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Au Maroc, la ministre israélienne de l’Innovation salue une opportunité « formidable »

Orit Farkash-Hacohen a signé un accord avec son homologue marocain sur la coopération dans l'agri-technologie, la gestion de l'eau ou l'intelligence artificielle, entre autres

Ricky Ben-David est journaliste au Times of Israël

La ministre israélienne de l'Innovation, des Sciences et de la technologie Orit Farkash-Hacohen, à gauche, parle avec l'ancienne ministre marocaine de l'Énergie,  Amina Ben Khadra, et l'ex-directeur-général de SNC  Avi Hasson lors du Forum "Morocco-Israel : Connect to Innovate" organisé par  Start-Up Nation Central à Casablanca, au Maroc, le 25 mai 2022. (Crédit : SNC)
La ministre israélienne de l'Innovation, des Sciences et de la technologie Orit Farkash-Hacohen, à gauche, parle avec l'ancienne ministre marocaine de l'Énergie, Amina Ben Khadra, et l'ex-directeur-général de SNC Avi Hasson lors du Forum "Morocco-Israel : Connect to Innovate" organisé par Start-Up Nation Central à Casablanca, au Maroc, le 25 mai 2022. (Crédit : SNC)

CASABLANCA, Maroc – Israël et le Maroc ont signé le tout premier accord de gouvernement à gouvernement visant à faciliter les collaborations entre les deux pays dans les secteurs de la technologie et des sciences dans la journée de jeudi.

Cet accord a été signé par la ministre israélienne de l’Innovation, des Sciences et des Technologies Orit Farkash-Hacohen et par le ministre marocain de l’Enseignement supérieur, de la recherche Scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, vingt-quatre heures après l’annonce par la ministre israélienne de la conclusion de ce protocole d’accord lors du Forum « Israel-Morocco : Connect to Innovate » qui a été consacré au high tech et au commerce à Casablanca et qui a été organisé à l’initiative de l’organisation à but non-lucratif Start-Up Nation Central (SNC).

Pendant son discours prononcé lors de la clôture de cet événement de trois jours, mercredi, Farkash-Hacohen a salué les liens ravivés entre les deux pays ainsi que les initiatives visant à encourager la collaboration dans des secteurs comme les énergies renouvelables, la gestion de l’eau, l’agriculture ou l’alimentation. La ministre a estimé que les deux pays avaient « l’opportunité formidable » de collaborer pour s’attaquer aux défis que les deux nations doivent relever, et que cette occasion ne saurait être manquée.

« C’est un événement spécial. Cela ne fait que 18 mois que nous avons signé un accord qui a permis de rétablir les relations diplomatiques avec le royaume du Maroc. Si ce sont les gouvernement qui signent les traités, ce sont les peuples qui construisent la paix », a-t-elle déclaré dans son discours.

La ministre a fait l’éloge de l’innovation israélienne dans différents secteurs comme les technologies de l’eau, de l’efficacité énergétique et du stockage des énergies ; elle a fait remarquer l’expertise de l’État juif dans le traitement des eaux usées et elle a noté que la majorité de ces avancées avaient été réalisées parce que la réalité les avaient imposées, suite à certaines années difficiles de sécheresse à la fin des années 2000 et au début des années 2010.

Elle a aussi rendu hommage au Nouveau modèle de développement marocain, un plan pour le royaume d’Afrique du nord qui a été mis en place par le gouvernement, l’année dernière, et qui prévoit des investissements dans différents secteurs tels que les énergies vertes, l’agriculture intelligente et la sécurité alimentaire.

La ministre israélienne de l’Innovation, des Sciences et des Technologies Orit Farkash-Hacohen discute avec le directeur-général de SNC, Avi Hasson lors du Forum « Israël-Morocco : Connect to innovate » organisé par Start-Up Nation Central à Casablanca, le 25 mai 2022. (Crédit : SNC)

Le Maroc lutte, cette année, contre l’une des pires sécheresses connues depuis des décennies et tente d’atténuer son impact sur l’agriculture et sur l’industrie alimentaire. Le mois dernier, le royaume a annoncé la construction d’une nouvelle usine de désalinisation de l’eau de mer en prévision de futures périodes de sécheresse. Rabat espère que cette usine, qui sera installée aux abords de la ville d’Agadir, sur la côte sud de l’Atlantique, sera la plus grande du monde, avec 275 000 mètres-cubes.

Farkash-Hacohen a expliqué qu’Israël avait beaucoup appris sur les sécheresses et sur les pénuries d’eau et que le pays pouvait faire part de ses pratiques aux nations désireuses de coopérer.

« Comme le savent tous les entrepreneurs, les partenariats sont déterminants pour la réussite », a expliqué la ministre. « Les talents d’Israël en termes d’innovation… peuvent aider les deux pays à atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés », a-t-elle ajouté.

Le gouvernement israélien, a-t-elle dit, « est très déterminé à faire de cette coopération une réussite ».

Le protocole d’accord très large qui a été signé par les deux ministres « est un levier puissant et une avancée positive », a-t-elle déclaré. Il se concentrera « sur l’agriculture, les technologies de transformation alimentaire, les technologies de l’eau et de la désalinisation, sur les énergies renouvelables et les technologies environnementales, sur l’intelligence artificielle et plus encore », a-t-elle révélé.

Une focalisation sur le climat et sur le leadership marocain

Prenant également la parole lors de l’événement, l’ancienne ministre marocaine de l’Énergie, Amina Ben Khadra, qui est devenue l’actuelle directrice-générale du Bureau national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) du Maroc, a expliqué que la crise du climat mondiale nécessitait que les gouvernements et les entrepreneurs « pensent vert » et qu’ils se concentrent sur les énergies renouvelables en les considérant comme des atouts stratégiques.

Le Maroc, a-t-elle noté, a fait de l’énergie verte une politique gouvernementale et « un choix stratégique » depuis plus d’une décennie, lançant un processus de transition énergétique dès 2009 avec la Stratégie d’Énergie nationale et en construisant le complexe Noor-Ouarzazate en 2016, la centrale d’énergie solaire concentrée la plus importante du monde, installée sur trois hectares.

L’usine d’énergie solaire de Ouarzazate, appelée aussi centrale électrique Noor, dans le région marocaine de Drâa-Tafilalet, à 10 kilomètres de Ouarzazate. (Crédit : Overflightstock Ltd via iStock by Getty Images)

Le royaume s’est engagé à augmenter la part des énergies renouvelables dans sa production électrique en la faisant passer à 52 % en 2030 – à 25 % à partir de l’énergie solaire, à 20 % à partir de l’éolienne et à 12 % à partir de l’énergie hydraulique. Il espère par ailleurs atteindre les 80 % à l’horizon 2050.

De plus, Rabat a figuré parmi les rares pays présents lors de la conférence consacrée au climat de la COP26, qui était organisée à la fin de l’année dernière à Glasgow, qui ont promis de ne pas construire de nouvelle centrale fonctionnant au charbon.

Alors que c’est le secteur public qui finance la majorité des projets d’énergie renouvelable au Maroc, Ben Khadra a indiqué que le royaume espérait dorénavant attirer des investissements privés et « positionner le Maroc en tant que plateforme pour les industries vertes ».

« Il y a tant de choses que nous pouvons faire, nous pouvons profiter de la technologie israélienne. Nous pouvons mettre en place une forte coopération et des travaux conjoints avec les entreprises israéliennes », a indiqué l’ancienne ministre de l’Énergie.

La technologie israélienne du climat

Selon Start-Up Nation Central, Israël héberge environ 700 start-ups et autres firmes travaillant sur les défis liés au climat – avec parmi elles environ cent entreprises dans le sous-secteur de l’énergie. Le secteur du climat, selon SNC, comprend également des compagnies spécialisées dans les industries technologiques liées au transport, à la mobilité et à l’alimentation.

Sur ces 700 start-ups environ, 25 ont été invitées par SNC au Forum de Casablanca pour présenter leurs technologies aux partenaires et clients potentiels.

Eccopia, dont le siège est à Tel Aviv, a ainsi pu présenter ses solutions de nettoyage robotiques et analytiques pour les panneaux solaires, des solutions créées pour maintenir la propreté des modules, au cours d’une série de présentations qui ont eu lieu à la conférence.

Eccopia, dont les actions sont échangées à la bourse de Tel Aviv, propose ainsi une solution robotique entièrement automatisée et qui n’utilise pas d’eau pour conserver les panneaux solaires à un degré de performance optimal et pour éviter également tout dommage potentiel. Parmi les clients de la firme figurent des fournisseurs d’énergie solaire du monde entier.

Dans un domaine proche, Calanit Valfer, partenaire de gestion chez Elah Fund, investisseur en capital de croissance, a présenté l’une des entreprises de son portefeuille, Zooz Power (ex-Chakratec), qui a développé un amplificateur de puissance ultra-rapide pour les véhicules électriques qui, a-t-elle affirmé, est devenu « le lien manquant dans la chaîne de valeur ».

L’offre faite par Zooz aide à résoudre le problème « rencontré par de nombreux conducteurs qui s’inquiètent de ce que leur batterie ne tombe à plat avant qu’ils n’atteignent leur destination » et permet une recharge rapide du véhicule.

Ces amplificateurs sont modulaires et ils prennent la moitié d’une place de parking, ce qui rend idéale leur installation dans des endroits déterminants comme les parkings, les aéroports et les hôtels. La firme indique que ce type de système remédie aux limitations de réseau et qu’il est susceptible d’accélérer l’adoption et le déploiement des véhicules électriques.

L’amplificateur de puissance Zooz pour les véhicules électriques. (Capture d’écran/Zooz)

Les actions de Zooz sont échangées à la bourse de Tel Aviv et la firme a installé son amplificateur de puissance à l’aéroport de Vienne et dans les hôtels d’une chaîne allemande. L’entreprise a aussi conclu des partenariats aux États-Unis, a fait remarquer Valfer.

Omer Sella-Tunis, directeur du développement commercial chez Tomorrow.io, développeur d’une plateforme d’analyse de la météorologie et du climat, a évoqué la manière dont son entreprise pourrait aider le Maroc, « l’un des pays les plus avancés au monde dans la lutte contre le changement climatique, avec sa modélisation de la météorologie et son processus de prise de décision sur la base du climat.

Les clients de Tomorrow.io incluent JetBlue, Uber, Ford, et United Airlines. La firme compte environ 200 employés dans des bureaux situés à Tel Aviv, à Boston, et à Boulder.

Le compagnie spécialisée dans l’agriculture de précision SupPlant, qui s’est présentée lors de la conférence dans la journée de mardi, a annoncé avoir signé un accord avec une firme marocaine pour lancer un projet-pilote sur 1 700 hectares de terrain accueillant des cultures variées.

La start-up israélienne SupPlant combine des capteurs placés sur les plantes et l’intelligence artificielle pour offrir des données facilitant les prises de décision des agriculteurs. (Crédit : SupPlant)

SupPlant combine des capteurs placés sur les plantes et l’intelligence artificielle pour offrir des données facilitant les prises de décision des agriculteurs. Les capteurs sont placés à cinq endroits sur un végétal donné – dans les profondeurs du sol, à la surface du sol, sur la tige, sur les feuilles et sur le fruit – et les données recueillies par ce biais « sont téléchargées sur le Cloud toutes les dix minutes et combinées aux prévisions météorologiques afin de donner aux agriculteurs un aperçu et des recommandations uniques en matière d’irrigation », avait expliqué le directeur-général de SupPlant Ori Ben Ner au Times of Israel lors d’un entretien précédent.

« Ce qui est très utile dans l’agriculture quotidienne mais particulièrement crucial aussi quand un événement météorologique exceptionnel est attendu, et la solution permet d’offrir aux agriculteurs des recommandations spécifiques d’irrigation pour ‘traverser la tempête’ et pour ne pas trop ou pas assez irriguer », avait ajouté Ben Ner.

La technologie de SupPlant avait figuré parmi les cent meilleures inventions du TIME pour l’année 2021 (aux côtés de trois autres inventions israéliennes).

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