Aramco : Londres et Berlin appellent à une « réponse collective »
Pompeo part mardi pour Ryad pour évoquer la "réponse" aux attaques ; le président américain décidera quoi faire "dans les prochains jours", selon Pence

Londres et Berlin ont appelé mardi à une « réponse collective » de la communauté internationale après les attaques du week-end dernier contre des installations pétrolières en Arabie saoudite, imputées à l’Iran par Washington.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson et la chancelière allemande Angela Merkel ont discuté de ces attaques de drones en Arabie saoudite et du regain de tension dans la région lors d’une conversation téléphonique.
Ils ont souligné « la nécessité de travailler ensemble, aux côtés de partenaires internationaux, et de se mettre d’accord sur une réponse collective », selon un communiqué de Downing Street.
Les deux dirigeants ont également mis en avant « l’importance d’éviter une nouvelle escalade des tensions dans la région ».
Selon un responsable américain, les Etats-Unis ont la certitude que les attaques contre l’Arabie saoudite ont été menées depuis le sol iranien et que des missiles de croisière ont été utilisés.
Ces attaques sur deux installations pétrolières importantes du royaume ont été revendiquées par les rebelles Houthis du Yémen, qui sont soutenus par l’Iran, le grand rival régional du royaume saoudien.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a affirmé mardi que Paris ne disposait pas de preuves pouvant déterminer l’origine de l’attaque ayant visé samedi des installations pétrolières d’Arabie saoudite, et appelé à la « désescalade » à l’occasion d’une visite au Caire.
M. Le Drian, qui effectuait mardi une visite d’une journée en Egypte, a rencontré le président Abdel Fattah al-Sissi. Il s’est ensuite exprimé lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue égyptien Sameh Choukry.
« Nous avons rappelé nos volontés communes d’une désescalade (…) nous pensons qu’il faut impérativement mettre tous nos efforts ensemble pour aboutir à cette désescalade ».
Le ministre français a qualifié la situation de « moment de grande tension régionale », ajoutant que la France avait condamné les attaques contre l’Arabie saoudite.
Il a aussi salué un processus d’enquête initié par l’Arabie saoudite pour « établir la vérité » sur l’origine des attaques, qui ont entraîné une chute de moitié de la production saoudienne, à hauteur de 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6% de l’approvisionnement mondial de pétrole.
« Il faut une stratégie de désescalade. Tout acte qui irait contre cette désescalade serait mauvais pour la situation de la région », a dit M. Le Drian.
Interrogé sur la possible responsabilité de l’Iran dans les attaques, le ministre a répondu : « jusqu’à maintenant la France ne dispose pas de preuves permettant de dire : ‘ces drones sont venus de tel ou tel endroit' ».
Quant au ministre égyptien, il a assuré que « l’Egypte soutenait complètement l’Arabie saoudite » et que « les identités de ceux responsables de ces attaques illégales doivent être révélées ».
M. Le Drian a effectué un total de 17 visites ministérielles en Egypte, d’abord comme ministre de la Défense, puis comme chef de la diplomatie française.
Lundi, le ministre se trouvait à Khartoum où il a affirmé que la France ferait, à l’instar de l’Égypte, pression en faveur du retrait du Soudan de la liste noire américaine des « Etats soutenant le terrorisme ».
Pompeo part mardi pour l’Arabie saoudite pour évoquer la « réponse » aux attaques

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo doit s’envoler mardi pour l’Arabie saoudite pour « évoquer » la « réponse » des Etats-Unis aux attaques contre des installations pétrolières saoudiennes, a annoncé le vice-président américain Mike Pence.
L’administration américaine a clairement accusé l’Iran d’être responsable des attaques qui ont frappé la production du premier exportateur mondial de brut, même si le président Donald Trump lui-même s’est montré jusqu’ici moins catégorique, affirmant lundi attendre d’en avoir la certitude et vouloir se concerter avec Ryad sur toute éventuelle riposte.
« Je vous le promets : nous sommes prêts », a lancé Mike Pence dans un discours devant la fondation conservatrice Heritage à Washington. « Nous sommes prêts à riposter et nous sommes prêts à défendre nos intérêts et nos alliés dans la région », a-t-il ajouté.
L’Iran « semble » être « derrière ces attaques », a-t-il estimé, reprenant la formulation prudente de Donald Trump. « Nos services de renseignement sont en train d’analyser les preuves à cet instant même », a expliqué M. Pence, précisant que le président américain déciderait quoi faire « dans les prochains jours ».
« Si l’Iran a mené cette dernière attaque pour faire pression sur le président Trump afin qu’il cède, sa stratégie est vouée à l’échec », a insisté Mike Pence. « Les Etats-Unis d’Amérique feront tout ce qui est nécessaire pour défendre notre pays, nos soldats et nos alliés dans le Golfe », a-t-il martelé.