Avant de rencontrer Netanyahu, Trump l’exhorte à finir la guerre et à « récupérer vos otages »
Le candidat républicain à la présidence réaffirme que le 7 octobre ne se serait jamais produit s’il avait été président et que quiconque profane le drapeau américain mérite la prison
À la veille de sa rencontre avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le candidat républicain à la présidentielle américaine Donald Trump a appelé le chef du gouvernement israélien à rapidement terminer la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas dans la bande de Gaza et à un retour des otages, ajoutant « qu’Israël n’est pas très fort en relations publiques. »
Interrogé sur son plan pour mettre fin à la guerre à Gaza s’il était réélu à la tête du pays, l’ancien président américain a dit jeudi à Fox News qu’il souhaitait que Netanyahu « termine et le fasse en toute vitesse (…) car ils se font décimer avec cette publicité. »
Il a également déclaré qu’Israël devait « récupérer ses otages » et qu’il pensait que « beaucoup d’entre eux, peut-être, sont morts ».
Il a également réaffirmé à plusieurs reprises au cours de l’entretien téléphonique que le pogrom perpétré par le groupe terroriste du Hamas le 7 octobre et la guerre qui s’en est suivie à Gaza n’auraient pas eu lieu s’il avait été Président au moment de l’attaque sanglante.
« Vous savez, le 7 octobre n’aurait jamais eu lieu si j’avais été président. Aucune chance. L’Iran était en faillite. Ils n’avaient pas d’argent pour le Hamas ou le [groupe terroriste chiite libanais du] Hezbollah. Cela ne se serait tout simplement pas produit. Aucune possibilité », a-t-il déclaré, ajoutant que l’invasion russe de l’Ukraine en 2022 et la guerre en cours dans ce pays n’auraient pas non plus été possibles sous sa présidence.
La guerre à Gaza a éclaté après le pogrom du Hamas du 7 octobre, au cours duquel 3 000 terroristes ont déferlé sur Israël, tué près de 1 200 personnes et enlevé 251 otages au milieu d’actes de violence et d’agressions sexuelles.
Promettant d’anéantir le groupe terroriste et de libérer les otages, Israël a lancé une offensive militaire de grande envergure à Gaza, qui a suscité un tollé international en raison du nombre élevé de morts et des inquiétudes concernant l’insécurité alimentaire dans l’enclave palestinienne.
Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, affirme que plus de 39 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes jusqu’à présent, mais ce bilan ne peut être vérifié et ne distingue pas entre population civile et membres de groupes terroristes. Israël affirme avoir tué 15 000 terroristes au cours des combats et un millier de terroristes à l’intérieur d’Israël lors de l’assaut du 7 octobre. Israël dit prendre toutes les mesures possibles pour éviter au maximum de blesser les non-combattants et accuse le Hamas de mettre les civils en danger en combattant depuis des zones résidentielles.
Trump a également critiqué les activistes anti-Israël et pro-palestiniens qui ont convergé vers Washington mercredi pour protester contre le discours de Netanyahu devant le Congrès américain, appelant à une peine d’un an de prison pour la profanation du drapeau national.
« Nous avons rarement vu une chose pareille et je pense que tous ceux qui profanent méritent d’être condamnés à un an de prison. Maintenant, les gens vont dire, ‘Oh ce n’est pas constitutionnel’ – ces gens-là sont stupides », a affirmé Trump.
Les activistes qui ont marché vers la capitale mercredi aux cris de « Libérez la Palestine » ont escaladé des mâts de drapeaux pour remplacer les drapeaux américains [qu’ils ont brûlés] par des drapeaux palestiniens, ils ont également brûlé une effigie de Netanyahu et ont affronté la police lors de la manifestation.
« Ce qui s’est passé hier était honteux », a affirmé Trump à Fox News.
Trump a également semblé suggérer que Jérusalem ferait bien de contrôler les groupes juifs anti-Israël tels que Neturei Karta, un mouvement ultra-orthodoxe, et Jewish Voice for Peace (JVP), un groupe d’extrême-gauche, qui ont un impact négatif sur la réputation d’Israël sur la scène internationale.
« Israël, pour quelque raison que ce soit, a des Juifs qui portent la kippa et sont pro-palestiniens, on n’a jamais vu ça…. Israël doit mieux gérer ses relations publiques. Israël n’est pas doué pour les relations publiques. Et il doit agir rapidement. Car le monde ne le prend pas à la légère », a-t-il déclaré lors de l’entretien téléphonique.
Interrogé sur l’assistance militaire américaine à Israël et sur la possibilité de modifier la politique américaine actuelle, Trump a esquivé la question et a réaffirmé sa position selon laquelle la guerre à Gaza devait être terminée rapidement.
« Je ferais en sorte qu’on en finisse rapidement. Il faut y mettre fin rapidement. Cela ne peut pas continuer ainsi. C’est trop long. C’est trop », a-t-il déclaré avant d’évoquer les 111 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre et qui se trouveraient toujours à Gaza.
« Vous devez récupérer vos otages. Je pense qu’ils vont avoir beaucoup de mauvaises nouvelles avec les otages. Je pense que certains de ces otages, beaucoup d’entre eux peut-être, sont morts. Je crois qu’ils sont morts. Je les ai vus kidnapper les otages et je n’en croyais pas mes yeux – encore une fois, cela ne serait jamais arrivé si j’avais été président », a-t-il affirmé.
L’armée israélienne a confirmé la mort de 39 des otages encore détenus par les groupes terroristes à Gaza.
Le Hamas a libéré 105 civils lors d’une trêve d’une semaine fin novembre ; quatre otages avaient été libérées auparavant. Sept otages ont été secourus vivants par les troupes, et les dépouilles de 24 otages ont été retrouvées, dont trois qui ont été tués par erreur par l’armée alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.
Une autre personne est portée disparue depuis le 7 octobre et son sort est toujours inconnu.
Notant le « niveau de violence et de méchanceté » des terroristes du Hamas documenté dans des images du 7 octobre, Trump a estimé qu’il « ne sont pas vraiment capables de s’occuper de tous ces otages ».
Alors que les négociations sur un cessez-le-feu et un accord sur les otages en échange de prisonniers entre Israël et le Hamas semblent être sur le point d’aboutir, il a ajouté que le nombre d’otages que le groupe terroriste détient vivants est « l’une des raisons pour lesquelles le Hamas n’est pas vraiment enclin à négocier de manière très agréable ».
Plus tôt dans la journée de jeudi, un haut responsable américain avait annoncé que le président américain Joe Biden et Netanyahu discuteraient des divergences qui subsistent lors de leur rencontre dans la journée.
Le responsable avait ajouté que ces derniers obstacles étaient surmontables et qu’un accord était sur le point d’être conclu. L’accord prévoirait un cessez-le-feu initial de six semaines accompagné de la libération de femmes, d’hommes âgés et d’otages blessés de Gaza en échange de la libération de centaines de prisonniers sécuritaires palestiniens.
Un responsable israélien à par ailleurs révélé jeudi à des journalistes, que Netanyahu aurait téléphoné à l’ancien président américain le 4 juillet pour lui souhaiter une joyeuse fête de l’Indépendance, ce qui aurait été leur première conversation depuis janvier 2021.
Netanyahu avait à ce moment, provoqué la colère de Trump en félicitant le président américain Joe Biden pour sa victoire à l’élection de 2020, qui, affirme Trump à tort, lui aurait été volée.
Après cela, Trump avait fustigé Netanyahu, et dit qu’il pouvait aller se faire voir, « F**k him » lors d’une interview quelques mois plus tard, avec le journaliste israélien Barak Ravid.
L’ancien président avait également critiqué Netanyahu pour son échec, selon lui, à empêcher le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre, et lui a également reproché de n’avoir pas voulu collaborer à l’assassinat en 2020 du général iranien de haut rang Qassem Soleimani, ordonné par Trump.
Quelques heures avant leur première rencontre depuis que Trump n’est plus Président, un responsable israélien a toutefois déclaré aux journalistes que les relations entre Netanyahu et l’ancien Président étaient « bonnes. »
Reuters et Jacob Magid ont contribué à cet article.