Ce qu’il faut savoir sur les évictions qui compliquent les relations US-Israël
Après 22 ans de bataille judiciaire, plus de mille Palestiniens de Cisjordanie seront évacués de leurs habitations situées dans une zone d'entraînement, ce que Washington condamne

JTA — Alors que le président des États-Unis, Joe Biden, se prépare pour sa visite prochaine en Israël, prévue à la fin du mois de juin – sa toute première visite depuis qu’il est entré à la Maison Blanche – son administration a fait très clairement savoir qu’elle ne voulait pas assister à de nouvelles constructions israéliennes dans les implantations ou à des démolitions d’habitations palestiniennes en Cisjordanie.
Mais quelques semaines avant que l’avion de Biden n’atterrisse sur le tarmac de l’aéroport international Ben Gurion, un jugement prononcé dans une affaire judiciaire – le dossier aura duré deux décennies – opposant plus de mille villageois palestiniens à l’armée israélienne a entraîné des expulsions et un grand nombre de départs forcés de plus pourraient avoir lieu, à une échelle potentiellement sans précédent depuis des dizaines d’années. Un processus qui a entraîné une gêne dans la diplomatie israélo-américaine, avec le Congrès et le département d’État qui ont pesé dans la balance pour déterminer les actions d’Israël.
Alors que se passe-t-il à Masafer Yatta, cette zone de Cisjordanie qui inquiète un si grand nombre d’activistes, de groupes juifs et de politiciens ?
Qu’est-ce que Masafer Yatta et pourquoi est-ce que l’on en entend parler ?
Masafer Yatta est un regroupement d’une dizaine de hameaux ruraux palestiniens qui s’étend sur des milliers de kilomètres-carrés dans le sud des collines de Hébron, et qui se trouve dans la Zone C de la Cisjordanie. Dans les années 1980, sur la suggestion du ministre de l’Agriculture de l’époque (qui deviendra ultérieurement Premier ministre) Ariel Sharon, l’armée avait fait savoir qu’elle avait le droit d’utiliser une partie de ces terres comme terrain d’entraînement pour se former à la manipulation des armes à feu – comme Zone de tir – et elle avait signalé son intention d’expulser les Palestiniens vivant dans huit de ces douze villages.
Les militaires avaient affirmé que les villageois – des bergers et des fermiers en majorité – ne résidaient pas de manière permanente dans ce qu’ils appelaient la Zone de tir 918 parce que ces Palestiniens avaient adopté un style de vie nomade, arpentant les collines avec leurs têtes de bétail et n’habitant les villages que de façon saisonnière. De nombreux résidents de la région vivent dans des cavernes naturelles et non dans des constructions indépendantes et autonomes.
L’armée avait déclaré que cette Zone de tir était déterminante pour les exercices militaires en raison de « ses caractéristiques géographiques distinctives ». Au mois de février, les tanks israéliens avaient traversé plusieurs villages dans le cadre d’un entraînement militaire majeur.
« L’importance vitale de cette Zone de tir pour les militaires émane des caractéristiques topographiques uniques du secteur, ce qui permet des méthodes d’entraînement spécifiques pour les petites ou pour les grandes structures qui vont de l’escadron au bataillon », avait écrit Tsahal dans un document soumis à la Cour.

Les villageois s’étaient tournés vers les tribunaux israéliens en l’an 2000, affirmant que leur revendications sur ce territoire étaient antérieures à celle de l’armée. Un précédent judiciaire israélien interdit d’expulser les résidents permanents d’une Zone de tir militaire en Cisjordanie. Devant les juges, ils avaient présenté comme preuve une recommandation écrite par Sharon, en 1981, qui notait que Tsahal devait déclarer le secteur Zone de tir dans le but d’entraver « la propagation des Arabes ruraux de la montagne vers le bas du versant qui fait face au désert… et pour pouvoir conserver ces terres entre nos mains ».
Ils avaient cherché à prouver que leur présence avait été continue et permanente dans ces hameaux avant que le territoire ne soit déclaré Zone de tir. Ils avaient aussi affirmé que les déclarations de l’armée, qui disait que le périmètre était nécessaire à des fins d’entraînement, étaient fallacieuses.
De son côté, l’armée avait présenté des photographies aériennes de la région datant des années 1980 qui semblaient ne montrer aucune structure autonome susceptible d’indiquer une présence permanente palestinienne. Les militaires avaient aussi soumis comme preuve une étude ethnographique vieille de quatre décennies qui avait été réalisée par l’anthropologue Yaakov Havakook et qui avait déterminé qu’il n’y avait pas « d’habitations permanentes » dans la région (Havakook a depuis fait savoir que Tsahal avait mal interprété son travail).
La bataille judiciaire qui avait suivi aura duré plus de 20 ans, et elle a atteint son point d’orgue en date du 4 mai dernier avec la décision prise à l’unanimité par la Cour suprême que Tsahal est effectivement en droit de disposer du territoire. En résultat de ce jugement, l’armée bénéficie dorénavant de l’autorité légale nécessaire pour déplacer les plus de mille Palestiniens vivant dans les huit hameaux qui se trouvent dans la Zone de tir.
L’armée a offert de permettre aux Palestiniens de revenir sur leurs terres le week-end ou pendant les fêtes juives, quand elle ne se livre pas à des exercices, une proposition qui a été rejetée par les Palestiniens.
« La Cour suprême a pleinement accepté le positionnement de l’État d’Israël et jugé que les plaignants n’étaient pas des résidents permanents du secteur », a fait savoir l’armée dans une déclaration aux médias. « La Cour a aussi fait remarquer que les plaignants ont rejeté toutes les tentatives de compromis qui ont pu leur être offertes ».

Les soldats ont d’ores et déjà commencé à effectuer des démolitions et ils ont procédé à des expulsions dans la région suite à la décision prise par les juges, qui leur a donné le droit légal de le faire. 20 structures ont été détruites dans trois villages en une seule journée, selon des informations parues dans les médias.
Les activistes craignent que l’affaire ne marque un précédent pour l’armée, qui pourrait plus tard vider de ses habitants et détruire les quatre autres villages de Masafer Yatta si elle en faisait le choix – une initiative qui pourrait affecter encore plusieurs centaines de Palestiniens. Ils s’inquiètent aussi de l’impact qu’auraient de telles expulsions sur les infrastructures de la Cisjordanie, qui sont déjà sous tension, et ils indiquent que cela pourrait également encourager davantage les partisans du mouvement pro-implantation à mettre en place des avant-postes dans des secteurs plus profonds de la Cisjordanie.
« Ce jugement a été une catastrophe et, je le pense, il a été le pire possible », commente Maya Rosen, une activiste juive qui lutte contre le mouvement des implantations et qui travaille avec le collectif israélien All That’s Left, auprès de JTA.
La rabbin Jill Jacobs, présidente du groupe de défense des droits de l’Homme rabbinique Truah, dont le siège est aux États-Unis, déclare à JTA que ces projets de démolition et d’expulsion sont « une violation de tous les droits humains, et ils défient également la logique parce qu’ils n’aident pas Israël, ils n’aident pas les Juifs. Ils ne font que détruire la vie d’individus ».
Si toutes ces évictions devaient être menées à bien, les activistes estiment qu’elles constitueraient le plus grand déplacement individuel de Palestiniens par les Israéliens depuis la guerre de 1967 qui avait donné le coup d’envoi au mouvement des implantations en Cisjordanie. Mais les militaires n’ont pas encore indiqué s’ils voulaient déplacer toutes les personnes concernées.

Que pense de cela l’administration Biden ?
L’administration Biden a clairement établi dans ses déclarations publiques qu’elle était défavorable à toute action supplémentaire décidée par Israël en Cisjordanie, et notamment à de nouvelles constructions dans les implantations ou à des démolitions massives d’habitations palestiniennes.
Récemment interrogé au sujet de Masafer Yatta, le porte-parole du département d’État, Ned Price, a indiqué que l’administration « suit de très près le dossier », ajoutant que « nous pensons qu’il est déterminant pour chacune des parties de s’abstenir de prendre des initiatives susceptibles d’attiser les tensions et qui, par ailleurs, sapent les efforts livrés pour avancer vers une solution négociée à deux États. Ce qui comprend, très certainement, le fait de procéder à des expulsions ».
Le Congrès s’implique aussi. La semaine dernière, un collectif de 63 démocrates siégeant au sénat et à la chambre a écrit une lettre au secrétaire d’État Antony Blinken, pressant l’administration Biden « d’intervenir auprès du gouvernement israélien pour empêcher ces évictions et de chercher une solution qui permettra aux résidents de rester chez eux, tout en prévenant un nouveau conflit ». J Street, le lobby pro-paix américain qui penche plutôt à gauche, a apporté son soutien à ce courrier écrit par le sénateur de l’Oregon Jeff Merkley et par la représentante du Nouveau-Mexique Melanie Stansbury.
Certains démocrates pro-israéliens centristes ont signé la missive, avec parmi eux la sénatrice Amy Klobuchar du Minnesota et les représentants Seth Moulton et Jake Auchincloss du Massachusetts.

En plus des expulsions de Masafer Yatta, le département d’État a dit « s’opposer avec force » à la récente approbation par l’administration du Premier ministre Naftali Bennett du projet portant sur la construction de plus de 4 000 nouveaux logements dans les implantations israéliennes en Cisjordanie, même si les États-Unis ont rechigné, jusqu’à présent, à tenter de dissuader l’alliance israélienne au pouvoir de prendre de telles initiatives.
Biden espère qu’une relation bipartisane des États-Unis avec Bennett sera plus facile à maintenir que cela n’avait été le cas avec son prédécesseur, Benjamin Netanyahu, malgré de nouveaux signes qui semblent montrer des fractures de la coalition fragile à la Knesset. Mais un certain nombre de démocrates progressistes s’enhardissent de plus en plus dans leurs critiques d’Israël suite au conflit meurtrier qui a opposé, l’année dernière, l’État juif au Hamas, comme en a fait la démonstration une querelle portant sur le financement du système antimissile israélien du Dôme de fer, qui a duré des mois.
Il y a eu aussi des informations qui ont laissé entendre que le premier déplacement de Biden en Israël pourrait inclure un arrêt dans un hôpital palestinien de Jérusalem-Est. Cette visite, en plus de la promesse verbale (non-tenue jusqu’à présent) de rouvrir le consulat en direction des Palestiniens à Jérusalem, souligne l’intention de Biden de tisser des liens plus chaleureux avec les Israéliens et avec les Palestiniens, ainsi que la probabilité que la question des expulsions et des implantations figurera bien au menu des discussions avec Bennett.
Les Nations unies et l’Union européenne ont également directement fustigé les démolitions à Masafer Yatta, affirmant qu’elles sont illégales au regard du droit international et elles sont vivement recommandé à Israël de s’abstenir d’entreprendre d’autres démarches de ce type.
Quel est le lien avec Sheikh Jarrah, le dernier quartier palestinien dont on a beaucoup parlé ?
L’été dernier, les autorités israéliennes avaient menacé d’expulsion treize familles palestiniennes résidant à Sheikh Jarrah, un petit quartier de Jérusalem-Est. Des affrontements violents avaient opposé manifestants palestiniens, policiers israéliens et agents de la police des frontières, entraînant l’indignation à l’international – des politiciens en allant aux célébrités et en passant par les rabbins. Le Hamas avait utilisé l’occasion comme prétexte pour lancer des roquettes vers le territoire israélien, ce qui avait débouché sur un conflit qui avait fait des centaines de morts du côté Palestinien et plus d’une dizaine de morts du côté israélien.
Les deux cas se ressemblent, d’une certaine manière – les deux ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, dans un contexte de tensions existantes accrues et ils ont mobilisé l’opinion publique mondiale.
Mais au cœur de Sheikh Jarrah se trouvait une querelle portant sur la propriété de terrains, une propriété revendiquée d’un côté par les résidents palestiniens de longue date qui occupaient ces logements et, de l’autre, des partisans du mouvement pro-implantation israélien. Le litige de Masafer Yatta, en contraste, porte sur les terrains qu’est en droit de revendiquer l’armée et qu’elle peut placer sous son contrôle – même si cette distinction n’entraîne guère de différence aux yeux d’un grand nombre d’activistes anti-implantations, qui expliquent que le résultat dans les deux cas (l’expulsion de Palestiniens de leurs habitations) est le même.
Finalement, Israël n’a pas mené à terme son projet d’évictions à Sheikh Jarrah ; le dossier est finalement passé devant la Cour suprême qui a estimé, au début de l’année, que quatre familles pourraient rester chez elles sans risquer d’être expulsées tandis que le gouvernement israélien a tranché la question de la propriété des maisons concernées. Et pourtant, des heurts entre Israéliens et Palestiniens, à Sheikh Jarrah et à ses environs, ont continué pendant toute l’année dernière.

Les autorités israéliennes avaient répertorié Sheikh Jarrah sous l’étiquette de « conflit immobilier » parce que les partisans du mouvement pro-implantation qui cherchaient à faire partir les résidents avaient porté plainte en affirmant être les propriétaires historiques du secteur. Il y a aussi une différence de statut juridique : Sheikh Jarrah est, dans les faits, un territoire qui a été annexé par Israël sans l’approbation internationale tandis que Masafer Yatta fait partie de la Zone C de la Cisjordanie. Les Accords d’Oslo octroient à l’État juif le contrôle de la Zone C dans l’attente de la signature d’un accord final et définitif.
Malgré ces différences, les activistes qui s’opposent aux démolitions de Masafer Yatta se sont inspirés de Sheikh Jarrah. Des groupes juifs anti-implantations ont aidé à lancer la campagne « Sauvez Masafer Yatta » sur internet et en distribuant des prospectus en 2020, une initiative qui aurait été inspirée par les moyens qui avaient été utilisés par les activistes pour faire de Sheikh Jarrah une problématique internationale.
Rosen indique que la campagne s’est également inspirée d’autres villages palestiniens dont les dossiers de démolition avaient été largement relayés par les médias, comme Khirbet Susya et Khan al-Ahmar.

Sheikh Jarrah a entraîné un conflit militaire. Et ici ?
C’est difficile à dire mais les tensions entre Israéliens et Palestiniens sont clairement en train de s’aggraver. Le jugement dans le dossier Masafer Yatta a été prononcé peu après des affrontements qui avaient éclaté, le mois dernier, entre Israéliens religieux et Palestiniens sur le mont du Temple, que les musulmans appellent Haram Al-Sharif (et qui héberge la mosquée al-Aqsa) à Jérusalem, pendant le ramadan.
Les juges ont aussi fait connaître leur décision après que l’État juif a annoncé des restrictions plus strictes des déplacements des étrangers en Cisjordanie (les tribunaux ont depuis retardé leur mise en application) et à la veille de l’annonce de nouvelles constructions dans les implantations.
Des terroristes palestiniens ont, par ailleurs, attaqué les Israéliens ces dernières semaines. Un attentat commis dans l’implantation d’Ariel, en Cisjordanie, a fait un mort, un gardien de la sécurité israélien, et les responsables ont tué un Palestinien en riposte ; les forces israéliennes ont aussi abattu un autre Palestinien dans le village d’Azun, en Cisjordanie. De surcroît, deux Palestiniens ont tué trois Israéliens et fait plusieurs blessés lors d’une attaque à la hache perpétrée à Elad, une ville du centre d’Israël, au cours de la Journée de l’indépendance, peu après l’énoncé du jugement de Masafer Yatta ; les terroristes ont été arrêtés après une chasse à l’homme de trois jours.
Et tout cela est arrivé avant la mort d’une célèbre journaliste américano-palestinienne, tuée par balle alors qu’elle couvrait un raid israélien en Cisjordanie. Les témoins, une partie de la presse internationale et l’Autorité palestinienne affirment que Shereen Abu Akleh, qui travaillait pour Al-Jazeera, est probablement morte suite à un tir israélien. De leur côté, les autorités israéliennes ont expliqué que seule une enquête approfondie permettrait de déterminer l’auteur du tir meurtrier et elles blâment l’AP qui refuse de coopérer dans le cadre d’une enquête conjointe et refuse aussi de remettre les éléments de preuve qui sont en sa possession.
La mort d’Abu Akleh a fait scandale à l’international, et les groupes défendant la liberté de la presse et le gouvernement américain, entre autres, ont fait part de leur vive indignation.
Alors si le dossier Masafer Yatta en lui-même pourrait ne pas entraîner de violences à grande échelle, il pourrait venir s’ajouter à tous ces autres événements et contribuer à vicier davantage l’atmosphère.

Que faut-il savoir au sujet des collines du sud de Hébron ?
Au cours des deux décennies de la bataille juridique de Masafer Yatta, les collines du sud de Hébron sont devenus l’épicentre de l’activisme et des frictions entre Israéliens et Palestiniens.
Même si le secteur est majoritairement rural et montagneux – ce qui le rend difficile à habiter – il reste une destination régulière pour les partisans extrémistes du mouvement pro-implantation qui sont connus pour agresser les Palestiniens. Les activistes ajoutent que la région est attractive pour les militaires et pour les extrémistes israéliens parce qu’elle n’accueille que peu de Palestiniens sur un territoire relativement large, et qu’il est donc plus facile, pour les Israéliens, de contrôler la zone et de pousser les Palestiniens qui y résident à partir s’installer dans des villes plus denses.
Malgré cela (ou peut-être à cause de cela), le sud des collines de Hébron a aussi accueilli de larges collectifs d’activistes juifs anti-implantations au fil des années. Les groupes israéliens et internationaux ont, de la même manière, développé des relations avec les Palestiniens de la région dès le début des années 2000, et ils viennent aider les agriculteurs locaux, cibles fréquentes des partisans du mouvement pro-implantation, à récolter les olives.
Plusieurs groupes qui se sont formés après la guerre qui a opposé Israël et Gaza en 2014 se sont enracinés ici, notamment le collectif All That’s Left et le Centre juif pour la non-violence, qui a lancé un programme appelé Hineinu, l’année dernière, qui envoie des Juifs vivre dans la zone pendant trois mois – un séjour pendant lequel ils apprennent l’arabe et ils construisent des réseaux d’activistes.
« Le sud des collines de Hébron est une région où il y a une présence de solidarité depuis longtemps, en particulier de la part des activistes juifs solidaires », commente Oriel Eisner, qui travaille pour le Centre juif pour la non-violence, auprès de JTA, ajoutant que des groupes comme Rabbis for Human Rights affirment avoir également leurs origines dans la région.
Les organisations juives responsables de la campagne « Sauvez Masafer Yatta » disent avoir des avis divergents sur des questions comme le sionisme ou le mouvement BDS (Boycott, Divestment, Sanctions), mais que tous s’accordent sur la condamnation du mouvement des implantations israélienne en Cisjordanie.
Jacobs explique à JTA que de tels groupes ont eu un impact positif sur les relations entre les Juifs et les Palestiniens parce que c’est la première fois que de nombreux résidents du sud des collines de Hébron ont eu ainsi l’occasion de rencontrer des Juifs n’appartenant ni à Tsahal, ni aux rangs du mouvement pro-implantation. « Il y a des Palestiniens qui n’ont eu l’occasion de rencontrer, lors des interactions qu’ils ont pu avoir avec les Juifs, que des personnes qui se sont montrées violentes à leur encontre », dit-elle.
Pour sa part, l’activiste anti-implantations dit à JTA que les organisations continueront la campagne autour de Masafer Yatta avec l’espoir qu’elle dissuadera l’armée israélienne de procéder aux expulsions prévues.
« Nous allons aborder maintenant un autre stade de notre campagne, et notre objectif est d’établir clairement aux yeux de l’armée que ces expulsions ne valent pas le coup », dit Rosen. « Si les militaires se montrent avec des camions et qu’ils tentent de faire partir les gens par la force, ils ne parviendront pas à le faire discrètement, sans personne qui les observe, sans que quelqu’un ne s’en préoccupe… Non, le monde entier y assistera. »
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