Bardella se dit « conscient de l’importance symbolique » de son invitation par le gouvernement israélien
Le président du RN a évoqué un "lien" entre "la montée de l'islamisme, la recrudescence de l'antisémitisme et le phénomène migratoire qui fracture toutes les sociétés occidentales
Lors de la conférence internationale du gouvernement israélien sur la lutte contre l’antisémitisme à Jérusalem, le président du parti d’extrême-droite Rassemblement national (RN) a déclaré jeudi que la France devait travailler avec Israël dans sa lutte contre l’antisémitisme.
« Face à la résurgence inquiétante de la haine anti-Juifs à travers l’Europe et le monde, et face au terrorisme qui entend détruire nos vies et nos valeurs, nous, Français, croyons plus que jamais que nos nations doivent unir leurs voix et joindre leurs forces dans la lutte », a déclaré Jordan Bardella.
« Je suis conscient de l’importance symbolique de mon invitation ici et qui consacre l’importance du mouvement patriote en France comme partout en Europe, mais aussi sa responsabilité devant l’Histoire à l’heure d’une guerre sans relâche face à la barbarie qui est aussi la nôtre », a-t-il ajouté.
Le ministre de la Diaspora, Amichai Chikli, avait ouvert jeudi la conférence, organisée par le gouvernement israélien au Centre international des congrès de Jérusalem, en présentant des excuses aux responsables politiques européens d’extrême droite.
« Avant toute chose, je tiens à remercier nos amis et alliés, en particulier nos amis du Parlement européen, qui ont choisi de venir en Israël en temps de guerre », a déclaré Chikli dans son discours d’ouverture. « Je m’excuse pour les mensonges diffusés à votre encontre par ceux qui calomnient l’État d’Israël à travers le monde. Merci d’être ici, à Jérusalem, la capitale éternelle d’Israël. Gracias. Merci. Toda. »
Chikli a accusé le quotidien israélien Haaretz, classé (très) à gauche, d’être à l’origine de la controverse provoquée par la participation de membres de partis d’extrême droite de France, d’Espagne, de Suède et de Hongrie. Plusieurs intervenants de premier plan se sont retirés de la conférence la semaine dernière en signe de protestation.
Le ministre israélien a ensuite évoqué la menace de l’islam radical, citant un rapport de l’université du Maryland selon lequel plus de 90 % des attentats meurtriers dans le monde auraient été perpétrés par des islamistes radicaux. Il a établi un lien entre l’islamisme et l’antisémitisme historique, affirmant que l’idéologie du groupe terroriste palestinien du Hamas s’inscrit dans la continuité des doctrines raciales nazies. Il a également critiqué les dirigeants occidentaux pour leur inaction face à la montée de l’antisémitisme.
Bardella a de son côté évoqué un « lien » entre « la montée de l’islamisme, la recrudescence de l’antisémitisme et le phénomène migratoire qui fracture toutes les sociétés occidentales », lors d’une conférence sur l’antisémitisme à Jérusalem.
« La haine des Juifs et de l’État d’Israël est un fléau mondial que nous devons combattre sans relâche », a poursuivi le chef d’extrême droite, le premier de la formation lepéniste à se rendre à Jérusalem, à l’invitation du gouvernement israélien.
L’antisémitisme, « qu’il provienne d’islamistes fanatiques de l’extrême gauche camouflés en antisionistes ou encore de groupuscules d’extrême droite et de leurs complots délirants », « n’a de place en France et en Europe », a ajouté l’eurodéputé.
« Par ses positions, par ses propositions, par sa constance face à la menace, en France, le Rassemblement national aux côtés de Marine Le Pen est aujourd’hui le meilleur bouclier pour nos compatriotes de confession juive », a assuré le patron du RN, ex-Front national, et successeur indirect de Jean-Marie Le Pen.
Ce dernier avait été régulièrement condamné par les tribunaux français pour avoir notamment renvoyé la Shoah à un « détail » de l’Histoire.
Marine Le Pen, devenue présidente du parti, avait ensuite exclu son père de la formation après qu’il avait promis au chanteur Patrick Bruel une prochaine « fournée », en poursuivant une tentative de « dédiabolisation » de son mouvement dont l’objectif était notamment une forme de normalisation vis-à-vis de la communauté juive.