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Chef de brigade : Azaria a eu tort de tuer l’attaquant

Yariv Ben Ezra déclare à la cour militaire que l’on ne craignait pas que le terroriste neutralisé porte des explosifs quand Elor Azaria l’a tué

Elor Azaria devant la Cour militaire de Jaffa, le 5 juillet 2016. (Crédit : Flash90)
Elor Azaria devant la Cour militaire de Jaffa, le 5 juillet 2016. (Crédit : Flash90)

Le commandant de brigade d’un soldat jugé pour avoir tué un attaquant palestinien au couteau neutralisé en mars a déclaré mercredi à la cour militaire qu’il ne voyait aucune justification au tir, et a rejeté l’affirmation du soldat selon laquelle les troupes s’inquiétaient que l’attaquant ait pu porter une bombe.

Le Colonel Yariv Ben Ezra, commandant sortant de la brigade du Sergent Elor Azaria, n’était pas sur place le 24 mars. Abed al-Fattah Yusri al-Sharif avait poignardé un soldat israélien près de Hébron, puis avait été blessé et neutralisé.

Plusieurs minutes après, selon une vidéo de la scène, Sharif était allongé au sol et bougeait à peine quand Azaria s’est approché de lui, a armé son fusil et lui a tiré dans la tête.

Un deuxième attaquant, Ramzi Aziz al-Qasrawi, avait été précédemment abattu par les soldats qui tentaient de contrecarrer l’attaque.

Azaria avait été inculpé pour homicide et conduite militaire inappropriée par la Cour militaire de Jaffa le 18 avril.

Un soldat israélien chargeant son arme avant de sembler tirer à la tête sur un assaillant palestinien au sol, apparemment désarmé, à la suite d'une attaque au couteau à Hébron, le 24 mars 2016. (Crédit : capture d'écran B'TSelem)
Un soldat israélien chargeant son arme avant de sembler tirer à la tête sur un assaillant palestinien au sol, apparemment désarmé, à la suite d’une attaque au couteau à Hébron, le 24 mars 2016. (Crédit : capture d’écran B’TSelem)

Ben Ezra a déclaré à la cour que contrairement aux affirmations d’Azaria, il n’avait trouvé aucune raison de suspecter que Sharif portait des explosifs.

« Pendant toute la première phase, une affirmation à cet effet ne m’a jamais été rapportée, a déclaré Ben Ezra. La première fois que cette inquiétude a été levée, c’était dans l’après-midi, dans les médias, quand l’incident a été rendu public. »

Elle n’est jamais intervenue quand il était sur les lieux ou en chemin pour s’y rendre, a-t-il déclaré.

L’avocat d’Azaria a affirmé qu’il avait agi en légitime défense, citant la possibilité que Sharif, blessé, ait pu porter une ceinture explosive qu’il aurait pu activer.

L’accusation n’a pas traité spécifiquement cette affirmation le mois dernier, mais l’a repoussée, la jugeant improbable, puisque le corps de Sharif avait déjà été fouillé et parce qu’un tir vers un engin explosif alors que d’autres soldats se trouvent à côté n’entre pas dans le protocole de l’armée dans une telle situation.

Un soldat de Tsahal passe devant un Palestinien désarmé avant qu'un autre soldat ne tire dans la tête suite à une attaque au couteau à Hébron le 24 mars 2016 (Crédit : Capture d'écran B'Tselem)
Un soldat de Tsahal passe devant un Palestinien désarmé avant qu’un autre soldat ne tire dans la tête suite à une attaque au couteau à Hébron le 24 mars 2016 (Crédit : Capture d’écran B’Tselem)

Les avocats d’Azaria ont également affirmé que leur client avait abattu sur Sharif par crainte que le Palestinien, qui avait déjà attaqué deux soldats, n’utilise son couteau, qui était à plusieurs mètres de lui quand Azaria lui a tiré dessus, pour attaquer plus de personnes.

Ben Ezra a déclaré au tribunal militaire qu’il ne considérait pas que le tir fût justifié.

« A la lumière de l’enquête et du débriefing initial sur le terrain, et au final ces informations sont arrivées pendant la journée, mon évaluation est que le tir n’était pas justifié », a-t-il déclaré.

« Parce que le tir est arrivé dans une situation dans laquelle, à ma connaissance, il n’y avait pas de menace mortelle, et quand j’ai regardé le film ensuite j’ai mieux compris cela. Considérant le comportement des personnes présentes sur les lieux de l’incident, suite aux conversations et suite à l’enquête que nous avons menée, de la manière dont je le vois, il n’y a avait pas de menace mortelle à ce moment », a ajouté Ben Ezra.

Une vidéo publiée en juin par l’accusation comme témoignage dans l’affaire de l’armée contre Azaria semblait montrer un conducteur d’ambulance présent sur place rapprochant un couteau du corps de l’attaquant après les faits, peut-être pour tenter de monter une affaire d’auto-défense.

« J’ai donné un coup dans le couteau sur place pour le rapprocher et qu’il ne tombe pas en bas de la colline », a déclaré Ofer Ohana mardi devant la cour.

Une comparaison "avant et après" de la position du couteau pendant un incident à Hébron où un soldat, Elor Azaria, a été filmé en train de tirer à la tête sur un assaillant palestinien neutralisé, 15 minutes après une attaque au couteau, le 24 mars 2016. (Crédit : capture d'écran Deuxième chaîne)
Une comparaison « avant et après » de la position du couteau pendant un incident à Hébron où un soldat, Elor Azaria, a été filmé en train de tirer à la tête sur un assaillant palestinien neutralisé, 15 minutes après une attaque au couteau, le 24 mars 2016. (Crédit : capture d’écran Deuxième chaîne)

« L’accusé a agi en une fraction de seconde pour neutraliser le terroriste et empêché que lui ou ses compagnons, qui étaient près du terroriste, ne soient blessés », avait déclaré en mai l’équipe de défense.

La vidéo publié en juin, qui montre que le couteau était à plusieurs mètres de Sharif au moment du tir, semble avoir jeté encore plus de doutes sur cette affirmation.

« Il y a une affirmation que le terroriste a bougé sa main dans la direction du couteau qui était près de sa main ; nous montrerons que cette affirmation est fausse », a déclaré en juin devant la Cour militaire de Jaffa le Lieutenant Colonel Nadav Weissman, procureur militaire.

L’un des avocats de la défense d’Azaria, Ilan Katz, a rejeté la vidéo du couteau qui est bougé, ne la jugeant pas pertinente parce qu’elle documentait des évènements ayant eu lieu après le tir en question.

« La vidéo du coup donné au couteau n’est pas pertinente, parce qu’elle a eu lieu après l’incident lui-même, a-t-il déclaré. Le soldat a été confronté aux vidéos, et pendant la progression du procès, nous prouverons que ce n’était pas un homicide. »

Pendant l’audience de mardi, Charlie Azaria, le père du soldat, a fondu en larmes et a accusé les autorités judiciaires de l’armée de corruption.

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