël ne veuille expulser les habitants du nord de la bande de Gaza. L’armée israélienne nie cette affirmation et indique que l’armée s’efforce d’empêcher les combattants du Hamas de se reconstituer en vue de nouvelles attaques.

Au mois de mai, l’armée israélienne était entrée dans le dit « couloir Philadelphi », une étroite bande de territoire longeant la frontière que partage Gaza, au sud, avec l’Égypte, accordant à Israël le contrôle effectif de toutes les frontières terrestres de l’enclave palestinienne.

Israël a clairement établi que le pays n’acceptera pas de cessez-le-feu permanent s’il n’a pas la garantie que la personne – ou l’entité – qui gouvernera la bande de Gaza après la guerre sera en mesure d’empêcher que le couloir soit utilisé pour faire entrer clandestinement des armes et des matériels au Hamas.

L’Iran est également dans le collimateur d’Israël depuis la récente attaque aux missiles qui avait été lancée le 1er octobre.

Le Moyen-Orient s’inquiète de la réaction d’Israël – une riposte qui pourrait perturber les marchés pétroliers et déclencher une guerre à grande échelle entre les deux ennemis jurés.

Un soldat israélien montre des composants de missiles balistiques iraniens tirés sur Israël lors d’une visite organisée pour les médias par le gouvernement sur une base du sud de l’État juif, le 9 octobre 2024. (Crédit : AP/Maya Alleruzzo)

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a expliqué la semaine dernière que la riposte serait « léthale, précise et surtout inattendue », tout en précisant qu’Israël ne cherchait pas à ouvrir de nouveaux fronts. L’Iran a averti à plusieurs reprises que la république islamique n’hésiterait pas à entreprendre une nouvelle action militaire si Israël devait lancer des représailles.

Les États-Unis, principal fournisseur d’armes d’Israël, ont soutenu des campagnes contre des cibles soutenues par l’Iran, telles que le Hezbollah et le Hamas – des groupes qui sont inscrits sur la liste noire américaine des organisations terroristes étrangères. Mais les tensions se sont accrues lorsque les responsables, à la Maison Blanche, ont tenté de persuader Israël d’améliorer la situation humanitaire à Gaza, de limiter les frappes aériennes sur les zones résidentielles et de négocier un accord de cessez-le-feu.

Les initiatives prises par Biden pour tenter de rétablir le dialogue avec l’Iran en discutant indirectement de la relance de l’accord sur le nucléaire qui avait été signé en 2015, et son opposition à toute frappe sur les installations nucléaires iraniennes, ont également été des points de tension. Israël considère le programme nucléaire iranien comme une menace existentielle.

Certains diplomates soupçonnent Netanyahu de réfléchir à l’impact qu’un cessez-le-feu pourrait avoir sur les élections. Toute avancée positive pourrait servir Harris alors que Netanyahu préférerait traiter avec Trump, dont les positions intransigeantes sur Israël, les Palestiniens et l’Iran s’alignent davantage sur les siennes, disent-ils.

Cette combinaison d’images montre l’ancien président américain et candidat républicain à la présidence Donald Trump (à gauche) et la vice-présidente américaine et candidate démocrate à la présidence Kamala Harris participant à un débat présidentiel au National Constitution Center à Philadelphie, en Pennsylvanie, le 10 septembre 2024. (Crédit : Saul Loeb/AFP)

« Il n’y a aucune raison pour que Netanyahu arrête ses guerres avant les élections américaines », explique Marwan al-Muasher, ancien ministre jordanien des Affaires étrangères qui est dorénavant vice-président chargé des études à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, basée aux États-Unis. « Il n’accordera aucun crédit et il ne fera aucun cadeau à Harris avant les élections ».

Pour le moment, Netanyahu semble déterminé à redessiner la carte autour d’Israël en sa faveur en éliminant ses ennemis de ses frontières.

« Il a sa victoire dans la poche et il poursuit ses guerres en imposant un nouveau statu quo régional », ajoute le responsable politique libanais.

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