Cisjordanie : 2 militants de gauche blessés par des jets de pierres
Selon Yesh Din, les forces de sécurité se trouvaient à proximité mais ne seraient pas intervenues lors de l'agression commise par des résidents d’implantations près d'Hébron
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Des résidents d’implantations israéliens ont lancé des pierres vendredi près d’un avant-poste illégal de Cisjordanie sur des militants de gauche, en blessant deux, selon un groupe de défense des droits.
Des images vidéo montrent plusieurs résidents d’implantations bloquant la voiture des militants près de l’avant-poste de Mitzpe Yair dans les collines du sud d’Hébron, l’un d’entre eux lançant des pierres sur le véhicule et brisant la vitre du côté passager.
Selon le groupe de défense des droits Yesh Din, les militants aidaient à réparer une route dans la région de Masafer Yatta, ou zone de tir 918, une zone agricole près d’Hébron.
Cette zone a été le théâtre de l’une des plus longues batailles juridiques d’Israël, la plus haute juridiction israélienne ayant récemment statué en faveur de l’expulsion de plus de 1 000 Palestiniens de ces terres.
« Les résidents d’implantations ont bloqué la route pour les militants, qui sortaient après la fin de l’activité, et dès que les militants se sont arrêtés, ils les ont attaqués eux et leur véhicule par des jets de pierres », a déclaré Yesh Din.
Selon l’organisation, les deux personnes qui se trouvaient dans la voiture ont été transportées pour recevoir des soins. Aucune précision n’a été communiquée sur la gravité de leurs blessures.
Israeli settlers attack a car of left wing activists during a protest in Masafar Yatta #westbank the army was in the area and did not prevent the attack pic.twitter.com/KTfUK39UUZ
— Oren Ziv (@OrenZiv_) June 10, 2022
Le groupe a également déclaré que les forces militaires et de police se trouvaient dans la zone mais n’avaient pas semblé intervenir.
Un porte-parole militaire a déclaré au Times of Israel que les troupes de Tsahal avaient identifié l’incident violent à distance et se sont dirigées vers la zone pour éloigner les résidents d’implantations. Ils ont ajouté que les forces de police avaient également été dépêchées sur les lieux pour gérer l’incident. Aucune arrestation n’a été effectuée.
Auparavant, quelque 250 résidents d’implantations, activistes et Palestiniens avaient manifesté dans la zone, selon l’armée. « Les forces de Tsahal étaient présentes dans la zone et un ordre de zone militaire fermée a été déclaré pour séparer et prévenir les frictions entre les parties », a ajouté le porte-parole.
Comme Tsahal maintient une large présence en Cisjordanie, les soldats sont souvent sur les lieux de ces attaques et sont régulièrement sur le qui-vive. Bien que les soldats soient légalement autorisés – voire tenus dans certains cas – d’intervenir pour prévenir les attaques violentes, quelle que soit leur nationalité, l’armée préfère généralement laisser les arrestations de résidents d’implantations israéliens à la police.
La pratique de la non-intervention dans les attaques de résidents d’implantations contre des Palestiniens fait l’objet de critiques croissantes en Israël, suite à la publication d’un nombre croissant d’images de ces incidents et à l’inquiétude croissante des gouvernements étrangers.
En octobre, le ministre de la Défense, Benny Gantz, a publié une déclaration exhortant l’armée à agir « de manière systématique, agressive et sans compromis » contre la violence des résidents d’implantations à l’encontre des Palestiniens, des militants et des forces de sécurité, qui sont parfois dans le collimateur. Ces remarques représentent une rhétorique rare de la part d’un haut responsable israélien, bien qu’aucune répression apparente n’ait suivi.