Israël en guerre - Jour 533

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Brett McGurk : Trump a eu raison de soutenir fermement Israël pour l’accord sur les otages

Dans sa première tribune depuis son départ du gouvernement, l'envoyé de Biden pour le Moyen-Orient défend la façon dont l'administration précédente a géré les pourparlers sur la trêve à Gaza

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le Coordinateur de la question du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord à la Maison Blanche, Brett McGurk, arrivant au Capitole américain, à Washington, le 18 avril 2024. (Crédit : Kent Nishimura/Getty Images/AFP)
Le Coordinateur de la question du Moyen-Orient et de l'Afrique du nord à la Maison Blanche, Brett McGurk, arrivant au Capitole américain, à Washington, le 18 avril 2024. (Crédit : Kent Nishimura/Getty Images/AFP)

L’ancien responsable de la Maison Blanche pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, a écrit la semaine dernière sa première Opinion depuis qu’il a quitté le gouvernement, profitant de l’occasion pour défendre la façon dont l’administration Biden a pris en charge les négociations sur les otages. Il a par ailleurs insisté sur le fait que le Hamas a toujours été l’obstacle à la finalisation d’un accord.

« On nous a reproché de ne pas avoir suffisamment fait pression sur Israël en faveur de la fin à la guerre à Gaza – une guerre que le Hamas avait lui-même déclenchée le 7 octobre 2023. Mais tout au long des négociations consacrées au cessez-le-feu, le Hamas n’a cessé de revenir sur son engagement de remettre en liberté les otages et il a cherché à s’assurer qu’il resterait au pouvoir après la fin de la guerre », écrit-il dans un texte paru vendredi dans les colonnes du Washington Post.

« Les dernières menaces (qui avaient été proférées par le Hamas lorsqu’il avait dit qu’il ne relâcherait pas les otages) s’inscrivent dans la même logique. Le président Joe Biden a eu raison de soutenir fermement Israël et d’exiger la libération des otages par le Hamas. Et le président Donald Trump a raison de faire de même », indique McGurk.

Il ajoute que l’Iran avait cherché à profiter de la vulnérabilité d’Israël après le pogrom commis par le Hamas, le 7 octobre, ce qui avait amené le président Joe Biden à avertir ses adversaires de ne pas profiter de la situation. Biden avait également considérablement renforcé la présence militaire américaine dans la région.

Tout au long de la campagne militaire qui avait suivi l’attaque sanglante à Gaza, les États-Unis avaient été confrontés à la possibilité d’une guerre sur plusieurs fronts au Moyen-Orient, à des pressions croissantes en faveur de l’acceptation, par Israël, d’un cessez-le-feu aux conditions du Hamas, à des appels à la restriction des aides américaines à Israël et à des efforts visant à isoler Jérusalem dans les tribunes internationales.

« Tenir compte de ces appels n’aurait rien fait pour arrêter la guerre. Cela aurait, au contraire, entraîné une guerre encore plus longue et plus coûteuse », affirme McGurk. « C’est la raison pour laquelle l’administration Biden a conclu que le seul moyen de mettre fin à la guerre de manière réaliste, c’était de soutenir fermement Israël, tout en travaillant sur un accord de cessez-le-feu qui ouvrirait la porte à la libération des otages dans des conditions qui ne seraient pas dictées par le Hamas et en cherchant à atténuer les conséquences humanitaires de la guerre ».

Des Israéliens lors du rassemblement marquant les 500 jours qui se sont écoulés depuis l’enlèvement des otages par les terroristes du Hamas dans la bande de Gaza, sur la place des Otages à Tel Aviv, le 17 février 2025. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Dans sa tribune, il dément les informations qui avaient laissé entendre que le Hamas avait accepté, au début du mois de juillet, la proposition de cessez-le-feu qui avait été présentée par Biden à la fin mai, insistant sur le fait que le groupe terroriste palestinien avait répété qu’il voulait un engagement immédiat de la part d’Israël de mettre un terme définitif à la guerre, notant qu’il avait aussi refusé de fournir la liste des otages qu’il libérerait.

Des représentants du Qatar, de l’Égypte et même de l’équipe de négociation israélienne avaient expliqué que le Hamas avait finalement revu ses principales exigences à la baisse au mois de juillet et que, durant l’été, le Premier ministre Benjamin Netanyahu était devenu le principal obstacle à un accord en ajoutant des conditions concernant le retrait d’Israël de secteurs déterminants de la bande de Gaza.

McGurk écrit également que l’exécution par le Hamas, à la fin du mois d’août, de l’otage israélo-américain Hersh Goldberg-Polin et de cinq autres de ses compagnons d’infortune avait montré que « le Hamas n’avait aucune intention sérieuse de libérer les otages tant que l’Iran et le Hezbollah soutiendraient ses exigences maximalistes par des attaques continues contre Israël ».

C’est à ce moment-là que les États-Unis avaient décidé de « renverser le scénario » en gelant les négociations et en redoublant de soutien à la campagne militaire d’Israël contre le Hamas et contre les autres proxies iraniens, note McGurk.

Les semaines suivantes, Israël avait éliminé les dirigeants du Hamas tout en intensifiant massivement son offensive militaire contre le Hezbollah – au point que le groupe terroriste libanais s’était résolu à revenir sur sa promesse faite de ne pas accepter un cessez-le-feu au Liban avant qu’un cessez-le-feu ne soit conclu dans la bande de Gaza.

Bâtiments effondrés sur le site de l’élimination du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 29 septembre 2024. (Crédit : Hassan Ammar/AP)

Pendant ce temps également, les États-Unis avaient aidé Israël à déjouer une deuxième attaque de missiles de l’Iran et ils avaient orienté la riposte de l’État juif, qui avait été l’occasion de démanteler le système de défense antiaérienne de Téhéran. Peu après, le régime Assad s’était effondré en Syrie, alors que ni l’Iran ni la Russie n’étaient venus à son secours.

Selon McGurk, les négociations sur les otages avaient alors pu avancer et aboutir parce que « l’équation militaire dans la région avait changé, le Hamas était isolé et il ne pouvait plus compter sur un conflit sur plusieurs fronts ».

À ce stade, la vice-présidente américain Kamala Harris ayant déjà perdu les élections au profit du président américain Donald Trump, Joe Biden avait demandé à ses collaborateurs de se coordonner étroitement avec l’administration entrante afin de conclure l’accord sur les otages, accord qui a été signé le mois dernier.

Le président américain Donald Trump serre la main de Steve Witkoff, envoyé spécial pour le Moyen-Orient, à la Maison Blanche le 11 février 2025 à Washington (Al Drago / Getty Images via AFP)

« Rien de tout cela ne doit faire oublier les horreurs de cette guerre et la souffrance des civils de Gaza, ou des familles de ceux qui ont perdu la vie en Israël, au Liban ou ailleurs. Mais en fin de compte, il n’y avait pas de moyen plus rapide permettant de mettre un terme à la guerre et d’obtenir la libération des otages par le Hamas », dit McGurk dans son Opinion.

Il affirme que la politique de l’administration précédente a permis de beaucoup sécuriser Israël tandis que l’Iran n’a jamais été aussi faible depuis des décennies.

Il salue la réponse ferme de Trump face à la menace du Hamas de ne pas libérer d’otages la semaine dernière – une menace qui, selon lui, a amené le groupe terroriste à faire marche arrière.

« Le seul moyen de mettre un terme à cette guerre est que le Hamas continue de libérer des otages et qu’il accepte les conditions d’un avenir qui permettrait aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre côte à côte et en paix. Ce qui implique une bande de Gaza sans le Hamas aux commandes », écrit McGurk. « Si le Hamas n’y parvient pas alors même qu’Israël respecte ses engagements dans le cadre de l’accord, la guerre pourrait reprendre. Ce serait tragique, mais c’est le Hamas qui en endosserait la responsabilité ».

Il ne mentionne pas l’Autorité palestinienne qui, selon l’administration Biden, représente la seule alternative viable au régime du Hamas, à condition qu’elle subisse d’importantes réformes et qu’elle soit aidée par les alliés arabes dans le cadre de la création d’un futur État palestinien.

Lundi, des médias arabes ont affirmé que le Hamas avait accepté de céder le pouvoir à Gaza à l’Autorité palestinienne, sa rivale. Netanyahu s’est empressé de rejeter cette idée à laquelle il s’oppose depuis longtemps, répétant qu’il n’y aura « ni Hamas ni Autorité palestinienne » à Gaza après la fin de la guerre.

La guerre à Gaza avait éclaté lorsque le Hamas avait commis un pogrom dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023 – des milliers d’hommes armés avaient pris d’assaut le sol israélien, massacrant plus de 1 200 personnes et kidnappant 251 personnes, qui avaient été prises en otage dans la bande. 70 otages se trouvent encore dans les geôles du groupe terroriste – y compris les corps sans vie d’au moins 35 personnes, dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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