Assassinat présumé d’un Israélien dans une prison d’Equateur
Shy Dahan a été accusé de fraude internationale à de multiples reprises et a été arrêté en juin, soupçonné d'une arnaque aux faux tests de dépistage au coronavirus
Un homme israélien emprisonné en Equateur a été retrouvé mort dans sa cellule samedi, apparemment victime d’une agression de la part d’autres détenus, selon des informations publiées dans les médias locaux.
Shy Dahan était emprisonné au centre pénitentiaire du littoral à Guayaquil depuis le mois de juin. Il avait été arrêté après avoir été soupçonné d’être impliqué dans une escroquerie concernant la vente de fournitures médicales et de faux tests de dépistage du COVID-19. Il était parvenu à s’évader précédemment d’une prison au Panama.
L’avocat Hector Vanegas a confirmé sur Twitter que Dahan avait été retrouvé mort. Un autre Israélien, identifié sous le nom d’Oren Sheinman qui se trouvait dans la même cellule que Dahan, aurait également été blessé.
La Douzième chaîne israélienne a indiqué que les deux hommes avaient été attaqués à l’aide de marteaux et d’armes blanches. Un communiqué du service des prisons équatorien a rapporté qu’il enquêtait sur le décès du détenu.
Le ministère des Affaires étrangères israélien a confirmé dans un communiqué la mort d’un ressortissant israélien dans la prison, ajoutant qu’un autre avait été légèrement blessé.
Dahan s’était échappé d’une prison du Panama en 2018, où il avait été placé en détention après avoir été accusé d’une fraude massive et notamment d’avoir vendu le même bien immobilier à différents acheteurs.
Au mois de juin, il avait été arrêté en Equateur en compagnie de Sheinman. Les deux hommes avaient été appréhendés alors qu’ils se trouvaient en possession d’une très importante somme d’argent et de faux papiers présumés, selon des informations rapportées par les médias.
Selon Vanegas, qui représente Sheinman, les deux hommes ont été accusés d’avoir vendu des fournitures médicales à l’ancien politicien Jacob Bucaram. Ils avaient ultérieurement coopéré avec les enquêteurs. Bucaram et plusieurs de ses proches, notamment son père, Abdala Bucaram, ex-président équatorien, font actuellement l’objet d’une enquête pour avoir illégalement vendu des produits pharmaceutiques pendant la pandémie.
« Il y a une mafia qui est prête à tout faire pour que ses actions restent impunies », a commenté Vanegas sur Twitter.
Selon ElUniverso, les deux hommes devaient être transférées vers une prison plus sûre avant que l’attaque n’ait lieu.
Abdala Bucaram a écrit sur Twitter qu’il s’inquiétait de ce que les agresseurs s’en prennent dorénavant à sa famille.
Il a expliqué s’être entretenu avec « l’un des Israéliens » qui lui avait déclaré que sa vie était en danger et qui lui avait demandé si ces menaces de mort provenaient de la famille Bucaram.
« Je lui ai dit que ce n’était pas nous, que le gouvernement avait tenté d’impliquer ma famille. Que nous n’aurions jamais fait ça. Nous vivons sous un terrorisme d’Etat. »
A mi me dijo uno de los israelitas que los querían matar, y me dijo sino eramos nosotros, yo le dije que era el gobierno para involucrar a mi familia. Que jamás en la vida era ese nuestro proceder…vivimos un terrorismo de estado…mu familia está en peligro…AYUDA FFAA…
— Abdala Bucaram Ortiz (@abdalabucaram) August 8, 2020
Dahan, qui se présentait également sous les noms de famille Alalouf et Golan, était bien connu dans les cercles juifs de Panama City. Il avait travaillé dans l’immobilier, tenu des stands dans des centres commerciaux et jouait dans des cercles de jeux, selon des informations. Il avait fui le pays pour échapper à des accusations de fraude, mais avait par la suite été extradé vers le Panama par l’Espagne. Quelques mois plus tard, il s’était échappé de prison après avoir vraisemblablement versé des pots-de-vin aux responsables à hauteur de 500 000 dollars.
Il avait de multiples antécédents de fraude, selon les médias. En 2014, il avait été traduit en justice à Londres, accusé d’avoir d’avoir mensongèrement affirmé qu’il était un magnat de l’immobilier en possession de liquidités à hauteur d’un million de livres.
L’escroquerie avait été dévoilée après la révélation d’une dette de jeu de 230 000 livres, accumulée dans un casino luxueux.
En 2009, il avait été recherché aux Etats-Unis et au Canada pour détournement de fonds et fraude. La police de Los Angeles avait alors émis une mise en garde au public, lui demandant de se méfier de lui.