Israël en guerre - Jour 470

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Avec la guerre, les fonds investis dans les startups israéliennes au plus bas en 6 ans

On note une chute de 46 % des investissements dans les startups tech au dernier trimestre 2023, les étrangers hésitant à réinvestir sur le marché local, selon le SNPI

Sharon Wrobel est journaliste spécialisée dans les technologies pour le Times of Israel.

Le quartier Kiryat Atidim de Tel Aviv, centre de la high-tech de la ville. (Crédit : Yossi Zamir/Flash90)
Le quartier Kiryat Atidim de Tel Aviv, centre de la high-tech de la ville. (Crédit : Yossi Zamir/Flash90)

Depuis le début de la guerre contre le groupe terroriste du Hamas, les startups israéliennes du secteur technologique ont levé moins de fonds qu’au cours de n’importe quel trimestre depuis 2017, selon un rapport de la branche politique de Start-Up Nation Central (SNPI) publié mercredi.

Au dernier trimestre 2023, les startups ont levé 1,3 milliard de dollars de capitaux, soit une baisse de 46 % par rapport au même trimestre de l’année précédente. Le déclenchement de la guerre suite aux atrocités perpétrées par le Hamas le 7 octobre a entraîné une baisse des investissements plus importante qu’en Europe et aux États-Unis, selon les données compilées par le rapport annuel 2023 de la SNPI sur la technologie israélienne. Le SNPI est une branche de Start-Up Nation Central, qui suit l’évolution de l’industrie technologique.

Dès le début des hostilités, l’armée israélienne a mobilisé plus de 350 000 réservistes, et nombre d’entre eux portent toujours l’uniforme presque trois mois plus tard. L’absence de personnel clé dans le secteur technologique, moteur de croissance de l’économie israélienne, a nui aux activités courantes des startups ainsi qu’à leur capacité à attirer des investisseurs étrangers et à lever des fonds.

La guerre a frappé le secteur de la haute technologie israélienne à la fin d’une année de crise durant laquelle elle avait déjà dû faire face à une chute mondiale du financement en capital-risque (VC) et à un climat d’incertitude politique locale engendré par le projet de refonte du système judiciaire proposé par le gouvernement, ce qui avait contribué à éroder la confiance des investisseurs.

« Les événements de l’année dernière ont plongé le secteur de la high-tech israélienne dans un climat d’incertitude constant, si bien que 2024 sera une année charnière qui façonnera sa trajectoire future », a souligné Uri Gabaï, directeur général de la SNPI. « Face à une intensification de la concurrence mondiale et à l’instabilité locale, les défis auxquels la haute technologie israélienne est confrontée sont de plus en plus importants et complexes. »

« Sans un secteur de haute technologie de premier plan, il n’y aura pas de résilience économique ou nationale », a averti Gabai.

Des soldats de l’armée israélienne en opération dans la bande de Gaza sur une photo non datée publiée le 1er janvier 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Le secteur tech israélien représente aujourd’hui 18 % du PIB, contre moins de 10 % aux États-Unis et environ 6 % dans l’Union européenne. Près de 14 % de l’ensemble des salariés travaillent dans le secteur de la haute technologie et dans des emplois technologiques dans d’autres secteurs. L’économie dépend des exportations technologiques, qui représentent environ 50 % du total des exportations, ainsi que des impôts prélevés sur le secteur.

Les données trimestrielles présentées dans le rapport du SNPI montrent une baisse continue des investissements dans les startups locales à partir du deuxième trimestre 2022, pour atteindre son point le plus bas au dernier trimestre 2023 en raison de la guerre.

Les fonds de capital-risque levés par les startups israéliennes en 2023 ont chuté de 58 % en glissement annuel pour atteindre 7,3 milliards de dollars, retombant à des niveaux observés pour la dernière fois en 2018. La baisse des investissements n’est pas propre à Israël, car les entreprises technologiques en Europe et aux États-Unis ont également connu une baisse des investissements en capital en raison du ralentissement économique mondial et de la hausse de l’inflation. Mais les données montrent que la technologie israélienne a été plus durement touchée que les autres économies occidentales.

La baisse de 58 % des investissements dans la technologie israélienne d’une année sur l’autre en 2023 est presque deux fois plus importante que celle enregistrée aux États-Unis (30 %) et plus élevée que celle enregistrée en Europe (44 %).

L’une des principales préoccupations mentionnées par le SNPI est que, l’année dernière, l’instabilité politique locale, ainsi que l’incertitude sur la durée et l’ampleur de la guerre contre le Hamas, ont tenu les investisseurs étrangers à l’écart. Environ 80 % des investissements en capital-risque dans les startups technologiques locales provenaient de fonds étrangers en 2021 et 2022.

Selon une analyse de la participation des investisseurs étrangers, environ 42 % des sociétés de capital-risque étrangères qui ont investi dans le secteur technologique israélien en 2022 n’ont pas investi en 2023 – soit plus du double de la moyenne 2018-2022, qui est d’environ 17 %.

Eugene Kandel, président du Start-Up Nation Policy Institute (SNPI). (Crédit : Micha Loubaton)

« Cette augmentation suggère qu’un nombre considérable de sociétés étrangères de capital-risque ont pris leurs distances avec le marché israélien ou qu’elles ne trouvent pas les start-ups suffisamment attrayantes pour investir », a déclaré le SNPI dans son rapport. « Ces deux scénarios sont très inquiétants. »

Cette tendance a également été observée chez les sociétés de capital-risque israéliennes, mais de manière moins prononcée. Parmi les VC israéliens, 32 % se sont abstenus d’investir dans des startups israéliennes en 2023, une augmentation par rapport à la moyenne de 19 % observée les années précédentes.

Face à ces tendances inquiétantes, le président du SNPI, le professeur Eugene Kandel, a appelé les décideurs politiques à agir rapidement et à mettre en place une task force gouvernementale polyvalente, en collaboration avec l’industrie technologique et la société civile, afin d’élaborer et de mettre en œuvre un plan stratégique à long terme.

« Comme nous avons pu le constater lors des crises précédentes, il est essentiel que le secteur de la haute technologie non seulement se rétablisse, mais qu’il en ressorte plus fort et qu’il réaffirme sa position de leader mondial », a souligné Kandel. « Aujourd’hui, plus que jamais, une politique gouvernementale stratégique, unifiée et tournée vers l’avenir est primordiale. »

« Sans efforts concertés, Israël risque de sombrer de manière irréversible », a-t-il averti.

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