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Au Yémen, en plus de la guerre, les déplacés désormais menacés par le froid

Le camp d'Al-Soumiya a du mal à faire face à l'afflux de familles de déplacés, passées de 60 à près de 1 300 en un mois, selon l'Organisation internationale pour les migrations

Ali Yehya Hayba (R) et ses enfants, qui ont fui les combats entre les rebelles huthis et les forces gouvernementales soutenues par l'Arabie saoudite, se trouvent dans le camp de personnes déplacées d'Al-Sumya, à l'est de la ville de Marib, le dernier bastion gouvernemental du nord du Yémen, le 24 novembre 2021. (Crédit : AFP)
Ali Yehya Hayba (R) et ses enfants, qui ont fui les combats entre les rebelles huthis et les forces gouvernementales soutenues par l'Arabie saoudite, se trouvent dans le camp de personnes déplacées d'Al-Sumya, à l'est de la ville de Marib, le dernier bastion gouvernemental du nord du Yémen, le 24 novembre 2021. (Crédit : AFP)

Forcée de fuir les combats pour la deuxième fois en sept ans de guerre au Yémen, la famille d’Ali Yahya Hayba, comme des milliers d’autres déplacés, n’a plus que deux couvertures et du foin pour survivre au froid.

Dans le camp d’Al-Soumiya, à l’est de Marib, dernier bastion des forces gouvernementales dans le nord du pays, les déplacés vivotent dans le plus grand dénuement.

M. Hayba partage sa tente avec six autres familles qui ont elles aussi fui les combats entre le gouvernement, soutenu par une coalition emmenée par l’Arabie saoudite et les rebelles Houthis alliés à l’Iran.

Ces 35 hommes, femmes et enfants dorment « sur deux bottes de paille », dit-il à l’AFP.

« On ne peut même pas tendre un rideau pour avoir un peu d’intimité ou installer un coin toilette. On a une couverture pour trois ou quatre enfants », se lamente ce Yéménite de 39 ans. « Ici, on est dans le désert, on n’a ni service humanitaire, ni école, ni hôpital, ni rien d’autre ».

Car le camp d’Al-Soumiya a du mal à faire face à l’afflux de familles de déplacés, dont le nombre est passé de 60 à près de 1 300 en un mois, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Parmi ces familles, celle d’Ali Abdallah, qui dit à l’AFP avoir dû s’enfuir « deux ou trois fois déjà » en raison du conflit qui depuis 2014 a déjà déplacé des millions de Yéménites. Selon l’ONU, la guerre aura causé la mort de 377 000 personnes, victimes directes et indirectes, d’ici fin 2021.

Dans l’un des pays les plus pauvres du globe, l’ONU affirme qu’il s’agit de la pire crise humanitaire au monde.

Malgré ces déclarations alarmantes, « on n’a reçu ni matelas ni couvertures et le froid va finir par nous tuer », martèle M. Abdallah à l’AFP.

Des fillettes dans le camp de personnes déplacées d’Al-Sumya, à l’est de la ville de Marib, le dernier bastion gouvernemental du nord du Yémen, le 24 novembre 2021. (Crédit : AFP)

« Sans rien »

Dimanche, l’Unicef, l’agence de l’ONU pour l’enfance, a annoncé apporter eau, kits d’hygiène et toilettes portables pour 7 500 habitants du camp.

Mais, souligne Ali al-Habbash, qui supervise les opérations à Al-Soumiya, de nouveaux déplacés arrivent chaque jour.

« Ils n’ont aucun autre abri, alors nous les accueillons mais ils s’entassent sans rien : ni endroit où dormir ni couvertures », reconnaît-il.

Et Al-Soumiya n’est qu’un exemple. En tout, la province de Marib compte 139 camps de déplacés qui accueillent, selon les autorités, 2,2 millions de personnes.

Car Marib, petite ville de 20 000 à 30 000 habitants avant la guerre, a longtemps été un refuge pour des centaines de milliers de Yéménites fuyant les autres villes en proie aux combats.

Mais quand les Houthis ont relancé en septembre une nouvelle offensive sur Marib, la donne a changé : plus de 45 000 personnes ont été forcées de se déplacer ces deux derniers mois, selon l’OIM.

Et à chaque nouvelle vague de déplacés, prévient l’ONU, ce sont plus de Yéménites qui se retrouvent en danger de mort.

Dans un rapport récent, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) estimait que près de 60 % des décès, soit environ 227 000 personnes, étaient dus aux conséquences indirectes du conflit, comme le manque d’eau potable, la faim et les maladies.

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