Avec son spectacle live ‘About Love’, le compositeur Mark Eliyahu embarque ses fans
Le joueur de kamancheh se produit avec son père, Piris Eliyahu, et trois autres musiciens pour une odyssée sonore entre Orient et Occident
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Mark Eliyahu était assis sur la scène de l’auditorium de la Bibliothèque nationale jeudi soir dernier, son kamancheh à cordes sur les genoux pour interpréter le tout premier morceau de musique instrumentale d’un autre monde.
Ce prodige de la musique âgé de 41 ans est connu pour ses fréquentes collaborations avec tous types de musiciens et aussi pour la bande originale de la série plusieurs fois primée « Téhéran ».
Pour l’heure, Eliyahu est en tournée nationale et internationale avec son spectacle intitulé « About Love », accompagné de son groupe, qui comprend son père, le joueur de tar Piris Eliyahu, le percussionniste Roni Evrin, le claviériste Haim Weiss et enfin le guitariste Yankale Segal.
Ces musiciens ont l’habitude de jouer ensemble, selon des formations variables, mais toujours avec cette familiarité musicale évidente de bout en bout de l’album.
Comme toujours avec Eliyahu, la musique acoustique qu’il compose est un mélange d’instruments anciens – son kamancheh et le tar de son père – et des percussions d’Evrin, dont un bol immergé dans de l’eau, sur fond d’électro tirée de la basse électronique de Segal et du clavier de Weiss.
Chaque musicien fait un solo durant le spectacle, ce qui permet à chacun de donner libre cours à son talent et à sa maîtrise de son instrument.
La musique d’Eliyahu est toujours une fusion entre Orient et Occident, « une profonde odyssée du son », comme il aime le dire.
Ils sont sans doute nombreux, dans le public, à avoir pris une profonde inspiration au tout début du concert et retenu leur souffle pendant les 90 minutes de spectacle, sans oublier de tenir leur téléphone pour enregistrer le spectacle.
Vêtu d’un pantalon et d’une chemise bouffante, Eliyahu, 33 ans, un charmant sourire aux lèvres lorsqu’il joue, a hypnotisé le public par sa musique et son charisme.
Il y a eu plusieurs moments forts dans ce spectacle, comme lorsqu’il a présenté son père comme son professeur, « son inspiration ».
Piris Eliyahu a la réputation d’être un maître de la musique orientale, qui lui vient de ses origines dans le Caucase du Nord. Sa femme, la mère de Mark, Larissa Eliyahu, est elle une pianiste classique de tradition occidentale.
Durant le spectacle, Mark Eliyahu a évoqué son voyage à Bakou, en Azerbaïdjan, à l’âge de 17 ans, pour apprendre à jouer du kamancheh, mais la musique coulait déjà dans ses veines. Il est né au Daghestan soviétique et s’est installé en Israël avec ses parents quand il avait sept ans.
Assis sur un tabouret sur le devant de la scène, il n’a pas arrêté de tourner la tête à droite à gauche pour sourire aux autres musiciens, échanger avec eux des regards complices ou lever ses épais sourcils vers son père.
Eliyahu a interprété le titre « Tribe », composé lorsqu’il était à Bakou, à la fois absorbé par l’apprentissage du kamancheh et nostalgique de sa famille, de sa maison et de ses amis.
Il l’a dédié aux otages, auxquels il a souhaité de rentrer très bientôt chez eux.
Lors de l’un des rappels, le groupe a interprété le titre original composé par Eliyahu pour la série télévisée israélienne « Téhéran », récompensée par un Emmy.
Pour plus d’informations sur les prochains concerts d’Eliyahu en Israël, ainsi qu’à Londres, Bruxelles, Munich et ailleurs, consultez son site officiel.