Après un acte indécent, un ex-ministre refuse d’être taxé de « délinquant sexuel »
Haim Ramon, condamné pour un baiser forcé sur une jeune soldate, s’oppose à la tentative "d’un groupe féministe extrémiste" de l’empêcher d'enseigner à l’université de Tel Aviv
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Un ancien ministre qui a été condamné pour avoir commis un acte indécent sur une jeune soldate en 2007 s’est opposé jeudi aux accusations portées contre lui par « un groupe extrémiste féministe qui donne une mauvaise image au féminisme ». Le groupe a dit qu’il n’est pas apte de enseigner à l’Université de Tel Aviv l’année prochaine.
Haim Ramon, qui a été condamné à 100 heures de travaux d’intérêt général pour avoir embrassé à pleine bouche une jeune soldate sans le consentement de cette dernière au Bureau du Premier ministre, a dit à la radio israélienne qu’il attaquerait en justice quiconque le qualifierait de délinquant sexuel.
« Le même tribunal qui m’a reconnu coupable a statué que je n’étais pas un délinquant sexuel, et qu’il n’y avait pas de comportement immoral », a-t-il déclaré en ajoutant que le Cour Suprême, vers laquelle des groupes de femmes sont ensuite dirigés pour tenter, sans succès, de l’empêcher de revenir à la vie publique, a considéré qu’il s’agissait d’un événement unique et non pas d’un comportement régulier.
Mercredi, un groupe d’étudiantes a écrit aux responsables de l’Université de Tel Aviv : « Une personne qui a été condamnée pour des actes indécents sur une jeune femme, et qui l’a même insultée dans un campagne publique menée en parallèle au procès, ne peut pas enseigner à des jeunes femmes à l’université », ajoutant qu’employer un « délinquant sexuel » transmettait clairement le message que l’université soutenait « cet homme ».
Ramon, qui a étudié le droit à l’Université de Tel Aviv et a poursuivi sa carrière comme membre de la Knesset et ministre et a dirigé la fédération travailliste Histadrut, a déclaré : « Je ne céderai pas pendant la bataille devant un groupe d’extrémistes féministes qui donne une mauvaise image du féminisme ».
« Toute ma vie, j’ai été correct, j’ai fait une erreur, le tribunal a statué qu’il s’agissait d’un événement unique, que je pouvais revenir à la vie publique – pour une erreur, il y a 12 ans, je vais céder à cette terreur ? Jamais de la vie. Elles se trompent ».
Il a ajouté que son cours était facultatif et que quiconque se sentant mal à l’aise n’avait pas à y participer.
Un communiqué de l’Université de Tel Aviv a souligné que « Haim Ramon a purgé sa peine et a payé sa dette à la société ».