Convocation de Panot : Timides condamnations à gauche
Selon le chef de La France insoumise, cette convocation est sans précédent dans l'histoire de la Ve République, un chef de parti à l'Assemblée nationale convoqué
La gauche a condamné mardi, mais plutôt timidement, la convocation de la cheffe des députés du parti de gauche radicale La France insoumise (LFI) Mathilde Panot par la police pour « apologie du terrorisme », alors que la majorité et la droite sont restées discrètes ou se sont réjouies.
Le patron du Parti socialiste (PS) Olivier Faure a dénoncé « une atteinte grave à la démocratie ». « Le fait que ces événements aient lieu en période de campagne ajoute à la gravité. Cela doit cesser », a-t-il ajouté.
Chez Les Écologistes, Marine Tondelier a apporté son « soutien » à Panot et a rappelé son « profond attachement aux libertés publiques », en dénonçant « la loi Cazeneuve de 2014 qui a permis de limiter l’expression politique sous prétexte d’apologie du terrorisme ».
« Ces atteintes répétées à la liberté d’expression, pilier de nos droits fondamentaux, mettent à mal notre démocratie. Elles atteignent une ampleur inédite qui vise à intimider et faire taire toute contestation politique, à discréditer toute opposition, en particulier sur le conflit israélo-palestinien », a réagi pour sa part le groupe des députés communistes.
La majorité, la droite et l’extrême-droite sont restées plutôt discrètes sur la convocation de la présidente du groupe parlementaire LFI.
« On ne peut pas prétendre écrire la loi à l’Assemblée et refuser qu’elle s’applique à soi-même en dehors. Arrêtez de vous victimiser. Vous radicalisez volontairement vos discours et vos actes et franchissez toutes les limites. La loi est là pour vous le rappeler », a écrit la députée Anne-Laurence Petel (Renaissance).
« C’est bien que la présidente Panot réponde des choses qu’elle soutient, qu’elle porte ou qu’elle assume quand la justice la questionne. Je pense que l’instrumentalisation du conflit n’est pas un fond de commerce digne », a estimé en privé un membre du gouvernement.
À l’inverse, chez LFI, on resserre les rangs autour de la présidente du groupe, même chez les « frondeurs », opposés à la direction.
« Cette convocation est inacceptable, intolérable […] et très inquiétante pour nos libertés collectives, quelles que soient nos opinions. Tous les démocrates et les républicains doivent se rassembler pour dire ‘stop’ ! », a estimé le député Alexis Corbière.
« Que toutes les personnalités, les forces collectives, les médias, les citoyennes et les citoyens attachés à la démocratie se réveillent : l’intimidation subie par Mathilde Panot dit la pente liberticide de notre régime », a renchéri Clémentine Autain.