Ben Gvir propose d’alléger la bureaucratie relative aux permis de port d’armes
Les soldats, les policiers, les pompiers et les réservistes actifs récemment démobilisés n'auront besoin que d'une déclaration de santé et de l'approbation de la police
Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a approuvé dimanche des mesures visant à faciliter l’obtention d’un permis de port d’arme pour certains Israéliens, dans le cadre d’un plan controversé visant à lutter contre la hausse des taux de criminalité et une vague de terrorisme en armant davantage d’Israéliens.
Selon le site d’information Walla, tout ancien soldat de Tsahal libéré au cours des cinq dernières années, les réservistes actifs, ainsi que les officiers de police et les pompiers, seront exemptés d’entretiens lorsqu’ils demanderont un permis personnel.
Cette mesure, qui doit être approuvée par la commission de la Sécurité nationale de la Knesset, raccourcira considérablement le processus bureaucratique, de sorte qu’il ne consistera plus qu’à remplir une déclaration de santé et obtenir l’approbation de la police.
Le média a cité le ministre d’extrême-droite qui a déclaré que les civils armés sont essentiels pour contrecarrer de nombreuses attaques terroristes, « et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour permettre à tous ceux qui remplissent les critères d’obtenir des permis de port d’arme ».
Confirmant l’information, Ben Gvir a tweeté qu’il « n’y a aucune raison pour que les soldats des chars et du Corps du Génie Militaire – qui constituent les forces terrestres de première ligne de Tsahal au combat – ne soient pas autorisés à posséder une arme à feu, tout comme de nombreux autres soldats de Tsahal qui, jusqu’à aujourd’hui, ne remplissaient pas les critères ».
Le contrôle des armes à feu en Israël est relativement strict, et les armes ne sont généralement accordées qu’à ceux qui peuvent démontrer un besoin de sécurité supplémentaire dans leur travail ou leur vie quotidienne. Dans presque tous les cas, les citoyens ne peuvent posséder qu’une seule arme et seulement 50 munitions à la fois.
Mais Ben Gvir a fait pression pour réviser la politique actuelle, à la suite d’une série d’attaques terroristes. Depuis qu’il a donné de nouveaux ordres en février, il y a eu un pic dans les approbations, avec 12 000 licences délivrées depuis, selon Walla.
En février, Ben Gvir a demandé au Département des licences d’armes à feu du ministère de la Sécurité nationale de travailler selon des procédures d’urgence afin d’accélérer le processus jusqu’en mai de cette année, notamment en doublant les effectifs du Département et en étendant les heures d’ouverture du bureau.
Les critiques ont averti que les armes à feu supplémentaires s’accompagneraient de risques importants, notamment de suicides, de violences à l’encontre des femmes, d’incidents liés à la rage au volant et de meurtres.
Selon les données de l’Association pour les droits civils en Israël (ACRI), sur 32 femmes assassinées avec des armes à feu entre 2019 et 2021, 9 ont été tuées par des personnes possédant des armes à feu sous licence.
Hagit Peer, cheffe du mouvement de femmes Naamat, a averti dans un communiqué que l’allègement des contrôles n’augmenterait pas la sécurité et, au contraire, « est l’expression ultime du manque de gouvernance dans sa manifestation la plus sauvage ».
Peer a ajouté qu’il suffisait d’observer les États-Unis, qui ont connu cette année une recrudescence des fusillades meurtrières, pour se rendre compte des conséquences du relâchement des mesures de contrôle des armes à feu.
« Les femmes qui vivent dans la terreur d’un partenaire violent à l’intérieur de leur foyer dormiront encore moins lorsqu’une arme sera placée sous l’oreiller de leur mari. Ce n’est vraiment pas la solution à la vague de violence qui déferle dans les rues d’Israël ; c’est le contraire », a-t-elle déclaré.