Ben Gvir intente un procès contre Yaalon pour diffamation
L'ex-ministre de la Défense affirme que le chef d'Otzma Yehudit est toujours favorable aux cris de "mort aux Arabes"
Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, affilié à l’extrême-droite, a déposé dimanche une plainte en diffamation contre l’ancien ministre de la Défense Moshe Yaalon qui a associé le législateur de la coalition et ses partisans au slogan de « Mort aux Arabes ».
Bien que le chef d’Otzma Yehudit ait affirmé qu’il acceptait les critiques légitimes, il a accusé Yaalon d’avoir avancé un « mensonge fondamental » dans ses remarques, selon la plainte déposée auprès du tribunal de district de Jérusalem.
« Dans cette affaire, nous soulignons que le plaignant insiste à chaque occasion sur le fait qu’il ne généralise pas contre les Arabes et qu’il préconise la peine de mort pour les terroristes par opposition à tous les Arabes », peut-on lire dans le document.
Lors d’une interview accordée au podcast du quotidien Haaretz en avril 2022, Yaalon a déclaré : « Je vois Itamar Ben Gvir [chanter] ‘Mort aux Arabes’, avec ses partisans marchant derrière lui ».
Yaalon s’est retiré de la vie politique en 2021, mais il prend régulièrement la parole lors des manifestations contre les projets du gouvernement visant à réformer radicalement le système judiciaire.
Dans un tweet, Ben Gvir a annoncé le procès contre Yaalon, qu’il a décrit comme un « ancien député raté ».
« S’il pense que l’immunité qui lui a été accordée par la Knesset est éternelle – il se trompe lourdement. La série de mensonges et de diffamations de Yaalon aura un prix. Le temps où l’extrême gauche racontait des mensonges sur les représentants de la droite et où nous restions silencieux est révolu. Rendez-vous au tribunal », a tweeté Ben Gvir.
Yaalon a été un membre de longue date du parti du Likud.
Bien qu’il se décrive comme un disciple de feu le rabbin extrémiste Meir Kahane, Ben Gvir assure qu’il a adouci ses opinions ces dernières années et a également retiré de son salon une photo de Baruch Goldstein, le tireur qui a perpétré le massacre de 1994 au Caveau des Patriarches d’Hébron, au cours duquel 29 Palestiniens en prière ont été tués.
Ben Gvir a fait l’objet de plusieurs condamnations pénales. En 2007, il a en effet été reconnu coupable d’incitation au racisme et de soutien à une organisation terroriste pour avoir brandi, lors d’une manifestation, des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Expulser l’ennemi arabe » et « Kahane avait raison », un slogan suprématiste juif pour appuyer la proposition de Kach visant à expulser d’Israël ses citoyens arabes.
Ben Gvir a déclaré qu’il ne soutenait plus le cri de ralliement de « Mort aux Arabes », bien qu’il l’ait utilisé dans le passé, et a demandé à ses partisans de scander plutôt « Mort aux terroristes ». Néanmoins, ce chant reste un mot d’ordre populaire parmi les partisans du ministre, notamment lors de la Marche des drapeaux à l’occasion de Yom Yeroushalayim qui s’est déroulée début mai.
Ben Gvir a fait campagne sur des politiques très radicales telles que l’application de la peine de mort pour les terroristes, l’expulsion des citoyens arabes israéliens « déloyaux » et la modification des règles d’engagement des forces de sécurité israéliennes afin de leur permettre d’abattre plus facilement les suspects palestiniens.