Ces 7 États « pivots » qui vont faire l’élection américaine
Donald Trump et Kamala Harris concentrent leurs efforts de campagne sur la Pennsylvanie, le Michigan, le Wisconsin, la Géorgie, la Caroline du Nord, l'Arizona, et le Nevada

Plus de 200 millions d’électeurs sont appelés à voter à la présidentielle américaine du 5 novembre mais cette élection risque de se jouer à quelques dizaines de milliers de voix près, dans une poignée d’États particulièrement disputés.
Contrairement aux États acquis à la cause des Démocrates, comme la Californie ou New York, ou des Républicains, tels que l’Alabama ou le Wyoming, ces sept territoires ne penchent pas clairement pour un parti ou un autre. Les Américains les qualifient de « swing states », que l’on peut traduire par « pivot » en Français.
Voici ces États indécis, où Donald Trump et Kamala Harris concentrent leurs efforts de campagne et investissent l’essentiel de leur trésor de guerre.
Pennsylvanie
C’est probablement l’État le plus convoité de l’élection.
Trump s’y est imposé d’un rien en 2016 et Joe Biden sur le fil en 2020.

Les cols bleus de cet État du nord-est du pays, en déclin industriel, ont été nombreux à quitter le navire démocrate pour rallier Trump. Mais Harris compte sur les grands projets d’infrastructures lancés par Biden, créateurs d’emploi, et le soutien de syndicats pour les reconquérir.
Les grandes villes de Philadelphie et Pittsburgh penchent plutôt pour la vice-présidente, quand Trump table sur la population rurale.
Michigan
Comme la Pennsylvanie, ce bastion démocrate avait basculé pour Trump en 2016, face à Hillary Clinton, à la surprise générale. Biden l’avait reconquis en 2020.

Dans ce berceau de l’industrie automobile, en déclin lui aussi, Harris a reçu le soutien important du grand syndicat du secteur (UAW) mais pas celui des nombreux électeurs musulmans ou originaires de pays arabes, révoltés par le soutien américain à Israël dans sa guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.
Trump mise sur le thème du coût de la vie pour rassembler la classe moyenne contre Harris, dépeinte comme l’héritière d’un mandat Biden marqué par l’inflation.
Wisconsin
Avec la Pennsylvanie et le Michigan, c’est le troisième État à avoir fissuré en 2016 le « mur bleu », ce bloc d’une petite vingtaine d’États considérés comme fermement démocrates. Hillary Clinton avait perdu ses électeurs, Biden les reconquérant en 2020.

Signe de l’importance de l’État à leurs yeux, les Républicains y ont organisé leur grande convention en juillet.
Auprès de l’électorat modéré, les Démocrates agitent le chiffon rouge de la « menace existentielle pour la démocratie » que représenterait Trump.
Géorgie
Peut-être la clé des États-clés, avec la Pennsylvanie.
Au cœur du Sud conservateur, la Géorgie vote traditionnellement pour les Républicains.

Mais dans la foulée de grands mouvements anti-racistes, cet État à l’importante population afro-américaine avait préféré le démocrate Biden il y a quatre ans.
Harris, qui pourrait devenir la première femme noire à accéder à la Maison Blanche, compte sur le fait qu’elle puisse séduire les jeunes et les minorités d’Atlanta.
Mais l’important électorat religieux de cet État loue Trump comme l’artisan de l’annulation du droit fédéral à avorter. Un succès qui fait facilement oublier, à leurs yeux, son inculpation à Atlanta pour tenter d’avoir renversé les résultats de l’élection en 2020.

Cet autre État du sud n’a plus voté démocrate depuis le premier mandat de Barack Obama mais élit un gouverneur démocrate depuis 2017.
Un peu comme en Géorgie, Harris compte sur les Afro-Américains et les jeunes, deux électorats remotivés par sa candidature. Les Démocrates s’efforcent d’y encourager les inscriptions sur les listes électorales et la participation.
Arizona
Terre plutôt républicaine, cet État a créé la surprise en 2020 en choisissant Biden sur le fil, avec 10 457 voix d’avance.

L’immigration illégale est un thème fort développé par Trump dans cet État frontalier du Mexique, ce qui joue en défaveur de Harris.
Mais il y a de l’espoir pour elle : fin 2022, l’État a recalé une candidate ouvertement trumpiste au poste de gouverneur, élisant une femme démocrate.
Nevada
Plus petit des « swing states » en termes de population, cet État de l’Ouest connu pour ses casinos à Las Vegas n’a pas voté pour un Républicain depuis George Bush en 2004.

Mais les conservateurs pensent pouvoir le faire basculer, en s’appuyant notamment sur la population hispanique, dont une partie se détache du giron démocrate.
Les partisans de Harris espèrent, eux, que l’arrivée de néo-habitants, des salariés plus jeunes et plus éduqués souvent venus de Californie voisine pour travailler dans la tech ou la transition énergétique, joue en leur faveur.