Baharav-Miara à Netanyahu : Ben Gvir bloque le transfert de terroristes palestiniens
Suite à la demande de fermeture de Sde Teiman, l'armée s'est engagée à transférer tous les détenus à l'IPS, qui relève de l'autorité du ministre de la Sécurité nationale
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

La procureure générale Gali Baharav-Miara a indiqué au Premier ministre Benjamin Netanyahu, dans une missive envoyée mercredi, que le ministère de la Sécurité nationale, dirigé par Itamar Ben Gvir, chef du parti d’extrême droite Otzma Yehudit, empêchait le transfert des derniers terroristes palestiniens détenus dans le centre de détention de Sde Teiman vers l’Administration pénitentiaire israélienne (IPS).
À la suite d’un recours déposé devant la Haute Cour de justice par des groupes de défense des droits de l’Homme exigeant la fermeture de Sde Teiman, des rapports ayant fait état de graves abus dans l’établissement, l’armée israélienne s’est engagée devant la Cour à transférer tous les détenus sous la garde de l’IPS, qui relève de l’autorité du ministre de la Sécurité nationale.
Ben Gvir a insisté sur le fait que les prisons de l’IPS sont surpeuplées et qu’il n’y a plus de place pour accepter les terroristes du Hamas détenus à Sde Teiman.
« Ces derniers jours, il est devenu évident que le ministère de la Sécurité nationale a pratiquement interrompu la progression des efforts menés par le Conseil de sécurité nationale pour mettre en œuvre les solutions nécessaires », a déclaré Baharav-Miara à Netanyahu dans une lettre envoyée mercredi.
« S’il n’est pas possible d’informer la Haute Cour dans un avenir immédiat que l’installation [Sde Teiman] a été restaurée dans sa fonction précédente, comme convenu par le Conseil de sécurité nationale, cela aura des conséquences très sérieuses et étendues », a-t-elle averti, sans toutefois préciser lesquelles.
Les organisations à l’origine du recours ont affirmé que les sévices physiques infligés aux terroristes détenus à Sde Teiman, officiellement qualifiés par Israël de combattants, et les mauvaises conditions de leur incarcération pourraient constituer des crimes de guerre.
Fin juin, la Haute Cour a ordonné à l’État de l’informer des conditions actuelles de détention des prisonniers restants, notamment en ce qui concerne leur alimentation, leurs soins de santé et leur hygiène.
Selon le bureau de la procureure générale, 124 personnes sont toujours détenues à Sde Teiman, sur les quelque 1 400 combattants qui y avaient été incarcérés à l’origine.