Israël en guerre - Jour 433

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Bennett révèle deux frappes directes ordonnées contre l’Iran en 2022

Dans une tribune du Wall Street Journal, l'ex-Premier ministre appelle Jérusalem et Washington à s'attaquer directement à Téhéran : l'empire maléfique d'Iran doit être abattu

L'ancien Premier ministre Naftali Bennett lors d'une audience au tribunal dans le cadre du procès en diffamation contre le rabbin Yosef Mizrahi, au tribunal de Tel Aviv, le 11 septembre 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)
L'ancien Premier ministre Naftali Bennett lors d'une audience au tribunal dans le cadre du procès en diffamation contre le rabbin Yosef Mizrahi, au tribunal de Tel Aviv, le 11 septembre 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

L’ancien Premier ministre Naftali Bennett a révélé qu’il avait ordonné aux agences de sécurité israéliennes de frapper l’Iran à deux occasions distinctes en 2022, dans une tribune publiée par le Wall Street Journal jeudi.

Bennett a fourni des détails sur les deux frappes dans le court article, dans lequel il soutient qu’Israël et les États-Unis doivent renverser le régime des ayatollahs iraniens, « la source de la guerre sans fin, du terrorisme et de la souffrance dans le monde entier ».

L’article est intitulé « Les États-Unis et Israël doivent s’attaquer directement à l’Iran », avec pour sous-titre : « Faire payer les ayatollahs pour avoir semé le chaos par le biais de leurs mandataires du Hamas, du Hezbollah et des Houthis ».

La première fois qu’Israël a frappé l’Iran sous la direction de Bennett, c’était en février 2022, selon l’ancien Premier ministre, lorsqu’il avait autorisé une frappe contre une base de drones sur le sol iranien en réponse à deux attaques de drones ratées lancées sur Israël par Téhéran.

Dans le second cas, en mars 2022, Bennett a indiqué qu’il avait autorisé les agences de sécurité à assassiner un officier supérieur du Corps des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran (CGRI), Hassan Sayyad Khodaï – bien qu’il ne l’ait pas mentionné nommément – après une tentative iranienne de tuer des touristes israéliens en Turquie.

« En tant que Premier ministre, j’ai ordonné aux agences de sécurité israéliennes de faire payer à Téhéran sa décision de parrainer le terrorisme », a écrit Bennett.

Une foule en deuil autour du cercueil du colonel du Corps des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran (CGRI), Sayyad Khodaï, lors d’une procession funèbre ,sur la place de l’Imam Hussein, à Téhéran, le 24 mai 2022. (Crédit : Atta Kenare/AFP)

« L’impunité a assez duré. Après que l’Iran a lancé deux attaques ratées de drones contre Israël en février 2022, Israël a détruit une base de drones sur le sol iranien. En mars 2022, l’unité terroriste iranienne a tenté de tuer des touristes israéliens en Turquie et a échoué. Peu après, le commandant de cette même unité a été assassiné dans le centre de Téhéran. »

Bennett a laissé entendre par le passé qu’Israël était responsable de l’assassinat de Khodaï, mais n’a pas voulu le reconnaître.

Israël a été lié à de nombreuses frappes en Iran au fil des ans, principalement contre le programme nucléaire du pays, ainsi qu’à des assassinats de personnes de haut rang, mais confirme rarement publiquement le rôle de Jérusalem.

Dans l’article du Wall Street Journal, après avoir cité les frappes de représailles d’Israël sur des cibles iraniennes, Bennett a émis des critiques cinglantes à l’encontre de Téhéran.

« Il s’avère que les tyrans iraniens sont plus doux qu’on ne pourrait le penser. Ils envoient allègrement d’autres personnes mourir pour eux. Mais lorsqu’ils sont frappés chez eux, ils deviennent soudain timides », a-t-il écrit.

Dans son article, Bennett affirme qu’Israël et les États-Unis devraient s’efforcer d’abattre directement le régime iranien, plutôt que de continuer à combattre ses mandataires au Moyen-Orient, en soulignant qu’il a fait l’expérience directe du terrorisme soutenu par l’Iran lorsqu’il avait combattu le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah au Liban en tant que soldat.

En introduction de l’article, il énumère les groupes terroristes qui servent de mandataires à l’axe de la résistance iranienne.

« Le Hamas et le Jihad islamique [palestinien], soutenus par l’Iran, ont massacré 1 200 Israéliens le 7 octobre, entraînant une guerre totale à Gaza. Le Hezbollah, également soutenu par l’Iran, a lancé plus de 1 000 roquettes sur les communautés du nord d’Israël depuis lors, risquant ainsi de provoquer une conflagration régionale. Au Yémen, les Houthis [du Yemen], soutenus par l’Iran, attaquent et détournent des navires dans le canal de Suez, menaçant ainsi l’une des voies navigables les plus cruciales du monde. Les milices en Syrie et en Irak, soutenues par l’Iran, attaquent les bases américaines et, comme toujours, menacent les nations arabes modérées. »

Des Iraniens protestant contre la mort de Mahsa Amini, 22 ans, après son arrestation par la police des mœurs, à Téhéran, le 27 octobre 2022. (Crédit : Middle East Images/AP Photo/Dossier)

« Vous remarquez une tendance ? », interroge Bennett.

« Le régime iranien est au centre de la plupart des problèmes du Moyen-Orient et d’une grande partie du terrorisme mondial. »

L’ancien Premier ministre a comparé la situation actuelle à l’impasse de la guerre froide entre les États-Unis et l’Union soviétique dans les années 1980.

« D’un côté, il y a un empire corrompu, incompétent et creux – la République islamique d’Iran – semblable à l’Union soviétique des années 1980. De l’autre côté, il y a une démocratie florissante, libre et forte – Israël [et ses alliés] – qui rappelle les États-Unis lors de la première guerre froide. »

Il affirme que « tout comme la disparition de l’Union soviétique n’a pas résulté d’une guerre totale », Israël et les États-Unis peuvent recourir à des efforts non militaires pour « affaiblir l’Iran ».

Plus précisément, il recommande de renforcer l’opposition intérieure à la République islamique, de prendre des mesures pour assurer la continuité d’Internet pendant les émeutes contre le régime, de renforcer les ennemis de l’Iran et d’accroître les sanctions et les pressions économiques.

Le court article d’opinion se termine par la réaffirmation du principal argument de Bennett, à savoir qu’Israël et les États-Unis devraient s’attacher à « faire tomber le régime diabolique de l’Iran ».

Bennett a été Premier ministre de juin 2021 à juin 2022.

Le député Yuli Edelstein (Likud) dirigeant une réunion de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, à la Knesset, à Jérusalem, le 25 décembre 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Un certain nombre de responsables israéliens ont rapidement réagi à l’article vendredi, critiquant Bennett pour avoir révélé des informations classifiées et affirmant qu’il mettait potentiellement le pays en danger.

Dans une réponse, le député Yuli Edelstein (Likud), président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, a partagé l’emblème de la censure militaire israélienne dans une publication sur X : « Il y a ceux qui se mobilisent pour le bien de l’État, et il y a ceux qui mobilisent l’État pour leur propre bien », a-t-il écrit.

Bennett s’est défendu dans une déclaration écrite, dans laquelle il a réitéré l’importance de « mobiliser les États-Unis et d’autres alliés pour l’objectif primordial (…) : renverser le régime iranien ».

« Le problème avec l’Iran n’est pas la publication des mesures que nous avons prises à son encontre et qui étaient déjà connues du grand public, mais le fait qu’il nous prenne en otage par l’intermédiaire du Hamas et du Hezbollah, et même des Houthis », a-t-il écrit.

« Les gouvernements de la dernière décennie parlent et prêchent, mais n’exigent pas un prix douloureux des dirigeants de l’Iran. »

La tribune de Bennett a été publiée quelques jours après que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a signalé que l’Iran avait augmenté le rythme de sa production d’uranium de qualité quasi-militaire au cours des dernières semaines, inversant ainsi un précédent ralentissement qui avait commencé au milieu de cette année.

Les diplomates estiment que les puissances occidentales ont hésité à se montrer fermes à l’égard de Téhéran ces derniers mois, de peur d’aggraver les tensions au Moyen-Orient, alors que l’Iran développe son programme nucléaire et réduit sa coopération avec l’organe de surveillance des Nations unies. Les craintes d’un conflit régional plus large se sont accentuées depuis l’attaque dévastatrice du Hamas, le 7 octobre, et l’incursion israélienne qui s’en est suivie, visant à éliminer le groupe terroriste palestinien à Gaza.

La guerre a éclaté lorsque des milliers de terroristes du groupe terroriste soutenu par l’Iran ont fait irruption dans le sud d’Israël, massacrant au moins 1 200 personnes, pour la plupart des civils dans leurs maisons et lors d’un festival de musique, et prenant plus de 240 otages.

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