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Biden va mettre fin au soutien américain dans la guerre au Yémen

Ce coup d'arrêt vise "les ventes de munitions de précision" controversées à l'Arabie saoudite ; Washington continuera ses opérations ciblées contre les jihadistes d'Al-Qaïda

Le président élu américain Joe Biden s'exprime au théâtre The Queen à Wilmington, Delaware, le 7 janvier 2021. Il a qualifié les manifestations au Capitole de l'un des "jours les plus sombres" de l'histoire des États-Unis. (JIM WATSON / AFP)
Le président élu américain Joe Biden s'exprime au théâtre The Queen à Wilmington, Delaware, le 7 janvier 2021. Il a qualifié les manifestations au Capitole de l'un des "jours les plus sombres" de l'histoire des États-Unis. (JIM WATSON / AFP)

Joe Biden va annoncer jeudi la fin du soutien américain aux opérations de la coalition menée par l’Arabie saoudite au Yémen et le gel du retrait des troupes américaines en Allemagne, marquant ainsi un double tournant stratégique par rapport à Donald Trump.

« Aujourd’hui, il va annoncer la fin du soutien américain aux opérations offensives au Yémen », a déclaré devant la presse à la Maison Blanche son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, avant le premier discours de politique étrangère du nouveau président prévu en début d’après-midi au département d’Etat.

Ce coup d’arrêt vise les opérations « qui font perdurer la guerre civile » et « ont provoqué une crise humanitaire », a-t-il ajouté, précisant que cela concernait directement « les ventes de munitions de précision » controversées à l’Arabie saoudite. En revanche, Washington continuera ses opérations ciblées contre les jihadistes d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique.

Ryad dirige une coalition militaire accusée de nombreuses bavures envers les civils dans son intervention auprès du gouvernement yéménite contre les rebelles Houthis, appuyés par l’Iran.

Cette promesse de campagne s’inscrit dans une remise à plat plus globale de la politique américaine au Moyen-Orient. Elle prévoit aussi un réexamen de l’inscription des Houthis sur la liste noire américaine des « organisations terroristes », autre mesure prise in extremis par l’ancien gouvernement mais critiquée car elle menace l’acheminement de l’aide au Yémen, qui est déjà selon l’ONU le théâtre de la pire crise humanitaire en cours dans le monde.

Les forces pro-gouvernementales yéménites se sont rassemblées dans une rue de la banlieue est de Hodeida le 13 novembre 2018, alors qu’elles continuaient à se battre pour le contrôle de la ville par les rebelles houthis. (Crédit : STRINGER / AFP)

Joe Biden doit annoncer la nomination d’un diplomate de carrière chevronné, Timothy Lenderking, comme émissaire pour le Yémen, a dit à l’AFP une source proche du dossier.

Faire « rendre des comptes » à Moscou

Les Houthis ont salué l’arrêt de l’implication américaine. « Nous espérons que ce sera le début d’une décision visant à mettre fin à la guerre au Yémen », a déclaré à l’AFP Hamid Assem, responsable politique des insurgés à Sanaa.

Cette décision pourrait aussi être interprétée comme un geste de bonne volonté par l’Iran, qui s’apprête à entrer dans des tractations complexes avec les Etats-Unis pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien dont Donald Trump avait claqué la porte.

« Les Etats-Unis sont-ils prêts à réduire les centaines de milliards de dollars d’armes qu’ils vendent dans notre région ? Sont-ils prêts à mettre fin au massacre d’enfants au Yémen ? », avait interrogé en début de semaine le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif sur CNN International.

Mais sur le retour dans l’accord de 2015, autre promesse du président démocrate en rupture avec son prédécesseur républicain, Jake Sullivan s’est borné à évoquer des discussions avec les Européens pour forger « un front uni ».

Selon son conseiller, Joe Biden va aussi confirmer le « gel » du retrait partiel des troupes américaines d’Allemagne engagé par le milliardaire new-yorkais, qui avait annoncé en juin vouloir les diminuer grandement, à 25 000 soldats.

Cette décision avait suscité des remous au sein de la classe politique américaine ainsi qu’en Europe, où les alliés de Washington, Berlin en particulier, ont été malmenés pendant les quatre années de mandat de l’ex-président.

Le gel annoncé durera le temps d’un « réexamen global de la posture » des forces américaines déployées à l’étranger, dont sera chargé le ministre de la Défense Lloyd Austin.

Le commandant du Commandement central américain, le général Lloyd Austin III, témoigne au Capitole à Washington, le 16 septembre 2015. (Crédit : AP Photo/Pablo Martinez Monsivais, Dossier)

« L’Amérique est de retour, la diplomatie est de retour », a déclaré Joe Biden devant des diplomates américains, avant un discours plus politique. « Nous allons rebâtir nos alliances », a-t-il de nouveau promis.

Jake Sullivan a aussi affiché la fermeté du nouveau gouvernement face à la Russie.

« Contrairement à la précédente administration, nous allons prendre des décisions pour que la Russie rende des comptes pour toutes ses activités déstabilisatrices », a-t-il martelé, sans donner de calendrier ni de précisions.

Il a assuré que cette stratégie aurait un « effet sur le comportement de la Russie à l’avenir », tout en reconnaissant que cela n’empêcherait pas le président russe Vladimir Poutine de « faire tout ce que nous n’aimons pas ».

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a d’ailleurs évoqué « l’empoisonnement » de l’opposant russe Alexeï Navalny lors de sa première conversation téléphonique avec son homologue Sergueï Lavrov, auquel il a aussi réclamé la libération de deux Américains détenus en Russie, Paul Whelan et Trevor Reed.

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