Blinken : « Une escalade rendra plus difficile le retour des habitants du nord »
Le secrétaire d'État américain a rappelé la position de l’administration Biden lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer en marge de l'AG de l'ONU
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
NEW YORK – Lors de sa rencontre avec le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer jeudi en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a réitéré la conviction de l’administration du président américain Joe Biden qu’une escalade israélienne contre le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah ne ferait que rendre plus difficile la réalisation de l’objectif du retour des Israéliens évacués dans leurs maisons le long de la frontière nord.
La réunion s’est déroulée dans le contexte de la fureur de l’administration Biden face à ce qu’elle a déclaré être la volte-face totale du Premier ministre Benjamin Netanyahu concernant l’initiative de cessez-le-feu de 21 jours entre Israël et le Hezbollah, que les Etats-Unis avaient contribué à négocier.
La Maison Blanche a déclaré avoir annoncé la proposition la veille après avoir consulté Netanyahu, qui aurait assuré aux représentants de Biden qu’il était d’accord.
À la suite d’une vive réaction de ses partenaires de coalition – et de la grande majorité de la population israélienne -, le Premier ministre a annoncé qu’il s’opposait à cette idée et qu’il soutenait plutôt une intensification des combats contre le Hezbollah, convaincu qu’il s’agissait là du meilleur moyen de rétablir la sécurité pour les habitants vivant le long de la frontière septentrionale.
Le bureau du Premier ministre a catégoriquement nié que Netanyahu avait initialement accepté la proposition d’un cessez-le-feu de 21 jours, mais il a adouci sa rhétorique face à la réaction des Etats-Unis, affirmant qu’il appréciait les efforts de Washington et que Dermer s’était entretenu plus tard dans la journée afin de faire avancer l’objectif commun du retour des évacués israéliens dans leurs foyers.
Au cours de son entretien en tête-à-tête avec Blinken, le secrétaire d’État a « discuté de l’importance de parvenir à un accord sur le cessez-le-feu de 21 jours à la frontière israélo-libanaise », sur la base de la proposition des Etats-Unis et de la France, qui a été soutenue par plus d’une dizaine de pays, selon le communiqué de presse américain.
Cette initiative vise à donner du temps pour parvenir à la libération des otages enlevés le 7 octobre par le groupe terroriste palestinien du Hamas et la conclusion d’un accord de « trêve contre libération d’otages », ainsi que pour la négociation d’un accord entre Israël et le Hezbollah, en vertu duquel le groupe terroriste chiite libanais se retirerait de la frontière, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies.
La résolution 1701 interdit au Hezbollah de maintenir une présence armée au sud du Litani. Le groupe terroriste chiite libanais a violé cette résolution de manière flagrante et lance depuis le 8 octobre, au lendemain du pogrom mené par le Hamas en Israël, des attaques contre Israël depuis la frontière.
« Un accord diplomatique permettra aux civils de part et d’autre de la frontière de rentrer chez eux […] Une nouvelle escalade du conflit ne fera que rendre cet objectif plus difficile », a déclaré Blinken à Dermer, selon le communiqué américain.
Blinken a également abordé la question du cessez-le-feu à Gaza, qui est au point mort depuis plus d’un mois.
Il a également discuté des mesures qu’Israël doit prendre pour améliorer l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, tout en réitérant l’engagement des Etats-Unis en faveur de la sécurité d’Israël, a indiqué le Département d’État.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
En réponse à ce pogrom, le plus meurtrier de l’histoire du pays et le pire mené contre des Juifs depuis la Shoah, Israël, qui a juré d’anéantir le groupe terroriste palestinien et de libérer les otages, a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 33 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.
Le Hamas avait relâché 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine fin novembre. Quatre captives avaient été remises en liberté précédemment. Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 37 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par Tsahal.
Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014.
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