Assemblée nationale: les partisans d’un groupe d’amitié France-Palestine reviendront à la charge « début 2025 »
La demande a été rejetée par 11 voix contre 8 par le Bureau de l'Assemblée ; l'entourage de la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet a argué que les critères présidant à la création d'un groupe d'amitié n'étaient pas réunis
Le président du groupe d’étude France-Palestine à l’Assemblée Richard Ramos (MoDem) a annoncé jeudi qu’il proposerait de nouveau « début 2025 » la transformation de celui-ci en un véritable groupe d’amitié, comme il en existe avec de très nombreux États.
« On a dit unanimement que cette décision était à contresens de l’histoire », a déclaré M. Ramos devant la presse, après le rejet mercredi par le bureau de l’Assemblée de cette transformation. « Nous représenterons début 2025 la demande d’un groupe d’amitié », a-t-il annoncé, rappelant qu’un tel groupe existe au Sénat.
La demande a été rejetée par 11 voix contre 8 par le Bureau de l’Assemblée, plus haute instance collégiale, dans un contexte tendu par la guerre entre Israël et le Hamas, et la menace d’une large offensive terrestre à Rafah.
La gauche a voté pour. La droite et l’extrême droite s’y sont opposées selon des sources parlementaires, comme la plupart des élus du camp présidentiel.
La présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet était également contre, son entourage arguant que les critères présidant à la création d’un groupe d’amitié n’étaient pas réunis : à savoir l’existence d’un Parlement dans l’État concerné, sa reconnaissance par l’ONU, et des relations diplomatiques avec la France.
« Ca fait plus de 17 ans (depuis 2006, NDLR) qu’il n’y a pas eu d’élections législatives, et la Palestine n’est pas reconnue à l’ONU », argue une source parlementaire.
« C’est fallacieux », a rétorqué jeudi Richard Ramos, accusant la présidente d’aller à rebours de la position historique de la France. « Il existe un Parlement » palestinien et « la France considère l’État palestinien comme un État puisqu’elle fait la demande d’une adhésion pleine et entière à l’ONU », a-t-il argué.
Dans les faits les groupes d’études à vocation internationale (« GEVI ») comme les groupes d’amitié permettent à leurs membres de prendre des initiatives diplomatiques ou culturelles. Le GEVI France-Palestine entend par exemple se rendre à Jérusalem et en Cisjordanie en septembre, et inviter des sportifs palestiniens en marge des Jeux olympiques.
Mais pour M. Ramos l’existence d’un véritable « groupe d’amitié » est une question de « symétrie diplomatique » française. « Nous ne pouvons pas travailler avec le groupe d’amitié France-Israël (à l’Assemblée), alors que nous le souhaitons », a-t-il jugé.
Par ailleurs, ce GEVI soutient la diffusion à l’Assemblée d’un film sur les conséquences des bombardements à Gaza, à l’initiative du député apparenté LFI Aymeric Caron. Ce dernier espère que la diffusion intervienne « dans les 15 jours » : « plus vite les parlementaires peuvent bénéficier de cette information, mieux ce sera ».