Israël en guerre - Jour 642

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Au Conseil de sécurité de l’ONU, Israël salue les frappes américaines et fustige les critiques

L'envoyé israélien a reproché aux membres du Conseil d'être "silencieux" et "complices" face à un Iran sur la voie de l'arme nucléaire ; nombre de pays appellent l'Iran à reprendre les négociations

L'ambassadeur d'Israël près l'ONU, Danny Danon, prend la parole lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies à New York, le 22 juin 2025. (Crédit : Bryan R. Smith / AFP)
L'ambassadeur d'Israël près l'ONU, Danny Danon, prend la parole lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies à New York, le 22 juin 2025. (Crédit : Bryan R. Smith / AFP)

A l’occasion d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU dimanche dans la journée, Israël a salué – et l’Iran a condamné – les frappes américaines de dimanche matin sur le programme nucléaire de la République islamique tandis que la majorité des Etats membres appelaient à des négociations immédiates pour mettre fin aux hostilités.

Le secrétaire-général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré que les frappes américaines sur les principales installations nucléaires de l’Iran constituaient un « tournant dangereux » dans la région.

« J’ai à plusieurs reprises condamné toute escalade militaire au Moyen-Orient », a rappelé le secrétaire général. « Les habitants ne supporteront pas de nouvelles destructions. Nous risquons de nous enfermer dans un cycle interminable de représailles. »

Rafael Grossi, directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a lui aussi appelé à la retenue en disant sa crainte d’une « possible contagion » du conflit.

« Nous avons une fenêtre d’opportunité pour revenir au dialogue et à la diplomatie. Si cette fenêtre se referme, la violence et les destructions pourraient atteindre des niveaux inimaginables, et le régime mondial de non-prolifération tel que nous le connaissons pourrait bien tomber », a déclaré Grossi.

S’adressant au Conseil de sécurité par vidéo, il a ajouté que des cratères étaient effectivement visibles au niveau des installations nucléaires clés de Fordo, en Iran, tout en précisant qu’à « l’heure actuelle, nul n’est en mesure d’évaluer les dégâts souterrains infligés à Fordo, pas même l’AIEA ».

Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, participe à distance une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies à New York, le 22 juin 2025. (Crédit : Bryan R. Smith / AFP)

Il a ajouté qu’on  « ne devrait jamais attaquer militairement des installations nucléaires susceptibles de provoquer des fuites radioactives avec de graves conséquences à l’intérieur comme à l’extérieur de l’État attaqué ».

« Il fallait le faire »

« Hier soir, l’histoire a changé », a déclaré l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Danny Danon, lors de la réunion du Conseil de sécurité.

« A la tête du du monde libre, les États-Unis ont éliminé la plus importante menace vitale à laquelle le monde libre était confronté », a-t-il affirmé. « Il ne s’agit pas d’une guerre choisie ; il fallait le faire ; il s’agit d’un acte juste. »

« Les Etats-Unis et Israël ne méritent aucune condamnation mais au contraire une expression de reconnaissance et gratitude pour rendre le monde plus sûr », a commenté Danon dans un communiqué dénonçant le projet de résolution.

Danon s’est insurgé contre les États qui ont critiqué les bombardements américains : « Où étiez-vous lorsque l’Iran s’acheminait vers la bombe ? Où étiez-vous lorsqu’il enrichissait l’uranium bien au-delà du point d’utilisation civile ? Quand il enterrait des forteresses entières sous des montagnes pour préparer notre extermination ? Où étiez-vous lorsque l’Iran faisait des négociations un théâtre de dupes et de la tromperie une stratégie ? Vous êtes resté silencieux. Vous avez été complice. Vous aviez peur. Vous étiez des spectateurs », a-t-il assuré.

Le représentant de l’Iran, Amir Iravani, a fustigé « l’attaque barbare » contre l’Iran, affirmant que « l’histoire n’oublierait pas ces jours tragiques » et que l’Iran était un « pays épris de paix » et « non nucléaire », et Israël un « régime criminel ».

Les Etats-Unis « ont encore une fois eu recours à la force illégale, ont lancé une guerre contre mon pays, sous des prétextes absurdes et inventés: empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires », a-t-il lancé en ajoutant que « le criminel de guerre recherché par la communauté internationale Netanyahu était parvenu à prendre en otage la politique étrangère américaine et entraîner les États-Unis dans une nouvelle guerre coûteuse et parfaitement infondée ».

« L’Iran se réserve le droit, plein et légitime, de se défendre contre cette agression flagrante des États-Unis et son mandataire israélien. Le moment, la nature et l’ampleur de la riposte proportionnée de l’Iran seront décidés par ses forces armées », a-t-il ajouté.

Le représentant permanent de l’Iran près l’ONU, Amir Saeid Iravani, prend la parole lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies à New York, le 22 juin 2025. (Crédit : Bryan R. Smith / AFP)

Dimanche, la Russie, la Chine et le Pakistan ont fait circuler un projet de résolution, avec d’autres membres du Conseil de sécurité, appelant à un « cessez-le-feu immédiat » en Iran. Le texte, consulté par l’AFP, « condamne également dans les termes les plus forts les attaques contre les sites et installations nucléaires pacifiques ».

Le Conseil s’est montré très divisé, des membres comme la France et la Grande-Bretagne appelant l’Iran à faire preuve de retenue.

Dans une déclaration conjointe faite dimanche, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France ont invité l’Iran à ne pas entreprendre d’actions susceptibles de déstabiliser davantage la région.

« Nous avons toujours été clairs sur le fait que l’Iran ne pourrait pas avoir l’arme nucléaire et ne devait pas constituer une menace pour la sécurité régionale », ont déclaré les chefs de gouvernement des trois pays.

« Nous appelons l’Iran à reprendre les négociations en vue d’un accord répondant à toutes les inquiétudes liées à son programme nucléaire », ont-ils ajouté.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Johann Wadephul (au centre), flanqué du ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy (à gauche), du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (2e à droite) et de la haute représentante et vice-présidente de l’UE chargée des affaires étrangères et de la politique de sécurité Kaja Kallas (à droite), à l’issue de leur rencontre avec le ministre iranien des Affaires étrangères sur le programme nucléaire de Téhéran, à Genève, le 20 juin 2025. (Fabrice Coffrini / AFP)

Des propos semblables ont été tenus dimanche par l’Australie, dont le Premier ministre Anthony Albanese a affirmé que l’Iran ne devait pas entreprendre d’autres actions susceptibles de déstabiliser la région, et la ministre des Affaires étrangères, Penny Wong, que Canberra soutenait les bombardements américains mais souhaitait désormais l’apaisement et le retour à la diplomatie.

Les bombardements américains de ce dimanche ont visé trois des installations nucléaires iraniennes. L’opération a eu lieu au terme d’une semaine de bombardements israéliens qui ont endommagé les sites nucléaires de l’Iran, détruit ses défenses aériennes et éliminé un grand nombre de ses hauts gradés militaires et de ses meilleurs scientifiques nucléaires.

Israël assure que son attaque de grande ampleur est indispensable pour empêcher la République islamique de mener à bien son plan avoué de destruction de l’État juif.

L’Iran a riposté en lançant plus de 500 missiles balistiques et un millier de drones sur Israël.

L’Iran, qui revendique haut et fort la destruction d’Israël, nie chercher à se doter de l’arme nucléaire.

Cependant, il a enrichi de l’uranium à des niveaux qui n’ont aucune application pacifique, empêché les inspecteurs étrangers d’inspecter ses installations nucléaires et perfectionné ses missiles balistiques, tout en menaçant à plusieurs reprises de rayer Israël de la carte. Israël assure que Téhéran a récemment pris des mesures en faveur de la militarisation du nucléaire.

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