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Biden : « De réels progrès » dans les pourparlers, mais le Hamas « fait obstacle »

L'envoyé de Benjamin Netanyahu tente d'assurer aux familles des otages que le gouvernement n'abandonne pas leurs proches en poussant à un accord prévoyant une libération progressive

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le président américain sortant Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris dirigeant une réunion d'information sur la réponse fédérale aux incendies de forêt dans la région de Los Angeles, dans la salle Roosevelt de la Maison Blanche, à Washington, le 9 janvier 2025. (Crédit : Ben Curtis/AP)
Le président américain sortant Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris dirigeant une réunion d'information sur la réponse fédérale aux incendies de forêt dans la région de Los Angeles, dans la salle Roosevelt de la Maison Blanche, à Washington, le 9 janvier 2025. (Crédit : Ben Curtis/AP)

Le président américain sortant Joe Biden a déclaré jeudi qu’il estime que son administration serait en mesure d’obtenir un accord de « trêve contre libération d’otages », même si le groupe terroriste palestinien du Hamas est actuellement le principal obstacle à un tel accord.

Il s’agit d’un prolongement de la position adoptée par les États-Unis depuis des mois, mais Biden ne s’était pas exprimé publiquement sur les négociations depuis plusieurs semaines.

Comme c’est souvent le cas, une question sur Israël a été l’une des premières à être posée par le corps de presse de la Maison Blanche alors que Biden terminait un briefing sur les incendies de forêt qui dévastent Los Angeles.

Interrogé sur l’avancement des pourparlers concernant les otages, Biden a hésité à entrer dans les détails, mais il a déclaré : « Nous faisons de réels progrès », ajoutant qu’il s’était entretenu avec les négociateurs américains plus tôt dans la journée de jeudi.

« Je sais que l’espoir est éternel, mais j’espère toujours que nous pourrons procéder à un échange de prisonniers. »

« C’est le Hamas qui fait obstacle à cet échange pour l’instant, mais je pense que nous pourrions y parvenir. Nous devons y arriver », a-t-il déclaré.

Des parents et des amis de l’otage arabe bédouin Youssef Ziyadne se recueillant lors de la descente de son cercueil dans sa tombe dans la ville bédouine de Rahat, dans le sud d’Israël, le 9 janvier 2025. (Crédit : Ahmad Gharabli/AFP)

Depuis plus d’un an, la Maison Blanche blâme le Hamas pour l’absence de cessez-le-feu à Gaza.

Alors que des diplomates égyptiens et qataris ainsi que certains membres de l’équipe de négociation israélienne et même plusieurs fonctionnaires américains ont déclaré au Times of Israel que le refus du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’accepter autre chose qu’un cessez-le-feu temporaire constituait le principal obstacle, Washington s’est abstenu d’exprimer publiquement cette conviction.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a laissé entendre dans une interview accordée au New York Times la semaine dernière que la pression exercée par les États-Unis sur Israël avait conduit le Hamas à durcir ses positions.

S’exprimant depuis Paris mercredi, Blinken a déclaré que les médiateurs étaient « très proches » de la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et de libération d’otages entre Israël et le Hamas. Il a toutefois précisé que la finalisation de l’accord était susceptible d’attendre l’entrée en fonction de la prochaine administration pour être mise en œuvre.

Gal Hirsch, le responsable du gouvernement pour les citoyens disparus et kidnappés, assistant à une discussion sur les Israéliens retenus en otage à Gaza par le groupe terroriste palestinien du Hamas, à Jérusalem, le 10 avril 2024. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)

Plus tôt dans la journée de jeudi, l’envoyé de Netanyahu chargé des otages s’est entretenu avec des représentants du forum représentant la grande majorité des familles d’otages. Ces dernières s’indignent des efforts déployés par le gouvernement pour tenter de parvenir à un accord temporaire qui ne prévoit la libération que d’un tiers environ des 98 otages restants.

Gal Hirsch a insisté auprès des familles sur le fait que l’accord de cessez-le-feu temporaire en cours de discussion n’est que la première phase d’un accord en trois parties et que deux semaines après le début de la première pause de six semaines, les négociations commenceront sur les termes de la deuxième phase au cours de laquelle les otages vivants restants seront libérés, selon la chaîne N12.

Cependant, Netanyahu cherche à reprendre les combats après la première phase, de sorte que les familles des otages s’inquiètent de savoir s’il y aura, ou non, une deuxième ou une troisième phase au cours de laquelle les corps restants des otages tués seront libérés. L’écart souhaité par Netanyahu entre la première et la deuxième phase fait également craindre aux familles d’otages que leurs proches ne survivent pas assez longtemps à la captivité pour être libérés.

Selon la chaîne N12, Hirsch a refusé de dire, lors de la réunion, que le gouvernement était prêt à mettre un terme définitif à la guerre, ce qui est depuis longtemps la condition posée par le Hamas pour la libération des otages restants.

Jeudi également, l’ex-otage Sharon Cunio a publié une vidéo en langue arabe dans laquelle elle exhorte les geôliers du Hamas à envoyer des images montrant que son époux est toujours en vie.

Sharon a cité un passage du Coran, qui invite les musulmans à traiter les otages comme d’autres populations marginalisées dignes de compassion.

Par ailleurs, plus de 800 parents de soldats de l’armée israélienne combattant à Gaza ou ayant combattu dans l’enclave ont écrit une lettre ouverte à Netanyahu jeudi, l’accusant d’agir de manière irresponsable dans la gestion de la guerre, lui demandant de parvenir à un accord et menaçant de lancer une « lutte totale ».

Au total, 401 soldats ont été tués en combattant à Gaza depuis que la guerre a éclaté le 7 octobre 2023, avec le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas, dont six soldats tués au cours de la seule semaine dernière. Des milliers d’autres ont été blessés, souvent grièvement.

Jeudi, des frappes aériennes israéliennes ont pilonné des zones du nord et du centre de la bande de Gaza, au lendemain de la découverte du corps d’au moins un otage que l’on croyait vivant.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 46 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables et incluent ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, ainsi que les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.

Alors que le Hamas réclame depuis longtemps un cessez-le-feu permanent, des fonctionnaires au fait des pourparlers ont déclaré au Times of Israel que le groupe terroriste s’était montré disposé, ces dernières semaines, à donner la priorité à la première phase de l’accord en trois étapes qui fait l’objet de discussions depuis le mois de mai.

Des enfants palestiniens dans un immeuble résidentiel endommagé à Deir al-Balah, dans la bande de Gaza, le 9 janvier 2025. (Crédit : Abdel Kareem Hana/AP)

Un diplomate arabe de haut rang a déclaré dimanche que le Hamas avait approuvé une liste de 34 otages qu’il était prêt à libérer dans le cadre d’un accord.

Le Hamas a insisté sur le fait qu’il ne savait pas où se trouvaient tous les otages, mais qu’il serait en mesure de déterminer leur emplacement et leur situation si Israël acceptait un bref cessez-le-feu. Israël a rejeté cette idée, insistant sur le fait que le Hamas sait parfaitement où se trouvent tous les otages.

Israël cherche à maximiser le nombre d’otages vivants qui seront libérés dans le cadre d’un accord, tandis que le Hamas cherche à conserver autant d’otages que possible, tant qu’Israël prévoit de reprendre les combats une fois le cessez-le-feu temporaire terminé. Les agences de renseignement israéliennes estiment que près de la moitié des otages sont encore en vie.

Le bureau de Netanyahu a préféré la mise en place d’un cessez-le-feu temporaire, le Premier ministre faisant valoir que l’arrêt définitif de la guerre en échange de tous les otages permettrait au Hamas de reprendre le contrôle de la bande de Gaza. De nombreux sondages ont montré que la majorité des Israéliens rejettent l’approche de Netanyahu.

Des proches d’otages détenus à Gaza manifestant devant le siège du parti Likud, à Tel Aviv, le 8 janvier 2025 (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Une grande partie de l’establishment sécuritaire israélien a maintenu que la poursuite de la guerre par Netanyahu ne contenait pas de stratégie de sortie puisqu’il a refusé de proposer une alternative viable à la domination du Hamas, permettant ainsi au groupe terroriste de revenir à plusieurs reprises dans les zones brièvement nettoyées par Tsahal. Les services de sécurité et la communauté internationale ont exercé des pressions pour que l’Autorité palestinienne (AP), qui jouit de pouvoirs limités sur certaines parties de la Cisjordanie, revienne à Gaza pour remplacer le Hamas.

Netanyahu a rejeté cette idée d’emblée, comparant l’AP – qui soutient une solution à deux États – au Hamas. Ses partenaires d’extrême droite de coalition ont soutenu l’effondrement total de l’AP et menaceraient probablement de faire tomber le gouvernement s’il envisageait de donner du pouvoir à Ramallah.

L’establishment de la sécurité a également soutenu un accord plus complet pour libérer les otages, arguant que Tsahal pourrait revenir à Gaza si nécessaire et que repousser la libération des deux tiers des otages qui n’ont pas été libérés dans le cadre d’un accord temporaire équivaudrait vraisemblablement à une condamnation à mort pour eux.

Le cessez-le-feu que les médiateurs américains, qataris et égyptiens tentent de faire progresser s’inscrit toujours dans le cadre d’un accord en trois étapes, mais Israël est cette fois-ci beaucoup plus ouvert au fait que les deuxième et troisième phases n’interviendront pas immédiatement après la première. La deuxième phase de l’accord doit permettre la libération des derniers otages vivants, c’est-à-dire des hommes en âge de servir dans l’armée. La troisième phase prévoit la libération des corps des otages tués. Mercredi, l’armée a annoncé avoir retrouvé le corps de Youssef Ziyadne, et la mort de son fils Hamza a été confirmée vendredi matin.

Le Hamas, qui cherche à obtenir un cessez-le-feu permanent, exige des médiateurs l’assurance que la première phase et les phases suivantes seront liées. Depuis le week-end dernier, le Qatar accueille des délégations israéliennes et du Hamas pour des pourparlers, mais aucun progrès significatif n’a été signalé.

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