Baharav-Miara n’applique pas les règles avec les manifestants anti-refonte – Wasserlauf
Le ministre d'extrême-droite demande à la Haute Cour d'ordonner à la procureure générale d'expliquer son "application sélective" et l'accuse de "se soustraire à ses devoirs"
Le ministre du Développement du Néguev et de la Galilée, Yitzhak Wasserlauf (Otzma Yehudit), a déposé un recours auprès de la Haute Cour de justice ce jeudi, lui demandant d’ordonner à la procureure générale d’expliquer pourquoi des poursuites ne sont pas engagées contre les manifestants anti-gouvernement qui bloquent les routes.
Wasserlauf, membre du parti d’extrême-droite dirigé par Itamar Ben Gvir, a accusé la procureure générale Gali Baharav-Miara d’appliquer de manière sélective la loi contre les manifestants anti-refonte, déclarant à la Cour « qu’elle se dérobe à ses devoirs et abandonne la population face à la violence d’une criminalité systématique ».
« La procureure générale utilise clairement une application sélective et, dans sa conduite, abandonne la population à la violence et aux actes criminels », a écrit le député.
Au cours des mois de manifestations hebdomadaires de masse contre le projet de refonte judiciaire, les manifestants ont bloqué les principales autoroutes, notamment l’autoroute Ayalon qui traverse Tel Aviv, ainsi que les voies d’accès à l’aéroport Ben Gurion. À plusieurs reprises, les organisateurs ont précisé à l’avance que l’intention était de bloquer les routes.
Dans son recours, Wasserlauf indique que ses précédents appels à la procureure générale à ce sujet n’ont pas reçu de réponse raisonnable et qu’il n’y a plus d’autre option qu’une intervention judiciaire concernant l’application de la loi contre les manifestations anti-refonte.
Wasserlauf a demandé qu’il soit ordonné à Baharav-Miara d’expliquer pourquoi elle n’a pas ordonné la mise en accusation des leaders des manifestations, pas plus que celle des personnes qui ont été arrêtées alors qu’elles bloquaient des routes. Les législateurs de droite ont à plusieurs reprises accusé les responsables de l’application de la loi d’avoir deux poids deux mesures à l’encontre du mouvement de protestation de masse actuel, par rapport aux manifestations passées des haredim, des Israéliens d’origine éthiopienne ou des résidents d’implantations.
Lors d’une réunion animée du cabinet le mois dernier, Baharav-Miara a été fustigée à plusieurs reprises par les ministres, dont plusieurs ont déclaré qu’elle devrait être évincée de son poste en raison d’allégations d’application sélective de la loi. La procureure générale avait alors déclaré : « J’espère que le gouvernement n’attend pas du système d’application de la loi qu’il remplisse des quotas d’arrestations ou d’inculpations à l’encontre des manifestants. »
Baharav-Miara et d’autres hauts responsables du ministère de la Justice ont été convoqués à la réunion pour discuter de la manière dont les forces de l’ordre ont géré la vague massive de protestations contre les efforts du gouvernement pour réformer le système judiciaire, qui ont notamment bloqué les autoroutes et se sont adonnées à d’autres formes de désobéissance civile.
Un fonctionnaire du ministère de la Justice avait déclaré que six manifestants avaient été inculpés jusqu’à présent, un chiffre tourné en dérision par les membres de la coalition.
Dans une déclaration aux médias jeudi, Wasserlauf a promis de « ne pas se reposer ni rester silencieux face à l’application sélective de la loi » et a averti que le comportement du ministère public « pourrait conduire à l’effondrement de l’État de droit et à la destruction de la confiance de la population dans les systèmes d’application de la loi ».
Il a comparé la situation actuelle aux manifestations de la droite contre le désengagement unilatéral d’Israël de la Bande de Gaza en 2005, un point de référence souvent cité par les partisans du gouvernement qui réclament une action plus ferme contre les manifestations actuelles.
« Le bureau de la procureure, qui pendant la période du désengagement s’est comporté comme un tigre redoutable et a déposé des centaines d’actes d’accusation contre des bloqueurs de route avec des procédures éclair… est devenu un chat dormeur lorsqu’il s’agit de protester contre la refonte [judiciaire], et ne fait aucun effort pour produire ne serait-ce qu’un semblant d’application de la loi contre la poignée de contrevenants qui sèment le chaos dans les rues d’Israël », a déclaré Wasserlauf.
Alors que les membres de la coalition ont déploré la faiblesse de l’application de la loi contre les manifestations, les manifestants se sont plaints de la violence excessive de la police lors des affrontements. Mercredi, le Département des enquêtes internes de la police du ministère de la Justice a interrogé cinq officiers accusés d’avoir frappé des manifestants alors qu’ils tentaient de dégager l’autoroute Ayalon à Tel Aviv le mois dernier.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.