Aryeh Deri interrogé par l’unité anti-fraude dans une affaire de corruption
Le ministre de l'Intérieur est soupçonné d'avoir détourné des fonds publics au profit d'ONG dirigées par des membres de sa famille

Le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri a été entendu par les enquêteurs jeudi matin dans le cadre de l’affaire de corruption pesant sur le président du parti Shas, a fait savoir la police dans un communiqué.
La police a précisé que l’interrogatoire mené par l’unité anti-fraude Lahav était liée à une enquête en cours et non à une nouvelle affaire.
L’enquête, supervisée par le procureur général d’Avichai Mandelblit, était menée en coopération avec le Trésor public et le pôle de lutte contre le blanchiment d’argent du ministère de la Justice.
« Nous ne pouvons pas donner davantage de détails sur une enquête en cours », a rappelé la police.
Une mise en examen obligerait Aryeh Deri à prendre congés de son poste au sein du gouvernement.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu fait également l’objet d’une enquête, mais le statut juridique d’Aryeh Deri serait différent du chef du gouvernement, même si les deux étaient mis en examen. La législation israélienne stipule qu’un Premier ministre peut rester à son poste tant qu’il n’est pas inculpé, mais ce n’est pas le cas pour un ministre.
Le dirigeant du parti ultra-orthodoxe Shas avait fait part de sa volonté de rester ministre de l’Intérieur dans le prochain gouvernement.

En novembre 2018, la police a recommandé de poursuivre Aryeh Deri pour des soupçons de fraude, d’abus de confiance, d’entrave à la justice, de blanchiment d’argent et de fraude fiscale à hauteur de plusieurs millions de shekels. Certains faits se seraient produits alors qu’il était en poste au gouvernement.
Aryeh Deri est soupçonné d’avoir détourné des centaines de milliers de shekels de fonds publics au profit d’ONG dirigées par des membres de sa famille. Il est également suspect dans une affaire de fraude fiscale liée à la vente des appartements de son frère.
Il avait a purgé une peine de 22 mois de prison entre 2000 et 2002, après avoir été reconnu coupable d’avoir accepté des pots-de-vin alors qu’il était ministre de l’Intérieur dans les années 1990.
Il avait repris la tête du parti Shas peu après les élections de 2015, remplaçant ainsi Eli Yishai. Il avait retrouvé à son poste de ministre de l’Intérieur en 2016, après qu’un tribunal a statué que son ancienne condamnation ne l’empêchait pas d’occuper cette fonction.
Le Premier ministre, lui, est suspecté dans trois affaires criminelles, surnommées par la police affaires 1 000, 2 000 et 4 000, dans lesquelles les enquêteurs ont recommandé des inculpations pour corruption. Le procureur général a annoncé en février qu’il avait l’intention d’inculper Benjamin Netanyahu dans les trois affaires, après une audience, qui devrait avoir lieu d’ici octobre. L’intéressé nie toute malversation.