Israël en guerre - Jour 366

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Aux JO de Paris, les sportifs israéliens espèrent rester concentrés malgré la guerre

Malgré menaces et risques de provocations, les autorités israéliennes espèrent ramener 4 à 5 médailles. Les médaillés d'or toucheront de la part des autorités 1 million de shekels

Les athlètes olympiques israéliens (de gauche à droite) Shachar Sagiv, Lihie Raz et Tom Reuveny, revêtus de l'uniforme officiel de 2024, le 3 juin 2024. (Oded Karni/Comité olympique israélien)
Les athlètes olympiques israéliens (de gauche à droite) Shachar Sagiv, Lihie Raz et Tom Reuveny, revêtus de l'uniforme officiel de 2024, le 3 juin 2024. (Oded Karni/Comité olympique israélien)

À un peu plus de quatre semaines du début des Jeux olympiques de 2024 et au beau milieu d’une situation riche en risques de tous ordres, Israël fait le maximum pour que ses athlètes puissent rester totalement concentrés sur leur objectif.

« Nous voulons que nos athlètes et membres de l’équipe, entraineurs, aient toute la concentration dont ils ont besoin » sans inquiétude pour leur sécurité ou les provocations anti-israéliennes, expliquait aux journalistes, lors d’une conférence de presse au siège de l’OCI à Tel Aviv le 4 juin dernier, la présidente du Comité Olympique Israélien, Yael Arad.

« Nous voulons tout simplement que nos athlètes fassent ce qu’ils ont à faire, c’est-à-dire concourir », précise Arad, sans faire l’impasse sur une situation domestique complexe ou l’envie, cette année plus que jamais,
« de porter haut les couleurs d’Israël et d’en donner une image positive ».

Elle-même ex-judoka et à l’origine de la toute première médaille israélienne, aux Jeux de 1992 à Barcelone, Arad explique : « Nous pensions qu’au moment des Jeux olympiques, les otages [capturés par le Hamas le 7 octobre] auraient été libérés ».

Mais cette situation complexe, en Israël, donne par ailleurs aux athlètes
« beaucoup de force pour représenter les Israéliens et les Juifs dans leur ensemble ».

L’OCI s’est fixé des objectifs très ambitieux pour ces Jeux : les autorités estiment de quatre à cinq le nombre possible de médailles et s’attendent à ce que ses athlètes se qualifient pour les finales 15-18.

Pour Arad, ce sont les équipes de gymnastique rythmique, les gymnastes artistiques individuelles, les judokas féminines et les athlètes dans la discipline de la voile qui ont les meilleures chances de médaille, avec toutefois de possibles surprises dans d’autres disciplines, comme l’escrime ou l’athlétisme.

Jusqu’à présent, Israël a remporté 13 médailles olympiques, toutes compétitions confondues, dont quatre aux Jeux de Tokyo retardés par le COVID, en 2021 – ses deuxième et troisième médailles d’or – sa meilleure performance à ce jour.

La médaillée d’or olympique Linoy Ashram à l’aéroport Ben Gurion après avoir remporté la médaille d’or en gymnastique rythmique aux Jeux olympiques du Japon, le 11 août 2021 (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)

La liste définitive des athlètes n’est pas encore établie car il reste des épreuves de qualification, mais Israël devrait envoyer environ à Paris près de 85 athlètes – sa deuxième plus importante délégation à ce jour. À Tokyo, Israël avait envoyé 90 athlètes, dont 24 joueurs de baseball. La délégation de cette année comprendra 18 joueurs de football, une première depuis 1976.

Le ministre de la Culture et des Sports, Miki Zohar, a annoncé lors de la conférence de presse l’augmentation de la récompense promise aux médaillés olympiques israéliens – un million de shekels pour l’or, 700 000 shekels pour l’argent et 500 000 shekels pour le bronze, le tout sans impôts. La prime a donc été doublée depuis les JO de Tokyo.

« Entendre l’hymne israélien jouer pendant que notre drapeau flotte au vent au-dessus de nos têtes, cela vaut tout l’or du monde », confie Zohar. « Si nous faisons tout ça, malgré les difficultés économiques, malgré les coûts énormes de la guerre… c’est pour quelque chose qui, à mes yeux, va donner un coup de pouce au moral de la nation, qui en a bien besoin en ce moment. »

Pour autant, des questions extra-sportives viennent jeter une ombre sur cet événement et la délégation israélienne est en état d’alerte maximale face au risque d’attaques contre ses athlètes à Paris ou ailleurs en France. En effet, le pays a connu plusieurs attentats terroristes islamiques ces dernières années.

Des voix se sont élevées pour demander qu’Israël ne soit pas autorisé à prendre part aux jeux ou soit forcé de concourir sous une bannière neutre, comme le font les athlètes russes et biélorusses, mais le Comité international olympique a refusé en bloc, affirmant qu’il n’y avait « aucun doute » sur le fait qu’Israël concourrait comme d’habitude.

Les efforts déployés en coulisses pour assurer la sécurité de tous les membres de la délégation sont évidemment la priorité numéro un, mais les autorités olympiques israéliennes sont par ailleurs conscientes du risque de manifestations, huées et provocations (comme à l’Eurovision), ainsi que de la possibilité que certains athlètes ou équipes refusent de jouer contre Israël, ce qui s’est déjà produit par le passé.

Le podium des Jeux olympiques de Paris 2024, devant la Tour Eiffel, le 23 mai 2024, lors de la présentation à la presse. (STÉPHANE DE SAKUTIN / AFP)

L’équipe israélienne de football jouera contre le Mali – pays à majorité musulmane qui n’entretient pas de relations diplomatiques avec Israël – pour son premier match, le 24 juillet, et pourrait ensuite affronter l’Égypte, l’Irak ou le Maroc.

Zohar a déclaré lors de la conférence de presse que la meilleure attitude, face à de telles provocations, était de les ignorer purement et simplement et de laisser parler le terrain, sans intervention politique.

« La meilleure des choses à faire, face à cela, c’est de gagner, réussir sur le terrain », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il demanderait à ses collègues ministres de ne pas s’exprimer sur ces questions : « La politique ne devrait rien avoir à faire avec le sport. »

Arad aime rappeler que, lors des centaines de compétitions internationales auxquelles les athlètes israéliens ont participé depuis le début de la guerre, « le nombre des provocations est resté très faible ». La plupart des athlètes de très haut niveau se connaissent les uns les autres et se respectent, explique-t-elle, sauf incidents mineurs.

La délégation israélienne, souligne Arad, attend de tous ses athlètes qu’ils respectent scrupuleusement les directives olympiques. Pendant la compétition comme sur le podium, les athlètes ne sont pas autorisés à faire de déclaration politique – cela vaut même pour le pins en soutien aux otages -, mais ils peuvent le faire lors des interviews après les compétitions.

La présidente du Comité olympique israélien, Yael Arad (à gauche), avec le ministre de la Culture et des Sports, Miki Zohar, à Tel Aviv, le 4 juin 2024. (Crédit : Oded Karni/GPO)

S’agissant des questions de sécurité, Zohar – qui assistera lui-même aux jeux – a déclaré qu’il s’agissait d’une « priorité absolue » pour la
délégation : « Nous sommes tous parfaitement conscients de la complexité des menaces auxquelles Israël et ses citoyens font face, en particulier les athlètes qui représentent Israël partout dans le monde. »

Cette année, le budget sécurité a été doublé, a-t-il dit, et tout le monde – à commencer par lui et les autorités olympiques israéliennes – travaille en étroite concertation avec le Shin Bet, les services de sécurité ainsi qu’avec les autorités de la sécurité en France. Le président Isaac Herzog devrait lui aussi assister aux jeux : ce sera d’ailleurs la toute première fois qu’un président israélien se rendra aux Jeux olympiques depuis 2008.

En mars dernier, le président du CIO, Thomas Bach, avait indiqué que la sécurité des athlètes israéliens était une question de la première importance.

« Depuis l’ignoble attaque dont a été victime l’équipe israélienne [pendant les Jeux olympiques de Munich en 1972], des mesures spéciales sont toujours prises vis-à-vis des athlètes israéliens », avait expliqué Bach. « Les autorités sont bien conscientes qu’il en sera de même pour Paris, Marseille, partout où se trouvera une délégation israélienne. »

Arad rappelle que, comme à chaque fois lors des Jeux olympiques, la délégation israélienne organisera une cérémonie en hommage aux victimes du massacre des Jeux olympiques de Munich, au cours duquel 11 athlètes et entraîneurs israéliens ont été assassinés par des terroristes palestiniens.

En faisant un parallèle avec le massacre du Hamas du 7 octobre, elle rappelle que les athlètes ont eux aussi été « tirés du lit, par surprise, au moment de ce qui devait être un grand moment sportif de fraternité et d’amitié, puis assassinés de sang-froid. »

« Apparemment, rien n’a changé 52 ans après, si l’on pense à ce qui nous est arrivé dans le sud », conclut-elle.

« Nous portons ce flambeau de génération en génération. »

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